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André Michaux : botaniste et espion français au cœur des jeunes Etats-Unis

Dans son numéro de juillet-août, la revue Smithsonian dresse le portrait du botaniste et explorateur français André Michaux (1746-1802). Jeune fermier du roi à Satory (Versailles) à la suite de son père, il étudie ensuite la botanique avec le médecin du roi, obtient son diplôme et est envoyé en mission en Angleterre en 1779. Le gouvernement royal l’affectera en Perse en 1782, et en 1800 il partira pour un dernier voyage où une fièvre l’emportera sur l’île de Madagascar. Mais, entre temps, devenu « botaniste royal », André Michaux sera surtout resté durant onze ans dans les jeunes Etats-Unis, entre 1785 et 1796. Son but : trouver des essences qui pourraient enrichir les forêts, parcs et jardins du royaume de France (puis, à partir de 1792, de la République) : un précurseur (bien moins connu) de Jean-Jacques Audubon. Durant toutes ce années, André Michaux partira pour d’incroyables expéditions vers l’ouest. Il plante ensuit ce qu’il trouve dans un jardin du New-Jersey, puis à Charleston, envoyant les graines vers la France. Il y expédie d’importantes quantités de nouvelles espèces de chênes, érables, noyers ainsi que le virgilier (Cladrastis lutea), le magnolia à grandes feuilles (Magnolia macrophylla), le rhododendron pourpre etc…

Il était arrivé à l’âge de 46 ans à Philadelphie, mais l’aspect intéressant traité dans cet article de Smithsonian, c’est qu’en 1793, la République française demanda à Michaux d’abuser de ses voyages pour espionner à sa solde. Problème, Michaux était mandaté par Thomas Jefferson et l’American Philosophical Society (l’association des scientifiques américains) dont Jefferson est vice-président. Il aurait pu travailler à la fois pour Washington et pour la France, mais l’amitié franco-américaine née avec l’indépendance des Etats-Unis venait de mourir à la seconde même où la République avait coupé la tête de Louis XVI, le 21 janvier 1793. De toute façon, les historiens se demandent encore aujourd’hui comme un scientifique comme Michaux a pu trahir ses commissionnaires américains pour un pouvoir politique, même si c’était celui de son pays, la France. Car les relations internationales de l’époque n’étaient pas des broutilles : avant que son empereur Napoléon ne se débarrasse définitivement de la Louisiane, la République française naissante était intéressée pour chasser les Espagnols de ses terres méricaines… avec l’aide des renseignements apportés par Michaux.

Par delà les complots, Michaux aura continué ses expéditions. En août 1794, il est le premier à atteindre le sommet de Grandfather’s Mountain, dans les Blue Ridge. Il y chante le nouvel hymne national, La Marseillaise, et s’écrie : Long life to America and the French Republic, long life to liberty!” On devine donc un peu ses motivations politiques.

André Michaux ne peut néanmoins continuer à financer ses expéditions, et doit rentrer en France en 1795. Il découvre à son retour que la plupart de ses plantes ont été détruites par la Révolution française.

Ainsi, l’Amérique ne lui a pas dressé de statue, mais quelques plantes y portent son nom pour l’éternité, comme la fougère « Pleopeltis michauxiana »; ou la fleur sauvage « Michaux’s saxifrag » et la témérité de ses expéditions impressionne encore aujourd’hui les historiens.

Ces dernières années, une « André Michaux International Society » a été créée à Charlotte, en Caroline du Nord : www.michaux.org

www.smithsonianmag.com/history/andre-michaux-scandal-thomas-jefferson-180977946/


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