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Cyberattaque contre le Parti Démocrate : les accusations contre la Russie n’ont aucun fondement

D’une part la Maison Blanche et la CIA accusent le pouvoir russe d’avoir perturbé l’élection présidentielle en volant les emails de la campagne d’Hillary Clinton (et menacent désormais la Russie d’une « riposte »). Et d’autre part Donald Trump et le FBI clament que ces accusations ne reposent sur aucun fondement. Et ils ont raison. Non pas qu’il faille sous-estimer la piste russe dans cette affaire, mais parce que – pour plusieurs raisons objectives – rien ne peut indiquer qui est véritablement le coupable de ce piratage.

Tout d’abord, les Russes étaient loin d’être les seuls à avoir un intérêt à fouiller dans les ordinateurs de l’équipe Clinton. Il y a aussi les pirates professionnels appréciant les défis, les adolescents plaisantins dotés de quelques connaissances en informatique, et surtout les militants de la transparence (Wikileaks), tout comme les Républicains les plus radicaux, et certainement plus d’un gouvernement sur la planète qui avaient de bonnes raisons de s’y intéresser.

Deuxièmement, personne n’a jamais remis en cause la véracité de ce que publie le site Wikileaks. Ce dernier affirmant que les documents lui ont été remis par une source, non pas russe, mais complètement américaine, pourquoi ne pas lui prêter aussi du crédit sur ce point ? Le but de Wikileaks n’est-il pas de révéler des vérités ?

En réalité, la seule « preuve » avancée par la CIA pour accabler le président Poutine est un peu faible : les documents du Parti Démocrate auraient toujours été piratés durant la nuit, c’est-à-dire… quand il fait jour en Russie. Ce qui reviendrait à dire que les pirates informatiques russes ne travaillent pas la nuit !

LES DEMOCRATES SE SONT FAIT PIEGER COMME DES AMATEURS

Les journaux américains publient depuis des mois des titres de plus en plus violents sur le sujet. A l’opposé de la doctrine du président élu Trump (favorable à de bons rapports avec la Russie), le 13 décembre 2016, le New-York Times préparait le terrain pour un discours offensif du président Obama en titrant ainsi : « L’arme parfaite : comment le cyberpouvoir russe a envahi les Etats-Unis » (1). Dans cet article extrêmement long et fastidieux, destiné à prouver l’implication de Poutine dans l’affaire des emails volés, il n’y a pas non plus l’ombre d’une seule preuve. Mais en revanche des éléments aident à vraiment comprendre ce qui s’est passé : le témoignage des Démocrates qui se sont fait « hacker » (pirater), et la description de la méthode utilisée. En voici un passage : « Billy Rinehart un ancien responsable de la Democratic National Convention qui travaillait alors pour la campagne de Mme Clinton, a reçu un email d’avertissement bizarre de la part de Google. Cet email du 22 mars disait : « Quelqu’un vient d’utiliser votre mot de passe pour tenter de se connecter à votre compte Google », ajoutant que cette tentative de connexion s’était déroulée en Ukraine. « Google a stoppé cette tentative de connexion. Vous devriez changer votre mot de passe immédiatement. » M. Rinehart était alors à Hawaï. Il se rappelle qu’il était en train de regarder ses emails à 4h du matin. sans trop penser à la notification, il a cliqué sur le bouton « changer le mot de passe » et, à moitié endormi, tel qu’il s’en rappelle, il a inscrit un nouveau mot de passe. Ce qu’il n’a pas su avant des mois, c’est qu’il venait juste de donner accès à son compte email à des hackers russes. » L’article du New-York Times explique ensuite le plus sérieusement du monde que le 19 mars, John Podesta lui-même, chef de la campagne d’Hillary Clinton, recevait le même email, et lui aussi changeait dans la foulée son mot de passe, livrant ainsi un accès aux emails de la campagne Clinton !

Ainsi, les responsables du Parti Démocrate se faisaient piéger comme pourraient l’être des enfants de 10 ans qui se serviraient pour la première fois d’un ordinateur !

Ces tentatives de « fishing » de mot de passe arrivent au moins une fois par an dans la boîte email de tous les internautes, mais rares sont ceux qui ignorent encore qu’il s’agit d’un piège. Des petits escrocs, souvent à moitié illettrés, s’en sont fait une spécialité dans les cyber-cafés de certains pays d’Afrique. Après avoir ainsi obtenu le mot de passe, ils entrent dans le compte email de leurs victimes et ils écrivent (la plupart du temps avec des fautes d’orthographe) à leurs amis en leur demandant d’envoyer 200$ « pour les aider ». Ca marche une fois sur 1 million… mais ça marche encore avec certaines personnes, dont les responsables du Parti Démocrate, et la presse américaine qui pense que seul un Etat surpuissant serait capable d’un tel acte !

« Ceux qui parlent d’une cyberattaque russe sont les mêmes qui avaient inventé les armes de destruction massive de Saddam Hussein« , rappelle Donald Trump à destination de la CIA dont il va être le patron dès qu’il sera installé à la Maison-Blanche. C’est dire l’ambiance qui va régner dans l’administration !

Est-ce à dire que la Russie est totalement étrangère à ces cyberattaques ? Il n’est pas non plus permis de l’exclure. Non seulement Vladimir Poutine semblait intéressé par les relations pacifiées proposées par Donald Trump, mais la Russie possède effectivement des équipes de « hackers » performantes. Pas besoin d’une technologie hors-norme pour s’attaquer au Parti Démocrate, mais néanmoins des dizaines de tentatives ayant été réalisées par les pirates, il est possible de suspecter une équipe assez bien organisée.

MORALE DE L’HISTOIRE

De là à faire remonter les accusations jusqu’au président Poutine… comme d’habitude ce ne sera jamais ni prouvable, ni prouvé. L’espionnage est pratiqué par tous les Etats depuis l’aube des temps, et la moindre des choses à faire pour les personnes étant aux responsabilités politiques, c’est de le savoir, et de protéger ses communications ! Ne pas se protéger d’un si facile piratage n’est pas à mettre au crédit de la candidate démocrate, qui était pourtant déjà fort emmêlée dans les affaires d’emails !

Alors, pourquoi Obama accuse-t-il les Russes ? C’était tout d’abord un argument électoral : Donald Trump avait été accusé durant la campagne présidentielle d’être en collusion avec « Poutine et ses pirates ». Mais comme Trump a gagné cette élection, Barack Obama et la CIA n’avaient plus que deux choix : soit d’enterrer cette affaire d’emails volés – au risque que tout le monde se pose des questions – soit de persévérer dans des accusations non-fondées, et ainsi poursuivre une partie d’échecs avec Trump… et Poutine.

– 1 – www.nytimes.com/2016/12/13/us/politics/russia-hack-election-dnc.html

Le monde sous le feu des cyberattaques

 

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