Freedom Tower de Miami : un grand symbole de liberté dans la ville
Il fut une époque où la Freedom Tower était le plus haut gratte-ciel de Miami. C’était le premier que pouvaient voir tous ceux qui arrivaient ici par la mer. Pour plusieurs générations d’exilés cubains, elle fut « la torre de la liberdad » : la tour de la liberté, l’équivalent de la statue du même nom à New-York.
Mais avant cela, la tour jaune avait déjà une histoire. Elle fut construite en 1925 sur les quais du centre ville pour abriter un journal quotidien, The Miami News. Son architecture fut empruntée à l’architecture espagnole, avec un grand nombre d’éléments rappelant la Giralda : l’ancien minaret de la mosquée de Séville, en Andalousie. A Miami, c’est à 78 mètres de hauteur que sa coupole a été érigée. Un gratte-ciel pour un journal, ce n’est pas un fait unique pour l’époque : par exemple la tour gothique du Chicago Tribune a été également construite durant la même année 1925. Mais à Miami c’est donc un côté plus hispanique qui est donné aux monuments, comme c’est le cas par exemple au sud de la ville dans le quartier de Coral Gables. La tour jaune centrale du Biltmore Hotel y ressemble beaucoup à la Freedom Tower, et pour cause : l’hôtel a été construit l’année suivante par le même cabinet d’architectes. A cette époque où les tours de verre n’existaient pas, ce style était donc devenue un marqueur important de Miami.
Le journal Miami News quitta la tour en 1957. Peu de temps avant le 1er janvier 1959, jour où Fidel Castro entra victorieux à La Havane. Aux 50 000 Cubains qui vivaient à Miami avant la Révolution vinrent s’ajouter immédiatement 200 000 exilés. Les riches s’enfuirent, puis les enfants (les parents les mettaient dans des avions à destination de Miami pour qu’ils ne soient pas endoctrinés dans les écoles), puis les pauvres, au fur et à mesure que le désastre économique et politique se mettait en place (nationalisations, communisme…). La fuite vers les Etats-Unis ne s’est jamais arrêtée. Ils ont accueilli 1 172 899 exilés cubains (chiffre de 2014), dont 917 033 en Floride. Miami est ainsi devenue l’autre capitale de Cuba. Pour tous, cette tour jaune est donc un symbole important. C’est là qu’ils étaient accueillis par le gouvernement fédéral américain jusqu’à la fin du premier grand pic d’immigration, en 1972. C’est ici qu’on leur accordait le statut d’exilé politique : on s’occupait de leurs papiers et on leur procurait les soins médicaux nécessaires.
Classée monument historique, la Freedom Tower fut vendue à des privés jusqu’à ce que la Cuban American National Foundation ne la rachète puis l’offre en 2005 au Miami Dade College (MDC), toujours avec la vocation d’être un monument rappelant l’exil de ceux qui ont dû fuir le communisme à Cuba.
Au premier étage se trouve donc une exposition permanente rappelant cet événement tragique à force de photos bouleversantes.
Dans la salle des colonnes, au même étage, se trouve une imposante fresque murale réalisée par des artisans de Miami en 1988, et représentant « le nouveau monde en 1513 ». Elle est également un symbole de la ville car elle représente en son centre la rencontre en Floride entre le conquistador Juan Ponce de Leon et le chef des indiens Tequesta.
Intérêt touristique : En 2019 on ne pouvait toujours pas monter au sommet de la tour – d‘où la vue est splendide – donc l‘intérêt touristique est un peu proportionné à l‘exposition temporaire en cours (voir plus bas) afin de rentabiliser le prix d‘entrée : si l’expo vous plaît alors vous apprécierez. Ce n’est de toute façon pas très très cher.
LES TRESORS DU KISLAK CENTER
Le collectionneur Jay Kislak a offert au MDC des collections importantes d’objets provenant de la Floride précolombienne et d’autres parties de l’Amérique. Un espace permanent au premier étage de la Freedom Tower expose une partie de cette collection. Il y a quelques dizaines de pièces, mais elles sont magnifiques, notamment des objets d’art maya ou d’autres parties du Mexique ; des livres anciens avec des cartes d’explorateurs ou des gravures sur les « indiens », la faune locale etc…
www.news.mdc.edu/new-kislak-center-to-open/
EGALEMENT UN MUSEE D’ART : LE « MOAD »
Mais étant situé à l’endroit le plus touristique de Miami, près des musées et du port, la Freedom Tower abrite aussi le « Museum of Art and Design » (MOAD) du MDC, qui a organisé des expositions d’art majeures à l’intérieur de la tour, consacrées à Dali, Goya ou Léonard de Vinci. Le 2ème étage est ainsi un espace où se déroulent constamment des expositions temporaires.
FREEDOM TOWER :
600 Biscayne Blvd, Miami, FL 33132
https://moadmdc.org/freedom-tower/about-the-freedom-tower
Nos autres Guides :
– Downtown : le quartier central de Miami (où se trouve la Freedom Tower)
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