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Rick Scott souhaite conserver la loi sur la légitime défense

Le gouverneur Rick Scott
Le gouverneur Rick Scott (photo officielle de l’Etat de Floride)

L’affaire Trayvon Martin continue de marquer les consciences et de provoquer des réactions passionnées. A commencer par le président des USA lui-même, qui vient vendredi d’intervenir sur le sujet, assurant pouvoir « imaginer ce que traversent » les parents du jeune homme, mais il a aussi estimé que le procès de M. Zimmerman avait été juste et qu’un verdict avait été rendu par un jury souverain, remettant un peu à leurs places les différents commentateurs s’emportant rapidement et sans distinction dans cette affaire, (y compris dans la presse française).

 

« IL Y À 35 ANS, J’AURAIS PU ÊTRE TRAYVON MARTIN »

« Une fois que le jury a parlé, c’est ainsi que fonctionne notre système« , a ainsi indiqué Barack Obama. Mais « lorsque Trayvon Martin a été abattu, j’ai dit qu’il aurait pu être mon fils. Une autre façon de le dire, c’est qu’il y a 35 ans, j’aurais pu être Trayvon Martin« , a affirmé le président, en précisant que « la communauté afro-américaine observe ces questions à travers un ensemble d’expériences, et une histoire qui ne disparaît pas. Il y a très peu d’hommes afro-américains qui n’ont pas vécu l’expérience d’être suivis (par des vigiles) dans un grand magasin où ils faisaient leurs courses. Cela a été mon cas. (…) La communauté afro-américaine sait aussi qu’il existe une histoire de disparités raciales dans l’application de nos lois pénales (…) Et cela finit par avoir des conséquences sur la façon dont les gens interprètent l’affaire« .

 

« IL SERAIT UTILE POUR NOUS D’EXAMINER CERTAINES LOIS LOCALES »

Au niveau des conséquences maintenant, pour Barack Obama il est « compréhensible qu’il y ait eu des manifestations et des veillées (…) tant qu’elles restent non-violentes. Si je vois que des violences se déroulent, alors je rappellerai que cela déshonorerait ce qui est arrivé à Trayvon Martin et sa famille« , a-t-il prévenu. Néanmoins, le président a appelé à « réduire l’espèce de défiance dans le système » qui existe chez certains Noirs aux USA. « Dans le même ordre d’idée, je pense qu’il serait utile pour nous d’examiner certaines lois locales si elles sont élaborées d’une telle façon qu’elles encouragent le genre d’altercation, d’affrontements et tragédies que nous avons vues en Floride« , a-t-il noté.

 

RICK SCOTT REÇOIT LES MANIFESTANTS

De son côté, Rick Scott, le gouverneur de Floride, a défendu la loi en question (votée par son prédécesseur Jeb Bush) permettant l’usage d’armes dans des situations de légitime défense en Floride (et qui existe aussi dans d’autres Etats). « Les manifestants m’ont demandé de convoquer une session spéciale du Congrès local pour révoquer la loi, mais je leur ai dit que j’étais d’accord avec le groupe de travail sur la sécurité et la protection des citoyens qui a confirmé cette loi. (…) Je leur ai aussi rappelé qu’ils avaient le droit de partager leurs opinions avec leurs élus locaux« , a ajouté le gouverneur Républicain Rick Scott (qui est favorable au port des armes à feu) aux manifestants qu’il a reçu.

 

LES CONSÉQUENCES LOURDES DE CETTE AFFAIRE

Néanmoins, et quelle que soit la position du gouverneur Scott, il paraît évident que cette « affaire Martin » est en train de s’inscrire comme une nouvelle étape de la lutte pour les droits civiques aux USA.

Conséquence de l’acquittement de George Zimmerman, son arme doit lui être rendue. Mais la police de Sanford a annoncé qu’elle ne le ferait pas pour le moment. De son côté, le département de la Justice des USA a assuré qu’il allait voir s’il pouvait trouver de nouveaux chefs d’accusation à l’encontre de Zimmerman, par exemple pour une « violation des droits civiques » de Trayvon Martin.

 

UN LYNCHAGE DES JURÉS ?

Si le président Obama a fait montre d’un grand respect vis-à-vis de la justice et des jurés, ce n’est pas le cas d’une grand nombre de journaux, y compris et surtout dans la presse étrangère. Par delà les questions légitimes qui se posent après cet acquittement, de nombreux médias simplifient en effet considérablement cet événement en un « jugement raciste », avec les ralliements qui vont avec, au risque de procéder à un « contre-lynchage » parfaitement inutile. Vendredi, un journal français allait jusqu’à parler « De drôles de dépenses (qui) figurent dans le rapport rendu public par le comté de Seminole. » L’article commençait ainsi : « Parties de bowling, séances de cinéma, grillades, shopping et manucure. Vacances de rêve ? Pas tout à fait. Ce fut le (terrible) sort réservé au jury, composé de six femmes, chargé de juger l’affaire George Zimmerman. Pour le bien-être de son jury, l’État de Floride a déboursé près de 33 000 dollars. Rien que ça. »

 

Enfin, de nombreux artistes se sont manifestés, comme Steevie Wonder qui a décidé de boycotter la Floride lors de ses futurs concerts, ou Bruce Springsteen, et enfin Bjork qui vient de dédier l’une de ses chansons à Trayvon Martin.

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