Cuba : la France prend-elle d’avance les Etats-Unis ?
La France à Cuba était jusqu’à présent inexistante à Cuba (à supprimer), avec tout de même un consulat et 534 ressortissants présents (à supprimer car redondant avec le présent précédent) sur l’île… Le pays de Molière méconnaissait autant l’île communiste que les Cubains n’avaient qu’un vague souvenir de Brigitte Bardot. La visite du président français François Hollande début mai n’est donc pas passée inaperçue. Si les Etats-Unis ont amorcé le dégel avec La Havane, la France n’a ainsi pas perdu de temps, redébarquant sur l’île bien avant que Barack Obama n’ait pu commencer à en rêver. Certes, Netflix, Airbnb et quelques autres géants US de l’internet n’ont pas attendu leur président pour poser leurs valises virtuelles chez les Castro, mais Hollande, réactif, a tout de même franchi le pas le premier, répondant à la volonté d’ouverture économique du gouvernement cubain. Ce dernier ne semblant toujours pas fasciné par le modèle américain, le président français a donc été très bien accueilli. Il n’est pas le seul à s’intéresser à Cuba : Russes et Chinois semblent s’en rapprocher de nouveau, tout comme leurs alliés vénézuéliens, ou encore les Brésiliens : les 11 millions de cubains sont vraiment convoités en ce moment ; c’est la course contre la montre pour gagner des marchés… la ruée vers l’or !
De grandes entreprises françaises y sont présentes (sont déjà sur place), mais il y a beaucoup de nouveaux intérêts, par exemple en travaillant avec la main-d’oeuvre cubaine très qualifiée dans certains domaines, comme les biotechnologies par exemple (à supprimer car inutile et déjà mis dans la ligne précédente). Néanmoins, le gouvernement cubain étant toujours dans les mêmes mains communistes, il ne faut pas s’attendre à une trop grande ouverture du marché. Une arrivée importante de capitaux étrangers déstabiliserait l’économie de l’île.
François Hollande a beaucoup pris sur lui en allant visiter Raul Castro, son frère aîné, l’ancien dictateur révolutionnaire Fidel Castro (qui ne reçoit quasiment plus) et, plus surprenant, le fils de l’ancien ministre sanguinaire Ernesto Che Guevara, responsable de nombreuses exécutions. Pourtant, en 2003, le même François Hollande avait estimé : « Ni l’aura révolutionnaire de Fidel, ni le maintien scandaleux de l’embargo américain ne peuvent excuser les dérives du régime« . Il a cette fois estimé qu’il fallait aller à la rencontre de l’histoire de Cuba, et que Fidel et Che en faisaient partie. Le roi Henri IV pensait que « Paris vaut bien une messe », et pour François Hollande, Cuba semble bien valoir une petite cure de rouge !
Voir une vidéo sur le travail économique français à Cuba :
AFFLUX DE REFUGIES CUBAINS
Un cubain qui met un pied sur le sol américain reçoit automatiquement l’asile politique. Mais si les relations diplomatiques reprennent entre les deux pays, ce ne sera évidemment plus le cas. Dans la crainte de cette perspective, les Cubains désireux de pouvoir acquérir un statut de résident aux Etats-Unis se précipitent vers la Floride. Une hausse de 118% a ainsi été constatée au premier trimestre 2015, ce qui représente 9371 arrivées.
Dans l’autre sens, en revanche, les Etats-Unis viennent d’accorder de nouvelles licences aux compagnies de ferries transportant des passagers vers Cuba. Une ouverture des frontières, si elle n’est pas encore programmée, semble en tout cas imminente. La venue du président français et l’intérêt des autres pays pour l’île devrait d’ailleurs aider les Etats-Unis à accélérer la marche… afin de ne pas perdre tous les marchés.
Par ailleurs Daniel Berrebi, armateur français de Miami, vient d’annoncer lui aussi qu’il allait lancer des lignes de ferries entre la Magic City et l’île singulière. Berrebi se bat depuis plusieurs années pour racheter la fameuse SNCM, société qui assure le transport maritime entre le continent et la Corse.