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Nicole Hirsh : A l’écoute de la communauté française de Floride et des Etats-Unis

Elle est de loin LA plus connue des expatriées françaises en Floride : rencontre à Wellington avec Nicole Hirsh, conseillère consulaire, depuis très longtemps élue à l’Assemblée des Français de l’Etranger, et vice-présidente de la société américaine de la Légion d’Honneur.

« Madame Hirsh » c’est la manière dont tous ceux qui la rencontrent l’appellent révérencieusement, tant ces décennies à représenter les Français de l’étranger inspirent le respect, mais aussi un style français très aristocratique, façonné dans les écoles catholiques de Neuilly au siècle dernier, et parfait pendant 25 années de présence dans la capitale américaine. Mais pour les Français de Floride qui la connaissent un peu, et tous ceux, nombreux, qu’elle a aidés, c’est simplement « Nicole ». Un simple prénom évoqué et, entre Miami et Palm Beach, tout le monde sait de qui ont parle ! Née à Dijon d’une famille bourguignonne, c’est néanmoins à Paris que Nicole a passé la première partie de sa vie. « J’ai ensuite eu la chance d’aller étudier les langues étrangères à Madrid, à Heidelberg et à Cambridge, et je suis devenue traductrice. J’ai rencontré un Américain à Paris, nous nous sommes mariés, et c’est comme ça que je suis arrivée à Washington DC. » Pendant 17 ans, Nicole a travaillé pour Intelsat, organisation internationale des télécommunications par satellite, dont la Comsat, signataire pour les EtatsUnis, a lancé le premier satellite de télécommunication dans l’espace en 1962. « J’ai eu la chance de parcourir le monde en participant à des réunions Intelsat à l’invitation de ses signataires. Ca a été une période formidable de ma vie. Si j’avais un souhait pour chaque jeune français, c’est qu’ils puissent tous avoir au moins un ou deux ans d’expérience internationale, quel que soit leur pays de destination : c’est fondamental. Au niveau personnel, ça permet de s’enrichir considérablement, mais en même temps de se rendre compte de la chance qu’on a d’être français, et de ce que notre pays peut nous offrir par rapport aux autres. A un niveau collectif maintenant, les échanges internationaux sont très importants pour l’amitié entre les pays et la connaissance des peuples. Ils se sont considérablement renforcés depuis la seconde moitié du XXème siècle, et j’ai pu mesurer ces progrès toute ma vie. Il est important que Français et Américains continuent de se connaître et s’apprécier. » Nicole Hirsh insiste toujours sur le fait que son action sociale et politique n’a pas la couleur d’un parti. Mais, d’un autre côté, elle ne cache pas non plus ses fidélités. Elle a adhéré au RPR de Jacques Chirac en 1982, quelques mois après l’accession au pouvoir de François Mitterrand, et elle n’a pas dévié depuis lors de son engagement pour le parti de droite français (qui est devenu « UMP », puis « Les Républicains »), pour lequel elle se présente toujours aux élections. Nicole ne parle pas de stratégie politique en public mais, scrutin après scrutin, elle a prouvé qu’elle n’était pas la moins douée, au point où, à Miami, on la dit « indéboulonnable ». Mais, encore une fois, Nicole n’est pas une statue : c’est l’action sur le terrain qui l’intéresse, et pas les discours de tribuns à la Donald Trump, son (lointain) voisin de Palm Beach. Elle insistera tout de même pour que tous les Français s’inscrivent au consulat et sur les listes électorales avant le 31 décembre, afin de pouvoir voter lors de la Présidentielle l’an prochain.

UNE EXPERIENCE AMERICAINE INEGALABLE

Quand Nicole a commencé son action politique, dès janvier 1988, en tant que représentante des Français des Etats-Unis, la représentation des Français de l’Etranger était différente de celle d’aujourd’hui, divisée en deux circonscription, est et ouest. « La première contenait 8 consulats sur 10, c’est à dire 38 Etats à couvrir pour des élus strictement bénévoles. Les 6 élus de cette circonscription Est, travaillaient en étroite collaboration avec les consulats de Boston, Chicago, Washington, New-York, Atlanta, Miami, la Nouvelle-Orléans et Houston !!! Cela m’a permis de découvrir des communautés françaises très diverses. A Washington il y a énormément de fonctionnaires, à Atlanta beaucoup de jeunes professionnels très dynamiques, à la Nouvelle-Orléans un consulat très impliqué dans la culture française avec beaucoup de professeurs venus de France pour maintenir notre langue en Louisiane, à Boston des universitaires d’élites, des gens très cultivés, à Miami les communautés sont plus diverses, et de plus en plus séparées à mesure que la circulation rend les routes infréquentables !« 

