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Immobilier à Détroit : plainte contre un Français de Floride par la SEC (Securities and Exchange Commission)

La SEC (qui s’occupe du bon déroulé du commerce aux Etats-Unis) a porté plainte contre Paul De Bastos, résident Français de Floride depuis au moins une quinzaine d’années, dans le cadre d’un important dossier que nous avions déjà évoqué en 2020. A l’époque la presse parlait de « 350 victimes pour un total de 50 millions de dollars », et la plainte de la SEC parle de « 250 victimes pour un montant de 40M$ ». Au début de 2020, des centaines de personnes (pour beaucoup de la région niçoise) qui se croyaient propriétaires à Détroit (Michigan) de « 1050 maison », se sont retrouvées sans nouvelles de leurs biens qu’ils pensaient avoir mis en gestion locative. La société du sud de la France qui avait conseillé ces acquisitions immobilières avait alors été mise en liquidation judiciaire. L’ex-patron de la société, Sébastien Rogge, s’accusait mutuellement avec Paul de Bastos d’avoir détourné l’argent ; M. de Bastos ayant de son côté porté plainte à Miami. Cette fois c’est donc la SEC qui a publié une plainte détaillée de 37 pages contre le (seul) Paul de Bastos. Pourquoi ? « C’est moi qui suis aux Etats-Unis, donc c’est plus facile », pense Paul de Bastos, que Le Courrier des Amériques a contacté.

Ce que décrit la SEC et ce que suspectent les médias français qui ont à l’époque évoqué l’affaire, c’est qu’il pourrait s’agir d’une « pyramide de Ponzi » qu’ils décrivent ainsi : les « propriétaires » – qui avaient acheté ces maisons quelques dizaines de milliers de dollars – recevaient des sommes d’argent qu’ils pensaient provenir de locataires, et ils croyaient donc que leurs maisons avaient été rénovées et mises en location. Mais en fait l’argent qu’ils recevaient n’aurait pas été en provenance des locataires – c’est le principe de la pyramide de Ponzi, décrit dans la plainte – mais simplement de nouvelles personnes se faisant arnaquer à leur tour, en plus grand nombre. C’est ainsi que la base de la « pyramide » s’élargit, jusqu’à ce que l’arnaque soit dévoilée, et que l’édifice s’effondre (c’est pour ça que les Pyramides ou la « cavalerie » sont des principes illégaux).

Pour Paul de Bastos, « non ce n’était pas une pyramide de Ponzi : les travaux de rénovation étaient bel et bien réalisés. Bien sûr à Détroit il y a parfois des retards. Et il y a aussi des maisons qui se dégradent avec le temps, mais les travaux étaient réalisés et les maisons étaient mises en location. Ca s’est très bien passé pour un grand nombre de clients. Les maisons étaient en crédit d’achat, mais un jour je me suis retrouvé avec 6 millions de dollars d’impayés de la part de clients français. En conséquence je ne pouvais moi même plus payer. Je suis désolé pour les clients qui ont perdu leurs maisons. C’est toutefois fantaisiste de parler de « 40M$ »« .

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Paul De Bastos dément aussi que cette affaire fut une arnaque au « rêve américain » avec des agents immobiliers français de Détroit qui inventaient ce rêve. « C’est vrai qu’elles étaient jolies ces petites maisons en brique de Détroit, mais ce que les investisseurs voulaient, c’était placer de l’argent pour avoir un retour sur investissement. En France quand il leur était conseillé d’acheter à Détroit, ils achetaient, mais ils auraient tout aussi bien pu investir ailleurs, ils s’en fichaient complètement ».

Il paraît tout de même assez incongru à beaucoup d’observateurs d’investir des sommes, même modestes, dans des pays et sur des marchés qu’ils ne connaissent pas. 

Cité précédemment dans des affaires un peu similaires au Dakota du Nord, Paul de Bastos assure qu’il a été « blanchi » sur ces dossiers. Son nom est celui qui a certainement été le plus évoqué dans ce genre d’affaires dans la communauté française aux Etats-Unis et, s’il semble à l’aise pour en parler, au téléphone il ne cache pas son amertume de la situation, et assure ne pas être du tout certain d’avoir les moyens financiers de mener jusqu’au bout ces batailles juridiques (qu’on imagine très onéreuses). En tout cas, s’il avait détourné des millions, on peut se demander pourquoi il est toujours avec sa famille sur le territoire américain. « C’est moi qui ait perdu des millions, et je ne suis pas le seul Français ici à avoir perdu de l’argent dans cette affaire, nous sommes plusieurs à avoir porté plainte. Ca a aussi été difficile pour ma famille. » Paul de Bastos et sa femme étaient effectivement connus dans la communauté française de Floride, et il paraît évident que cette « publicité » n’a pas due être facile…

Quelle que soit la partie qui a raison, les victimes sont bien réelles, et la justice devra essayer de démêler l’affaire. Mais il convient de rappeler que ce n’était ni la première, ni la dernière, où des personnes qui résident en France ou au Québec ont cru acheter des biens aux Etats-Unis avec une arnaque (ou des défauts de paiement) en conclusion de l’affaire. Cette année encore, un Français de Miami a été poursuivi par un client l’accusant d’à peu près la même chose : avoir vendu une maison dans le nord des USA qui était sensée être rénovée et mise en vente. Le plaignant assure que ce n’était pas le cas, mais qu’il recevait tout de même des sommes d’argent correspondant aux « faux » loyers… Cette affaire devant être « négociée » en janvier, nous ne l’évoquerons pas plus ici.

Mais les futurs acheteurs doivent bien faire attention aux «poules aux œufs d’or américaines », y compris s’il s’agit de personnes qui gèrent depuis la France ou le Canada le portefeuille des autres.

USA : Attention aux ventes de terrains ou de maisons à pas cher


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