Série « Four Seasons in Havana » : c’est à voir sur Netflix USA
Commençons pas le vrai titre (non-netflixé) : « Cuatro Estaciones en La Habana ». Car si Netflix a eu la bonne idée de diffuser cette série, elle est néanmoins en version originale (avec sous-titres en anglais pour ceux qui le souhaitent). Et, c’est tout l’originalité de cette série, il s’agit d’une production cubaine (et espagnole), et comme on ne peut pas dire que Cuba soit spécialisé dans le cinéma… c’est un petit événement, surtout parce que c’est de bonne tenue.
Il s’agit d’une mini-série policière en quatre épisodes qui sont en long métrage. Ces films noirs suivent les enquêtes de l’inspecteur Mario Conde (Jorge Perugorría) dans les rues de cette magnifique ville qu’est La Havane. C’est donc « noir », mais avec beaucoup de couleurs. Précisons quand même, à propos de « noir », que, à priori, la série n’a pas la même conception de la diversité que le reste du monde occidental ! Le Courrier n’a pas l’habitude d’être « politiquement correct », mais là tout de même il semble que « Four Seasons in Havana » ait trouvé peu d’utilité… pour les femmes et les Noirs ; les femmes ayant pour vocation dans la série soit de servir des cafés, soit d’être des proies sexuelles, soit, occasionnellement, de se faire tuer. A part ces oublis un peu « bizarres », la série à ainsi toutefois plusieurs qualités : les intrigues sont pas mal, et surtout l’univers est très exotique, car de mémoire il n’y pas eu beaucoup de productions à ainsi se permettre de filmer l’envers du décor à Cuba. Pas (trop) de vieilles voitures américaines comme dans les films touristiques, mais les vieilles charrettes soviétiques qui y sont en réalité beaucoup plus nombreuses. L’inspecteur Condé n’a pas même sa propre voiture, à part celle du boulot. Et autant dire qu’il y a d’autres absents, comme internet par exemple. Et puis il y a aussi quelques images uniques que le régime a bizarrement laissé produire : des meurtres, de la corruption, et quelques critiques politiques, qui ne vont pas trop loin, mais tout de même – sur le principe c’est suffisamment rare pour être souligné – notamment la description du fonctionnement hiérarchique du commissariat central de La Havane en permanence contrôlé par « le parti ». La série est donc assez exotique et elle se laisse regarder avec plaisir.
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Au fait, c’est à voir sur Netflix France, jusqu’au 14 avril
Donner des leçons de diversité à Cuba, il faut le faire! Les femmes montrées dans cette série de quatre épisodes d’I H 30 sont de fortes personnalités, toutes intéressantes et qui savent très bien utiliser les hommes. La moitié des acteurs au moins sont des métis parce que c’est la réalité cubaine. Ceci dit, c’est une des meilleures séries de l’année loin des clichés et des codes américains. Les gens sont vrais, La Havane, croulante est magnifique de poésie, la musique est superbe.
Beaucoup à dire suite à la lecture de cet article, mais je vais me limiter à un commentaire: En fait, Cuba est spécialiste en cinéma et a de nombreuses oeuvres qui sont des chefs d’oeuvre!