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Jean Raspail et L’Amérique : une relation passionnée

Les obsèques du romancier français Jean Raspail, mort le 13 juin dernier à l’âge de 94 ans, ont été célébrées le 17 juin en l’église catholique Saint-Roch de Paris, la paroisse des artistes.

Jérôme Besnard Jérôme Besnard
Par Jérôme Besnard (1)

Si le gouvernement français a été étonnamment muet contrairement à la tradition qui veut que l’on salue la disparition des grands serviteurs de la langue et de la culture française, l’héritier du trône de France, Jean d’Orléans et des personnalités politiques conservatrices comme Philippe de Villiers ou Marion Maréchal avaient fait le déplacement. Jean Raspail était de notoriété publique très royaliste. C’est le directeur du Figaro littéraire, Etienne de Montety qui a prononcé l’éloge du défunt dont le cercueil était recouvert du drapeau du Royaume de Patagonie, l’un de ses principaux sujets de romans. 

Issue d’une famille bourgeoise de l’ouest parisien, formé à l’école du scoutisme, il arrive en 1949 au Québec pour entreprendre avec son ami Philippe Andrieu, une expédition devant les mener avec succès des rives du Saint-Laurent à La Nouvelle-Orléans, à travers la Louisiane française. Une épopée que Raspail contera dans son livre En canot sur les chemins d’eau du roi (Albin Michel, 2005). Ce récit permet de témoigner de l’intérêt qu’avaient encore les populations de la région de Chicago pour leur héritage français au milieu du XXème siècle.

L'expédition Marquette en 1949
L’expédition Marquette en 1949

En 1951, on retrouve Jean Raspail en Terre de Feu où il croise les derniers indiens Alakalufs naviguant sur un frêle esquif : une vision de la fragilité des peuples indigènes qui hantera le reste de sa vie. Devenu amoureux des Antilles, il publie en 1966 aux éditions Robert Laffont Secouons le cocotier, savoureuses évocations des îles qui seront suivies d’autres volumes chez le même éditeur : Punch caraïbe (1970), Bleu caraïbe et citrons verts (1980).

En 1981, avec Moi Antoine de Tounens, roi de Patagonie (Albin Michel), Jean Raspail ressuscite la figure d’un avoué périgourdin devenu au temps du Second Empire français l’éphémère souverain de l’Araucanie, aux confins du Chili et de l’Argentine. Une monarchie onirique reconnue en son temps par les indiens Mapuches qui habitaient la région. Succès de librairie, cet ouvrage se voit couronné par le prestigieux Grand prix de l’Académie française.

Il reviendra sur cette région des Amériques dans Adios, Tierra del Fuego, qui obtient le Grand prix Jean-Giono en 2001. Cette passion pour la Patagonie, devenue à ses yeux le modèle du royaume imaginaire, « au-delà de la mer », le poussera a créer un « consulat général de Patagonie », essaimant des vice-consulats aux quatre coins de la planète, mobilisant régulièrement un réseau de fidèles lecteurs dont l’académicien Michel Déon ou l’écrivain voyageur Sylvain Tesson.

Membre emblématique de l’association des Ecrivains de marine, fondée par Jean-François Deniau en partenariat avec la Marine nationale française, Jean Raspail aura été l’un des derniers explorateurs français « à l’ancienne » mais aussi un écrivain populaire vendant plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires de ses livres. Il aura ainsi nourri l’imaginaire de plusieurs générations de fervents lecteurs.

Jérôme Besnard

1 – Jérôme Besnard est journaliste et essayiste, auteur de La Droite imaginaire (Cerf, 2018)

Jean Raspail et Jérôme Besnard
Jean Raspail et Jérôme Besnard

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