Le NORAD a 60 ans : Une Vision Canadienne (par Susan Harper, consule générale du Canada à Miami)
Avec un cycle de nouvelles de 24 heures qui peut changer avec un seul tweet, il est souvent difficile de se concentrer sur les choses qui ne font pas beaucoup de bruit. Mais ce week-end, nous allons célébrer un partenariat qui a résisté pendant six décennies, nous introduisant en toute sécurité à travers la guerre froide, l’ère spatiale et maintenant dans l’ère numérique. Bien sûr, je parle de la Défense Aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD), le commandement binational le plus efficace et le plus stratégique que le monde ait jamais connu.
Le NORAD a été fondé à l’époque qui a suivi la seconde guerre mondiale, alors que les exercices de bombardement nucléaire étaient courants et que les États-Unis en étaient aux premiers stades de la consolidation de leur position de puissance économique et militaire la plus puissante au monde. Sentant un besoin clair et actuel de protéger la patrie contre les menaces aéroportées, les chefs militaires des États-Unis et du Canada ont conçu un système mutuellement exploité pour protéger l’espace aérien des deux nations. Ce système a été officialisé le 12 mai 1958 dans une annonce qui établissait une protection coopérative de défense aérienne de l’Amérique du Nord.
Le fait que le NORAD n’est pas souvent dans les manchettes est un témoignage de la façon dont les femmes et les hommes en uniforme jouent leur rôle. Avec professionnalisme et dévouement, les membres des services américains et canadiens mettent quotidiennement leurs uniformes et patrouillent le ciel, prêts à tout moment à agir si une menace apparaîtrait. En Floride, les Forces canadiennes et américaines du NORAD servent ensemble à la base Tyndall AFB, près de Panama City. En fait, c’est le NORAD qui était responsable de l’immobilisation au sol de tous les avions dans l’espace aérien américain ce jour tragique du 11 septembre 2001, et – la plupart des gens ne le savent pas – c’était un commandant adjoint, un général canadien, qui avait mené cette mission.
Mais le NORAD est plus qu’une simple agence de protection de l’Amérique du Nord. C’est un symbole, la pierre angulaire qui illustre le lien historique profond que partagent nos deux nations. «Alliés» n’est pas un mot assez fort pour décrire cette relation. Le Canada et les États-Unis ont résisté à tous les conflits majeurs depuis la seconde guerre mondiale. Le Canada est membre de la coalition « Fighting Isis » au Moyen-Orient. Le Canada est également le plus important acheteur d’exportations américaines et vice-versa, et nos bases industrielles de défense et d’aérospatiale sont profondément intégrées, y compris en vertu de la loi américaine.
Cette Alliance est particulièrement forte en Floride. En plus de la base du NORAD à Tyndall, la Floride abrite deux des huit commandes unifiées de combattants des États-Unis (le commandement Central des États-Unis et le commandement Sud des États-Unis), le commandement des opérations spéciales et la force opérationnelle inter-organisations du Sud. Plus de 70 forces armées canadiennes sont stationnées dans ces bases ainsi que dans d’autres localités de la Floride à un moment donné de l’année, ce qui représente 10% de l’ensemble du personnel militaire canadien aux États-Unis.
Le Canada et les États-Unis sont vraiment les meilleurs amis. Ensemble, nous avons construit ce continent et en avons fait un lieu d’opportunité pour nos citoyens. Nos économies sont profondément imbriquées, soutenant des millions d’emplois dans les deux pays. Nos terres sont conjointement protégées, des voies navigables partagées jusqu’à la plus longue frontière sécurisée du monde.
Notre relation est un modèle pour le monde — deux nations qui travaillent en tandem, chacune ayant autant d’intérêt dans la sécurité et la prospérité de l’autre que dans la leur. La poursuite de ce partenariat sera cruciale si nous voulons nous lever et relever les défis de demain avec la même détermination et le même courage qui ont permis à nos grands-pères de combattre le spectre du fascisme et du communisme.
Bien que le jeu de la politique peut parfois faire apparaître un conflit, le Canada ne vacille pas dans son engagement ou l’amitié aux États-Unis. Des questions telles que la renégociation de l’ALENA et les droits de douane sur l’acier et l’aluminium vont et viennent, mais la pierre angulaire sur laquelle nous comptons ne vacillera pas contre ces vents.
La devise du NORAD est «Nous montons la garde».
Joyeux 60e anniversaire à ceux qui montent la garde… avec tous mes remerciements.