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Tourisme médical : Les Américains vont de plus en plus se faire soigner dans les Caraïbes et en Amérique Latine

Les résidents américains, mais aussi canadiens, vont de plus en plus souvent se faire soigner en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Et si Donald Trump va certainement construire très bientôt son mur avec le Mexique… il n’empêchera pas ses ressortissants d’aller se faire soigner de l’autre côté, aussi bien pour des problèmes dentaires que pour la chirurgie esthétique ou des interventions médicales moins légères.

LE TOURISME MEDICAL AUJOURD’HUI

Marché estimé à 50 milliards de dollars à travers la planète, le tourisme médical est en pleine expansion, et il pourrait avoisiner les 160 milliards en 2025, au bénéfice de pays « refuges médicaux » sur tous les continents.

Il n’y a pas si longtemps, le terme de « tourisme médical » s’appliquait surtout aux personnes « riches des pays pauvres », dont le système médical local était sous-développé, allant se faire soigner dans les pays en pointe au niveau des techniques médicales. Mais un flux inverse se crée progressivement. Tout d’abord parce que les coûts peuvent être moins importants dans certains pays émergents, mais ces derniers, qui savent en tirer profit et s’équipent en conséquence, savent souvent être plus rapides en interventions médicales que les pays d’Amérique du Nord ou d’Europe (à commencer par le Canada où les délais pour les soins peuvent s’avérer très longs). Enfin, autre raison du tourisme médical, les pratiques interdites dans certains pays poussent un nombre important de personnes vers l’étranger, comme par exemple l’avortement, la congélation d’embryons ou encore la procréation médicalement assistée.


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LES AMERICAINS PASSENT LE « MUR »

Aux Etats-Unis, ce n’est pas nouveau : dès les années 1990 des Américains obtenaient frauduleusement des assurances santé canadiennes, coûtant moins cher que les leurs. Depuis lors, l’envolée des coûts d’assurance santé, mais aussi des soins, en ont poussé un grand nombre à aller se faire soigner dans les pays du sud : Mexique, Cuba, Colombie, Nicaragua, Costa Rica, et même les îles Caïmans qui, fidèles à leur réputation « pirate », se sont dotées d’une « Health City » (qui n’est en fait qu’un hôpital international). Et les premiums d’assurance maladie continuant d’augmenter aux Etats-Unis, la tendance ne devrait pas s’inverser. En plus l’US Dollar étant actuellement très fort par rapport aux autres monnaies, cela réduit d’autant le coût d’un voyage médical qui, souvent, est accompagné par un séjour d’agrément dans un hôtel avec vue paradisiaque !

Des structures et associations se sont mêmes créées au Canada et aux USA pour faciliter ce nouveau genre de voyages. Le tourisme médical peut même s’avérer nécessaire pour certains, quand on observe par exemple qu’une greffe du foie coûte 300 000 US$ aux USA, alors qu’elle n’est qu’à 91000$ à Taïwan.

Le tourisme médical comprend à peu près tout ce qui ne ressort pas de l’urgence, à commencer par exemple par les chirurgies esthétique, dentaire ou encore bariatrique, dont les coûts peuvent être inférieurs de 70% ou 80% dans les cliniques privées d’Amérique Latine, ou les hôpitaux publics de Cuba, par rapport aux Etats-Unis (précisons que tout le système de santé est public à Cuba, et que la médecine y est même gratuite, même s’il est conseillé d’aller dans les hôpitaux internationaux qui, eux, sont payants pour les étrangers, mais à coût vraiment très bas).

Il pourrait y avoir actuellement plus d’un million d’Américains à aller chaque année se faire soigner au Mexique, un quasi-réflexe pour les Californiens, mais qui ne sont pas les seuls, loin de là, à y aller. La frontière mexicaine et Mexico City sont très fréquentées par le tourisme médical, mais les cliniques de Cancun, Guadalajara ou Puerto Vallarta sont les plus prisées, avec une prédilection pour celles qui sont proches des hôtels des stations balnéaires.

