Miami attire les millionnaires… au détriment des locaux
Entre 2014 et 2024, le nombre de millionnaires vivant dans la région de Miami a presque doublé, atteignant près de 39 000 personnes, selon un rapport du cabinet Henley & Partners. Cette croissance de 94 % place Miami au deuxième rang national en matière d’accueil de millionnaires, juste derrière la région de San Francisco.
Les raisons habituelles expliquent cet afflux de richesse : l’absence d’impôt sur le revenu en Floride, un climat agréable, des prix de l’immobilier autrefois compétitifs et une politique plus souple durant la pandémie. Ces conditions ont attiré de nombreux hauts revenus, notamment en provenance de New York, du New Jersey, de la Californie et de l’Illinois. Rien qu’entre 2021 et 2022, la Floride a enregistré un gain net de 36 milliards de dollars grâce à ces migrations, dont 9 milliards pour la seule région de Miami.
Mais cette transformation a un revers. Le prix des logements a plus que doublé en dix ans, et un nombre croissant d’habitants du comté de Miami-Dade n’a plus les moyens d’acheter un bien immobilier. Les salaires locaux n’ont pas suivi la flambée des prix, et environ 130 000 résidents ont quitté le comté depuis 2020, notamment des jeunes actifs, pourtant essentiels au tissu économique local. Beaucoup migrent vers des comtés plus au nord (Broward, Palm Beach), même si, là aussi, les prix ont bien augmenté en 10 ans.
Selon Ned Murray, expert à la Florida International University, cette pression sur le logement est alimentée par les investisseurs et résidents saisonniers, qui considèrent l’immobilier comme un actif financier plutôt qu’un lieu de vie.
Ainsi, Miami continue d’attirer les grandes fortunes, mais au prix d’un déséquilibre croissant entre richesse importée et précarité locale.
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