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L’impact des attentats d’Orlando sur les élections

Les attentats d’Orlando ont relancé le débat sur les Musulmans aux Etats-Unis, et sur le contrôle des armes.

Rassemblement pour les victimes. La communauté LGBT sera elle-même divisée entre les propositions de Mme Clinton en sa faveur, et la crainte d'être ciblée par l'Etat Islamique. (photo : Fibonacci Blue CC BY 2.0)
Rassemblement pour les victimes d’Orlando. La communauté LGBT sera elle-même divisée entre les propositions de Mme Clinton en sa faveur, et la crainte d’être ciblée par l’Etat Islamique. (photo : Fibonacci Blue CC BY 2.0)

Après l’attentat de San Bernardino (Californie) le 2 décembre 2015, durant lequel 14 personnes ont perdu la vie, les Démocrates ont été prudents et réalistes, y compris le président Obama qui s’en est tenu aux faits. Les Républicains étaient plus dans l’émotionnel, reprochant au président de ne pas avoir utilisé les mots « islamistes », « islam », ni même « terroriste » et pas même « Etat Islamique », auquel il substitue l’acronyme « ISIS » (comme le président français qui utilise le surnom « Daesh » à la place). En juin, Obama n’a pas non plus utilisé ces mots pour qualifier l’attentat d’Orlando, mais les termes de « terreur » et de « acte de haine ». Une guerre sémantique est ainsi née de part et d’autre de l’Atlantique, et quand les Démocrates américains mentionnent l’Islam, c’est pour dire : « Nous ne sommes pas en guerre contre l’Islam. Nous somme en guerre contre ceux qui ont perverti l’Islam » (citation du président Obama). Le fond de la pensée est clair : trop parler d’islam à propos des attentats, ce serait faire le jeu de l’Etat Islamique qui prétend représenter tous les Musulmans du monde. Les dirigeants politiques occidentaux demandent ainsi à ce qu’aucun amalgame ne soit fait avec l’Islam, n’ayant pas envie d’avoir comme ennemis 1,7 milliard de Musulmans. Mais du côté des Républicains, le mot « terroristes » utilisé communément depuis les attentats du 11 septembre, ne suffit plus depuis longtemps. « Obama est incapable de nommer l’ennemi », assurent un grand nombre de Républicains, alors que leur candidat pour l’élection présidentielle, Donald Trump, va pour sa part beaucoup plus loin. Après les attentats de San Bernardino, il avait demandé l’interdiction totale (mais temporaire) d’entrée du territoire américain pour tous les étrangers Musulmans. Après l’attentat d’Orlando, il a demandé les démissions du président et de la candidate Démocrate, justement parce qu’ils n’ont pas prononcés les mots « radical islam terrorist » : « Si nous ne devenons pas durs et intelligents très vite, on ne va plus avoir de pays. Parce que nos dirigeants sont faibles. J’avais dit ce qui allait se passer, et ça va empirer. Je suis en train de sauver des vies et de prévenir la prochaine attaque terroriste. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être plus longtemps politiquement corrects.« 

La venue de Barack Obama à Orlando, et les marques de soutien et de compassion envers les victimes, ont permis de stabiliser les lignes politiques… et les sondages, face aux offensives de M. Trump. Hillary Clinton est toujours donnée gagnante pour la Présidentielle, mais la triste actualité pourrait donner un avantage à un candidat comme Donald Trump qui prêche pour l’action et la fermeté. Avec toutefois une petite nouveauté : après la tuerie d’Orlando, Donald Trump a commis une entorse à son orthodoxie absolue sur la liberté d’acheter des armes : il a admis qu’il devrait y avoir un peu plus de contrôle (!) pour que les personnes suspectées de terrorisme ne puissent en acquérir. Le contrôle sur les ventes d’armes est justement un des thèmes de campagne de Mme Clinton.

 

Raynald Michel dentiste français, francophone, canadien, québécois à Fort Lauderdale en Floride

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