En 2015, 65% des Américains se rendant pour des soins au Mexique n’avaient aucune couverture sociale. Et même avec l’instauration de l’Affordable Care Act (Obamacare) de nombreux bénéficiaires de ce programme continuaient tout de même de passer le Rio Grande car les coûts médicaux demeurent malgré tout très inférieurs de l’autre côté du futur « mur Trump ».

CUBA : INTERDIT POUR LES AMERICAINS, MAIS…

Si des centaines de milliers de Canadiens sont déjà allés se faire soigner à Cuba, un nombre croissant d’Américains brave l’interdiction de voyage afin d’aller s’y faire rafistoler à bas coût, sachant que le pays est réputé avoir parmi les meilleurs médecins du monde. « C’est vrai, surtout dans les hôpitaux internationaux« , assure un Français de Miami qui a longtemps habité sur l’île. « Mais le fonctionnement peut surprendre au départ, comme par exemple le fait de se rendre sans rendez-vous dans un hôpital. Il faut aussi savoir que tous les produits ne sont pas forcément disponibles et que vous pourriez avoir à vous y rendre avec votre hanche en plastique pour qu’ils vous la posent ! Mais sinon, c’est vrai, la première chose que j’ai fait en arrivant à Miami, ça a été d’y trouver un médecin cubain !« 

Les sites internet des hôpitaux internationaux cubains, comme par exemple celui de La Havane, ont depuis longtemps des versions en anglais, et on trouve même sur l’île des « hôtels-médicalisés » où il est possible de se faire soigner et ensuite d’aller juste après piquer une tête dans la mer turquoise ! « Les médecins sont aussi bons là-bas qu’ils le sont au Canada« , confirme un Montréalais, « mais, outre le coût des interventions, il y a une différence importante avec les Etats-Unis : à Cuba on vous considère comme un patient et pas comme un compte-en-banque. Les centres hospitaliers américains sont devenus affreux : ils font tout pour vous faire payer le plus possible. » Et il n’est pas le seul Canadien ou Français à s’en être rendu compte !

Un autre Français de Miami Beach témoigne : « Pour mes soins dentaires je suis allé à Barranquilla en Colombie, et ça m’a coûté 5 fois moins cher qu’à Miami. La seule différence c’est que j’ai dû tenir le tuyau d’aspiration moi-même au lieu d’avoir trois infirmières pour le faire à ma place« .

TOURISME MEDICAL : PREVOIR LES CONSEQUENCES

Bien entendu, certains témoignages de Canadiens sur internet assurent avoir été déçus de la qualité de leur traitement, notamment des appareillages dentaires qu’ils ont reçus au Mexique ou ailleurs. Mais ils ne sont pas forcément majoritaires. Il suffit d’ailleurs de voir le nombre de plaintes aux Etats-Unis contre les services médicaux pour se rendre compte que nul pays n’est épargné. En décembre dernier, par exemple, les médias et autorités de Louisiane mettaient en garde « contre le tourisme médical » après le décès d’une femme de Baton Rouge ayant fait son tourisme médical à… Miami !

Evidemment, si des complications surviennent à l’issu d’une intervention médicale à l’étranger… si le patient y est toujours, il peut alors y remédier sur place à moindre coût. Mais, s’il est rentré chez lui aux Etats-Unis ou au Canada… il faudra payer le tarif local !

Par ailleurs, on trouve déjà depuis plusieurs années dans certains pays d’Amérique Latine des centres médicaux ouverts par des francophones et spécialisés sur ce marché « franco ».

Rappelons que, si la médecine coûte cher aux Etats-Unis, c’est entre autres en raison du coût des études que doivent payer les étudiants en médecine qui, la plupart du temps, s’endettent pour des décennies afin de terminer des études de haut niveau.

NPI
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