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Cinebook : « La BD franco-belge fonctionne mieux aux USA depuis le film Valérian de Luc Besson »

Rencontre avec Valérie Robin, directrice des éditions Cinebook. Cette société a été lancée en 2005 par Olivier Cadic (qui se consacre actuellement à son mandat de sénateur des Français de l’Etranger) afin de promouvoir les plus célèbres bandes dessinées franco-belges, mais en version anglaise. Aujourd’hui Cinebook publie plus de 70 séries différentes.

Leur site internet (qui vend en livres sterling) vous permet de voir le catalogue, même si vous pouvez trouver leurs éditions en dollars sur les principales plateformes américaines.


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Valérie Robin, directrice de Cinebook

Valérie Robin, directrice de Cinebook


Quelle est l’activité exacte de Cinebook ?

Cinebook : L’ambition de Cinebook est d’amener le meilleur de la bande dessinée Franco-Belge sur des marchés dominés par les comics américains ou les mangas japonais. Nous traduisons donc les classiques de la BD Franco-Belge en anglais, tout en faisant aussi découvrir de nouveaux talents. Plusieurs personnes de l’équipe participent à la sélection des titres, et nous sommes aujourd’hui devenu le plus gros acheteur de droits de BD Franco-Belge.

Le catalogue Cinebook aujourd’hui, c’est 70 séries, plus de 550 titres. Comment choisissez-vous les albums que vous décidez de publier ?

La question n’est pas simple, c’est le résultat d’un travail d’équipe… Il s’agit souvent d’un coup de cœur partagé en ce qui concerne les nouveaux auteurs, et disons qu’avec nos années « d’expérience », nous savons mieux aujourd’hui ce qui peut fonctionner ou pas. Ce n’est pas parce qu’un titre se vend bien en France que ce sera forcément le cas ailleurs. Nous essayons de privilégier des thèmes universels, pour un public de 7 à 77 ans.

On dit qu’il est plus complexe de traduire certaines choses que d’autres, l’humour par exemple ? Comment faites-vous lorsque vous n’avez pas d’équivalent direct en anglais ? Il y a vrai « gap » culturel, non ?

Pas aussi important que cela. Oui, il y a des différences culturelles, mais nous restons des civilisations occidentales, avec des racines et une histoire commune. On arrive toujours à trouver des équivalents, même si pour nous la traduction s’apparente plus à de l’adaptation que la traduction littérale, bien sûr. Parfois il faut complètement repenser l’idée, la phrase, pour faire passer le sens qu’a voulu l’auteur. Souvent ce travail est un vrai casse-tête, la traduction des albums de Iznogoud par exemple. L’humour, ç’est sans doute le plus compliqué. Et puis il y a les valeurs, les images qui « ne passent pas ». Difficile, par exemple, de faire d’un “mauvais” élève un héros de bandes dessinées en Angleterre ou aux USA… C’est pour cela que la traduction chez Cinebook est un process très organisé, reposant sur des personnes qui non seulement ont les compétences linguistiques nécessaires, mais aussi le « background » culturel. Des passionnés de la BD, en plus.

La BD Franco-Belge, ou est-ce l’Europe Continentale, sont perçues comme étant plus « libérales » en ce qui concerne la nudité ou la sexualité. Certaines images de vos titres sont d’ailleurs légèrement retouchées. Est-ce de la censure, ou considérez-vous cela comme une sorte d’adaptation culturelle ? 

Adaptation est le bon mot. Lorsqu’on a grandi en France par exemple, la nudité dans la BD ça n’est pas un « big deal », on peut trouver étonnant le comportement de la personne choquée par l’image de la nudité, et même souvent on s’en moque. C’est à notre avis une erreur. On “n’impose” pas sa culture à l’autre ; c’est inefficace et même contreproductif. Si on veut vendre sur un marché, on respecte sa culture. Et si cela veut dire recouvrir un sein parce que sur ce marché un livre destiné à un enfant ne peut contenir de nudité, nous le comprenons. 

Et puis empêcher ce même enfant de découvrir de fantastiques aventures seulement parce que, à un moment donné de l’histoire, apparait un personnage dénudé serait vraiment dommage. Mais cela reste vraiment occasionnel, car nos BDs s’adressent plutôt au grand public, et cela est fait bien sûr en accord avec les auteurs, et même souvent réalisé par eux. En aucun cas l’histoire ne s’en trouve altérée.

Même si un public de plus en plus large aux États-Unis connait l’offre de « comics » (surtout grâce aux films qui sont réalisés ensuite), il n’est pas simple de trouver des albums dans le commerce en général ; et encore moins lorsqu’il s’agit de BDs Franco-Belge. Comment vous faites-vous connaitre?

Nous comptons beaucoup sur notre réseau de reviewers, de blogueurs, et nous participons régulièrement à de nombreux salons dédiés. Mais c’est vrai que la sortie, en 2017, du film de Luc Besson VALERIAN AND THE CITY OF A THOUSAND PLANETS, réalisé à partir d’une série que nous publions, Valerian & Laureline, (nous avions publié, pour l’occasion, des intégrales avec images du film et interview de Luc Besson et des auteurs, Jean-Claude Mézières et Pierre Christin), nous a beaucoup aidé. On trouve nos titres sans problème chez les revendeurs online, dans les magasins spécialisés dans les comics, et s’ils ne sont pas disponibles directement sur les étagères du libraire généraliste, celui-ci peut les commander sans problème auprès de nos distributeurs américains.

Les titres de Cinebook sont-ils disponibles en version numérique ?

Oui, absolument, sur toutes les plateformes principales.

Quels ont été, jusqu’à présent, vos principaux succès commerciaux ?

Globalement “Lucky Luke,” “Blake & Mortimer”, “XIII”, “Valerian & Laureline”, et “Yakari” pour les plus jeunes. Aux États-Unis Buck Danny fonctionne particulièrement bien, et la Science-Fiction, « The Worlds of Aldebaran » par exemple, aussi.


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