Nicole Hirsh s’intéresse beaucoup aux affaires sociales, notamment à travers la Caisse des Français de l’Etranger, à laquelle elle est élue administrateur depuis 1990. « Nous nous réunissons régulièrement afin de traiter des problèmes de nos membres. Chaque année des Français expatriés se retrouvent dans la détresse un peu partout dans le monde, et je siège à la commission d’action sociale qui permet de les aider. » Plus près de nous, en Floride, elle fait partie des quatre « conseillers consulaires » que les Français ont élus il y a deux ans, et qui peuvent être contactés pour tous types de problèmes par leurs compatriotes : une autre singularité qui prouve que l’organisation française, parfois critiquée, n’est pas la pire du monde !

LA ROSETTE

Evidemment, quand un Français passe sa vie à aider les autres, un jour ou l’autre lui pousse une petite rosette à la boutonnière. « J’ai été faite Chevalier de la Légion d’Honneur en 1996, puis Officier en 2007. Je suis également vice-présidente et secrétaire générale de la Société Américaine de la Légion d’Honneur« . Cette distinction permet de remercier les Français ayant rendu de grands services à leurs pays, mais aussi les étrangers, et de renforcer ainsi les liens entre nos pays. Depuis plusieurs années, les remises de Légions d’Honneur au bénéfice des vétérans de la Seconde Guerre Mondiale se sont accélérées. « Quand je remets les Légions d’Honneur, c’est au titre de ma vice-présidence, et pas de mes fonctions électives. C’est un acte symbolique et profond qui contribue à resserrer les liens entre nos deux pays. La France exprime sa gratitude aux héros qui ont libéré notre pays de l’occupation nazie. Il est très émouvant de rencontrer les récipiendaires et leur familles ; nombre d’entre eux sont retournés en France et racontent leurs souvenirs, ils remercient la France alors que ce sont eux qui ont eu le courage de s’engager à un très jeune âge, souvent avant leur 20ème anniversaire. La Légion d’Honneur, c’est notre manière de les remercier. Les Américains sont très francophiles. Il y a parfois eu de petits accrocs dans l’amitié franco-américaine, mais à chaque fois qu’un enjeu est important, la France et les Etats-Unis sont toujours côte à côte, et ça ça ne changera jamais !« 

« IL NOUS FAUT DES ECOLES ! »

Alors, avec toute cette expérience, quelles sont les évolutions qu’elle trouve souhaitables pour la communauté française aux Etats-Unis ? « Il faut continuer à développer les écoles. En Floride, comme je le disais, des fractures territoriales se font de plus en plus grandes sur l’aire urbaine de Miami. Il faut que les Français aient plus de possibilités et plus de moyens pour l’éducation. Avec les conseillers consulaires nous aimerions aussi beaucoup avoir des salles de réunion pour les Français, ce que nous permettait auparavant l’Alliance Française de Miami. Nous pouvons encore améliorer notre organisation« , conclut-elle modestement, « mais je tiens à saluer l’action de mes collègues conseillers consulaires qui se démènent vraiment pour les Français.« 

Et la région de Palm Beach est-elle, elle aussi, très francophile ? « Oui, à Wellington il y a un rajeunissement constant des générations grâce aux sportifs dans le monde du cheval, et à Palm Beach les Français ont gagné beaucoup d’influence, grâce à des personnes comme Suzanne Stoll et la French Heritage Society, grâce à Thierry Beaud qui développe partout la cuisine française, à Lola Agent d’Artistes qui organise des expositions, aux associations de Michèle Vasilescu et de Natacha Koblova, et des dizaines d’autres compatriotes que je n’oublie pas, et qui rappellent partout où ils vont une vérité qui sera ma conclusion : La France est le plus beau pays du monde !« 

 

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