Un « baron de la drogue » Israélo-Breton arrêté à un concours de barbe aux Etats-Unis
Le tribunal fédéral de Miami avait lancé un mandat d’arrêt contre lui, Gal Vallerius, 38 ans, résidant en Bretagne, qui a été arrêté à Atlanta fin août. L’information vient d’être rendue publique.
Né à Haïfa (Israël) Gal Vallerius réside avec son épouse dans la petite maison du mini-village de Plusquellec, près de la belle forêt de Huelgoat en Bretagne. Moins d’activité autour de chez lui qu’à Medellin du temps de Pablo Escobar : c’est sur internet que Gal Vallerius passe sa vie. Il est soupçonné d’être un des « seigneurs » du « Dark Web », l’internet profond, seulement fréquenté par les connaisseurs, et où se déroulent une multiplicité de pratiques criminelles. La justice américaine suspecte Gal Vallerius d’être « OxyMonster », qui tient un « rôle essentiel » dans la plate-forme Dream Market, un supermarché de la drogue sur internet qui organise un trafic international. Mais, à l’instar de Merlin l’Enchanteur qui quittait la forêt du Huelgoat pour partir en tournée dans les autres pays de la Celtie, Gal Vallerius est obligé de sortir des frontières françaises de temps à autre afin de participer à des… concours de barbe. Il déclarait sur internet avoir même terminé 8ème mondial. Le 31 août, il atterrit sur le territoire américain à Atlanta (Géorgie) en route pour un concours capillaire à Austin (Texas). Mais les agents de la DEA (Drug Enforcement Administration) étant barbants, ils ne le laisseront pas aller plus loin : il est arrêté à Atlanta. En fouillant son ordinateur, ils trouvent les codes d’accès internet de « OxyMonster » et de la plateforme Dream Market, mais aussi la somme de 500 000$ en monnaie internet « bitcoin ».
Interrogé par un juge à Atlanta, il n’a pas contesté son identité, mais il n’avait pas encore d’avocat publiquement désigné pour répondre aux questions de la presse. Il a ensuite été transféré à Miami pour être inculpé de « conspiration ». Il risque une peine de prison à vie (1). Une demi-douzaine d’acteurs du « dark web », dont Vallerius, disséminés à travers le monde, sont actuellement recherchés par les fonctionnaires de police de Miami. Pour le DEA, “Dream Market » est spécialisé dans la « facilitation du commerce illégal », en assurant l’anonymat des transactions. Et les fonctionnaires de préciser que fin août le site proposait 94000 annonces, dont certaines incluant des propositions d’acquisition de drogues diverses. Pour eux, « OxyMonster » est un élément central de la plate-forme : il fut par exemple le premier à poster sur le forum de Dream Market. Il est celui qui y intervient le plus en tant que modérateur, et il est lui même expéditeur de marchandises. En suivant les transactions en bitcoins réalisées par Oxymonster, les enquêteurs se sont rendus compte qu’elles atterrissaient sur des comptes appartenant à Gal Vallerius. C’est ainsi qu’il a été repéré. A noter que les policiers ne pouvant avoir de preuve matérielle (saisie de drogue ou d’arme…) ils ont basé leur requête de mandat d’arrêt sur des comparaisons de styles d’écriture (comme dans le cas d’Unabomber), entre ce qu’écrivait d’une part « OxyMonster » sur le dark web, et la manière dont, d’autre part, Gal Vallerius s’exprimait sur Twitter et Instagram. Le fait d’utiliser des points d’exclamation doublés lui aura été fatal !!
Une enquête préliminaire a aussi été ouverte en France à son endroit le 1er septembre « en soutien des enquêteurs américains », selon le journal Le Monde.
Selon le droit français, les personnes qui ne sont pas condamnées sont « présumées innocentes », et c’est encore plus sage de les considérer de cette manière quand leur défense ne s’est pas encore exprimée. Gal Vallerius donnant des « conseils d’anonymat » aux internautes, il paraît surprenant qu’il ait pu se faire repérer aussi facilement, surtout s’il s’adonnait à des activités criminelles de haut vol. Peut-être ne s’agit-il que d’un « geek » (fan d’informatique) qui ne s’est pas rendu compte qu’il facilitait les réalités criminelles de son monde virtuel… Affaire à suivre quand la défense s’exprimera. Et, en attendant : bienvenue à Miami !
– 1 – Les lois sont toutefois plus souples qu’avant : le dernier pirate barbu en eaux sombres aperçu dans les environs de Miami, Edward « Blackbeard » Teach, y avait laissé sa tête et sa barbe !
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