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Etats-Unis : Obamacare ne sera pas abrogé, faute de majorité à la Chambre des Représentants !

Donald Trump va conserver Obamacare. Après 7 ans de promesses d’abrogation du système de santé « Affordable Care Act », les Républicains divisés à la Chambre des Représentants n’ont pas réussi à trouver de majorité pour enterrer Obamacare !

Photo : Il s’agit d’un échec majeur pour Paul Ryan, le « speaker » Républicain de la Chambre des Représentants.

C’est un événement : les Républicains qui n’avaient eu de cesse de préciser qu’en cas d’alternance politique aux Etats-Unis, la première décision qu’ils prendraient serait d’abroger « Medicare » et « Medicaid », les deux volets « d’Obamacare » (dont le vrai nom est « Affordable Care Act ») n’ont pu le faire, faute de majorité au Congrès, après deux tentatives les 22 et 23 mars. Les Républicains sont désormais majoritaires au Congrès, mais une trentaine d’entre eux avaient ainsi fait savoir qu’ils ne voteraient pas contre le système de santé. Donald Trump leur a demandé de retirer le texte. Dans une interview téléphonique, le président a accusé les Démocrates, en assurant qu’ils seraient obligés de négocier une réforme avant moins d’un an, quand les coûts des assurances « auront explosé ».

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OBAMACARE : UN SUCCES MITIGE

Obamacare permet ainsi aux personnes âgées et/ou démunies d’avoir tout de même accès aux soins de santé. Dans les faits, 16% des Américains n’avaient pas d’assurance-santé avant Obamacare, et seulement 9% aujourd’hui. Le système avait donc provoqué une avancée sociale, mais pas sans coût… en l’occurrence une augmentation du budget de l’Etat fédéral, et surtout une hausse des frais de santé pour la classe moyenne américaine. En conséquence, Donald Trump et la majorité républicaine ont été élus à l’automne avec comme priorité de mettre un terme à ce système.

UNE CRISE POLITIQUE MAJEURE

La crise politique est donc importante : aussi bien sur ce dossier santé que, par exemple, sur le volet de l’interdiction de territoires des ressortissants de 7 pays musulmans, la présidence américaine ne peut pas appliquer ce pour quoi elle a été élue, et ce deux mois seulement après la prise de fonction de Donald Trump. Le président a prévenu sa majorité qu’il était temps de « passer à autre chose ». Néanmoins, après des années de guérilla parlementaire entravant les projets de Barack Obama, beaucoup commencent à se demander aujourd’hui si le président des Etats-Unis a encore le pouvoir de changer quoi que ce soit dans son pays.

L’humiliation est aussi importante pour Paul Ryan, le « speaker » de la Chambre des Représentants, qui n’avait pas soutenu Donald Trump sur un grand nombre de promesses de campagne, mais qui tenait l’abrogation d’Obamacare pour une priorité. C’est ce même Paul Ryan qui devait trouver une majorité contre le système de santé.

L’ex-président Obama était sorti de sa réserve ces derniers jours pour préciser que, pour lui, l’Affordable Care Act devait rester une base de construction, quitte à être améliorée. Le président Trump devrait ainsi être contraint de conserver Obamacare en tentant de l’améliorer… ou bien, comme il l’a dit, d’attendre « son explosion »… une posture politique toutefois peu commune dans les démocraties occidentales !

L’autre conséquence politique, c’est l’estime que les Américains portent à leurs parlementaires. Depuis de nombreuses années ils les accusent de ne pas mettre en pratique la politique pour laquelle ils ont été élus. Nul doute que les Républicains ont très largement perdu en crédibilité sur ce dossier.

Michel Pensec : « Les expatriés aux USA devraient surveiller leurs augmentations d’assurances »

Michel Pensec, assureur aux Etats-Unis
Michel Pensec

Michel Pensec est président de la société Expat Premium, qui assure les expatriés français ou québécois aux Etats-Unis.

http://expatpremium.com

LE COURRIER DE FLORIDE : Quand Donald Trump dit qu’Obamacare va « imploser », cela est-il possible ou est-ce du bluff ?

MICHEL PENSEC : Donald Trump étant désormais président des Etats-Unis, effectivement il ne parle pas en l’air. En fait il pourrait bel et bien s’agir d’un « plan B ». La loi impose aux compagnies d’assurances des Etats-Unis de justifier les augmentations des « premiums » supérieures à 10%. Dans la réalité, depuis 4 ans elles n’ont pas eu d’autre choix que d’augmenter de 25% en moyenne, sans autres explications que les déficits techniques (rapport sinistre / prime). Donc, oui, il se pourrait bien que le système aille à l’explosion si les assurés se retrouvent confrontés à de nouvelles augmentations de leurs mensualités. Si les Démocrates avaient été élus, ils auraient pu sauver le système en augmentant les impôts pour compenser les déficits du système. Là, le dossier sur lequel Trump va désormais travailler, c’est la fiscalité pour que, au contraire, les Américains et leurs entreprises payent moins d’impôts. Il va falloir voir exactement ce qui va se passer, mais effectivement il est possible que les compagnies d’assurances augmentent leurs cotisations de manière insupportable pour la classe moyenne, jusqu’à ce que les Démocrates cèdent.

LE CDF : Et cela aura-t-il des conséquences rapides ?

M.P : Il ne devrait pas y avoir de changements majeurs dans les prochaines semaines. Que les Français des Etats-Unis se rassurent, un changement brutal du système n’est plus d’actualité. Maintenant, il faut que les expatriés soient vigileants sur les éventuelles augmentations de leurs cotisations, et qu’ils surveillent l’historique de ces augmentations. Je rappelle que, pour eux, l’assurance internationale est la solution alternative. Ils peuvent me contacter s’ils se retrouvent perdus avec les changements de prix ou de prestations dans leurs assurances.

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