Qui sont les autres candidats à la Maison Blanche ? (le point sur l’élection présidentielle)
On parle toujours de Donald Trump et d’Hillary Clinton, mais comme pour chaque élection présidentielle américaine, il y en a plusieurs autres qui vont courir leur chance, et si certains sont folkloriques, d’autres sont très sérieux. Tour d’horizon à 5 mois de l’élection !
C’est fait, on connaît les noms des deux candidats des deux grands partis à la Maison Blanche. Hillary Clinton sera soutenue par ses ex-adversaires des primaires Démocrates (et même Barack Obama entre en campagne pour elle), même si sa nomination n’aura pas été sans mal (les nominations officielles ont lieu en juillet pour les Démocrates comme pour les Républicains).
UN REPUBLICAIN CONTRE TRUMP ?
Ca aura été beaucoup plus facile pour Donald Trump qui a écrasé ses challengers républicains. Néanmoins, il est toujours contesté au sein du parti. Le seul courant à le soutenir un peu, ce sont les Paléo-conservateurs : les traditionalistes de Pat Buchanan. Mais les autres se cherchent depuis des mois un candidat alternatif qui puisse se présenter contre Trump en dehors du parti, à commencer par les néo-conservateurs. Ils ont eu l’autorité morale sur le camp républicain depuis 20 ans, et se retrouvent effondrés d’avoir à soutenir un candidat divergeant en matière économique, et approximatif au niveau de la politique étrangère. Le beaucoup plus centriste Karl Rove (qui fut néanmoins le premier conseiller de George W. Bush) a lui aussi l’habitude de « faire les rois ». Il a conseillé à Donald Trump d’acheter un téléprompteur afin de lire ses discours « avec moins d’insultes et plus de substance ». Des Républicains se rallient à Trump, d’autres sont consternés et se cachent ; certains voteront directement pour Hillary Clinton. Problème pour les conservateurs : personne pour le moment ne souhaite être candidat contre son propre parti, et donc contre Trump. William Kristol, chef de file des néo-conservateurs, à mis la pression dans son éditorial du Weekly Standard, soulignant à Paul Ryan, John McCain et à Marco Rubio qu’ils avaient fait par le passé montre d’un certain courage politique, qui ne devrait pas (selon lui) passer aujourd’hui par le soutien à la candidature d’un « escroc« . Fin mai, Kristol et d’autres conservateurs avaient cru trouver le candidat opportun et indépendant en la personne de l’avocat David French, mais après avoir hésité, French a finalement décliné la mission quasi-suicide.
En synthèse, la candidature de Donald Trump divise les Républicains, et une candidature alternative pourrait advenir. Néanmoins, l’élection étant en novembre, il est déjà un peu trop tard pour contrer le magnat de l’immobilier.
La taille du pays, et le mode de financement des campagnes électorales, font qu’il est très difficile à des petits partis ou à des candidats qui n’ont pas de fortune personnelle, de se faire entendre et de gagner beaucoup de voix. Mais d’autres candidats se présentent tout de même :
GARY JOHNSON (LIBERTARIENS)
Comme en 2012, le gouverneur du Nouveau-Mexique est candidat du Parti Libertarien pour la Présidentielle. Les Libertariens sont pour toutes les libertés : plus à gauche que les Démocrates en matière de culture et de mœurs, mais encore plus favorables aux déréglementations et à l’impôt minimum que les Républicains. Ce courant est assez populaire aux Etats-Unis, même s’il ne se traduit pas dans les urnes. Rand Paul (Libertarien et sénateur du Kentucky) a par exemple été largement battu durant les primaires du Parti Républicain. Gary Johnson avait fait 1% lors de la dernière élection présidentielle.
JILL STEIN (THE GREENS)
La candidate des Verts, originaire du Massachussets, avait réalisé 0,36% des voix en 2012. Les primaires du parti écologiste américain n’étaient pas terminées à l’heure où nous écrivions ces lignes, mais elle était largement en tête et devrait donc y retourner. Jill Stein sera la candidature la plus sérieuse à la gauche de la gauche, puisque le socialiste Bernie Sanders devrait se rallier à Hillary Clinton durant la convention Démocrate en juillet. En 2000, The Greens avaient réalisé 2,7% à la Présidentielle.
LES AUTRES
– Tom Hoefling sera probablement pour la 2ème fois le candidat de son America’s Party ; une formation reaganienne, plus conservatrice en matière de mœurs que le Republican Party.
– Darrell Castle est le nominé du Constitution Party, un parti paléo-conservateur qui souhaite revenir aux « fondamentaux américains » : Déclaration d’Indépendance, Constitution, Bill of Rights, et la Bible. Pour le « CP », les Etats-Unis sont un Etat chrétien.
– Farley Anderson souhaite être candidat du Independent American Party (IAP), un autre parti « paléo-conservateur ».
www.independentamericanparty.org
– Gloria La Riva est candidate du Party for Socialism and Liberation. Tout le monde n’a pas la chance (comme en France) d’avoir une demi-douzaine de partis trotskistes à se présenter aux présidentielles – et le seul parti d’obédience communiste à concourir à la Présidentielle américaine est donc le PSL, qui souhaite donc une « révolution ouvrière marxiste-léniniste ».
www.glorialariva4president.com
– James Hedges sera candidat du Prohibition Party. Une seule ligne à son programme électoral : l’interdiction de l’alcool. Candidat à toutes les élections depuis 1872, le Prohibition Party a tout de même une fois rassemblé 270 000 voix sur sa candidature. Mais c’était en 1904. Lors de l’élection de 2012 il n’a trouvé que 518 électeurs assez sobres pour voter pour lui !
www.hedgesandbayes2016.org
– Chris Keniston sera le candidat du Veterans Party of America. La plupart des 10 000 membres de ce parti créé en 2013 sont des vétérans de l’armée. Le parti se déclare toutefois centriste, mais très très patriote.
– Rod Silva a fondé le « Nutrition Party ». Ce restaurateur du New-Jersey pense (peut-être pas à tort) que les Américains se nourrissent mal, et il entend bien combattre la mal-bouffe et l’obésité. Ca fait de la pub pour sa chaîne de restaurants au passage !
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