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Robinson Jeffers, poète et bâtisseur en Californie

En 2022, cela fera soixante ans que nous a quittés le poète Robinson Jeffers. Son histoire n’est pas banale, c’est celle d’une volonté hors du commun et d’un homme de conviction.

Robinson Jeffers naît le 10 janvier 1887 à Pittsburgh en Pennsylvanie et meurt le 20 janvier 1962 à Carmel-by-the-Sea en Californie, un village reconnu pour abriter encore de nos jours, de nombreuses vedettes dont Clint Eastwood entre autres. Poète et dramaturge américain, il est connu pour son œuvre sublimant la beauté de la nature de la côte Ouest, et pour son antagonisme envers la société humaine. Il sera reconnu comme une icône du mouvement écologiste.

Isaline Rémy
Un article d’Isaline Rémy

Un parcours formateur

Fils du Dr William Hamilton Jeffers, pasteur presbytérien, professeur de théologie à Pittsburg et d’Annie Robinson Jeffers Tuttle, il reçoit une éducation plutôt classique fondée sur le grec, le latin, et l’étude des écrits bibliques. Sa famille voyageant beaucoup, surtout en Europe, Robinson fera ses études secondaires dans des internats suisses (Zurich et Genève) et allemands (Leipzig). Et en 1902, la famille Jeffers revient aux USA. Robinson s’inscrit au Presbyterian Occidental College de Los Angeles dans l’Etat de Californie, où il obtint son Bachelor of Arts en 1905, lui permettant de s’inscrire aussitôt à l’University of Southern California pour y entreprendre des études littéraires. Il rencontre Una Call Kuster, qui devient son égérie et qu’il épouse en 1913.  De cette union naitront ses jumeaux Donnan et Garth. Una est une pianiste brillante, c’est aussi le mariage des arts. Le couple s’installe donc à Carmel-by-the-Sea dans la baie de Monterey. Entre temps, Robinson s’est rendu en Suisse pour y étudier la philosophie, l’histoire, mais aussi la littérature française, espagnole et italienne. De retour en 1907, il entreprend des études de médecine qu’il ne poursuivra pas, pour faire place à des études universitaires en suivant des cours de gestion forestière à l’University of Washington, à Seattle, dans l’Etat de Washington.

Une architecture remarquable « Tor House » :

Tor House.
Tor House. Crédit photo : Isaline Rémy

En 1919, Robinson Jeffers construit un cottage qui surplombe le Pacifique, mais aussi étrange que magnifique, une tour adjacente lui permet un horizon hors du commun. Ce qui est le plus remarquable c’est qu’il construit de ses mains d’abord son cottage, puis cet édifice. Le matin il écrit, pendant que son épouse fait ses gammes, et l’après-midi il devient un simple maçon, brouettant d’énormes rochers n’hésitant pas à aller les chercher assez loin. C’est son pessimisme envers l’humanité qui le conduit peu à peu à se retirer de la société et à se retrouver en harmonie avec la nature. Son inspiration va grandissante, sa poésie puisée dans la beauté sauvage de la côte californienne, ajoutée à la connaissance de la littérature antique, des tragédies grecs, et de la philosophie Nietzschéenne…

Une œuvre considérable autant que diverse :

Ses deux premiers volumes de poésie Flagons and Aplles (1912) et Californians (1916) seront peu remarqués. Mais sous l’influence du site californien et de son épouse Una, à l’énergie débordante, que sa carrière va décoller jusqu’à Broadway où des adaptations et commandes lui seront proposées, ainsi que des textes de chansons. Poésie et théâtre font encore aujourd’hui bon ménage à Manhattan.

Très engagé dans ses écrits, sans filets, ni complaisance, il sera bien souvent controversé, sa poésie activiste le renvoie à un contexte socio-politique particulier dans les années vingt et trente. Contemporain pour l’époque il fera des adeptes.

Jeffers ne quittera plus guère la côte californienne, exception faite de brefs voyages en Irlande, au Nouveau Mexique et sur la côte est, toujours entrepris à l’initiative d’Una.

C’est à Tor House qu’il mourra en 1962 dans son cottage de Carmel-by-the-Sea, quelques années après Una (1950), laissant plus de trente-cinq longs récits en vers et plus de trois cents poèmes. Sans compter ses aptitudes théâtrales et musicales.

Aujourd’hui musée, Tor-House Foundation : 26304 Ocean View Ave. Carmel CA 93923 – phone (831) 624-1813 (demander Melinda pour une visite privée).

www.torhouse.org

– Isaline Rémy

Œuvres poétiques et théâtrales :

•Flagons and Apples. Los Angeles: Grafton, 1912.

•Californians. New York: Macmillan, 1916.

•Tamar and Other Poems. New York: Peter G. Boyle, 1924.

•Roan Stallion, Tamar, and Other Poems. New York: Boni and Liveright, 1925.

•The Women at Point Sur. New York: Liveright, 1927.

•Cawdor and Other Poems. New York: Liveright, 1928.

•Dear Judas and Other Poems. New York: Liveright, 1929.

•Thurso’s Landing and Other Poems. New York: Liveright, 1932.

•Give Your Heart to the Hawks and other Poems. New York: Random House, 1933.

•Solstice and Other Poems. New York: Random House, 1935.

•Such Counsels You Gave To me and Other Poems. New York: Random House, 1937.

•The Selected Poetry of Robinson Jeffers. New York: Random House, 1938.

•Be Angry at the Sun. New York: Random House, 1941.

•Medea. New York: Random House, 1946.

•The Double Axe and Other Poems. New York: Random House, 1948.

•Hungerfield and Other Poems. New York: Random House, 1954.

•The Beginning and the End and Other Poems. New York: Random House, 1963.

•Robinson Jeffers: Selected Poems. New York: Vintage, 1965.

•Stones of the Sur. Stanford: Stanford University Press, 2001.

•Médée, éd.Random House, 1946, (première à Broadway en 1948). (Théâtre)


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