Lorelei zarifian : un auteur francophone sous les palmiers de Floride
Il y a toujours beaucoup de créativité chez les francophones de Floride : voici aujourd’hui Lorelei Zarifian, écrivain et chanteuse, vivant en Floride centrale.
Cette artiste audacieuse quitte sa Provence natale à dix-neuf ans pour étudier à Paris la littérature française et le chant lyrique. “J’ai eu la chance de beaucoup voyager grâce à la musique, au Brésil, en Arménie, en passant par le Costa Rica où j’ai eu l’opportunité d’enseigner l’anglais dans de petites écoles perdues dans la forêt tropicale. Et puis en 2009, je me suis installée à New York, un peu par hasard, j’ai débarqué avec deux valises, en plein hiver, pendant la crise économique. Trois ans de bonheur.
Aujourd’hui, après avoir jeté tant de bouteilles à la mer, je suis mariée à un océanographe et nous vivons sur la côte atlantique de Floride depuis 2012 : j’ai enfin trouvé mon petit paradis fait de raisiniers bord de mer, de lierre attachant et de lumière fidèlement bleue !”
Les mots, la plus grande passion de Lorelei Zarifian : “Dès l’âge de 15 ans, j’ai commencé à faire des herbiers de mots. Je lisais le dictionnaire et je récoltais des mots aux sonorités douces ou étranges que je recopiais religieusement par ordre alphabétique dans un répertoire. Je me souviens de certains mots comme Synchrocyclotron : en physique nucléaire, c’est un grand instrument électromagnétique destiné à l’accélération à haute énergie de particules élémentaires. De cette découverte inespérée, j’écrivais alors un petit texte dont les allitérations et assonances mimaient l’accélération des particules. Vous voyez le genre ? Je me rappelle aussi du mot Bilirubine : pigment jaune, produit de dégradation de l’hémoglobine, ou encore du mot Alabandine : pierre semi-précieuse de couleur rouge foncé. C’est vraiment la poésie, mon amie de toujours qui m’a conquise et qui ne m’a jamais quittée depuis ! »
CINQ LIVRES EN 2018 !
Et Lorelei, éclectique, espiègle et passionnée dit à propos de l’inspiration poétique : “Je pense qu’il fallait vraiment que j’engrange des expériences durant toutes ces années, des sensations fortes, des aventures loufoques, et puis quand je me suis installée parmi la végétation luxuriante de la Floride, c’est comme si le Paradis vert de l’enfance s’ouvrait à moi une deuxième fois, j’ai recommencé à faire des herbiers de mots qui sont devenus, au fil du temps, mes quatre recueils de poésie.’’
Lorelei a su trouver son public et son succès grâce au personnage de fiction « Midtown Antoinette » (qu’elle a créé à New York) et qu’elle va bientôt faire vivre sur scène, dans son premier one-woman show en anglais en avril 2019 sous la direction de Jenora Duprey et Monica Toro-Lisciandro : « Excuse My French : The Journey of a one-woman shoe in a globalized world ». Elle y parle beaucoup de la Floride, de la société américaine, avec un regard parfois cynique, mais toujours empreint d’affection. Néanmoins, comment vivre ici sans poser un regard lucide sur les maux de notre époque ? Pour Lorelei, cela passe par la critique de la société de consommation et les poisons qui se glissent à notre insu dans la nourriture. “ Vous vous rendez compte qu’il leur faut 21 ingrédients pour faire du pain ??? La pièce comprend une vingtaine de personnages qui vont du psychiatre au bord du burn-out, au promoteur véreux qui veut déraciner tous les arbres pour y construire des fast-food et bien d’autres sujets contemporains ! L’expatriation est une source inépuisable d’inspiration. À Paris, j’avais perdu la curiosité. Ici j’ai les cinq sens en éveil ! »
Donc en 2018 Lorelei a publié cinq livres : la pièce de théâtre « Excuse My French », mais aussi “Moi Jeux” et encore “Ce que disent les Magnanarelles » (Petit guide illustré de la route du soi), et “Les Palimpsestes du Ciel » (un herbier de poèmes séchés et pressés entre des rêves de papier qui sert de support physique à différentes études sur les humains.) et enfin “The French Fatalist”, son premier recueil de poésie en anglais. On les découvre tous sur sa page Amazon dont les liens se trouvent à la fin de cet article.
Et vous n’avez pas fini de l’entendre, car « Midtown Antoinette » s’est acheté une guitare ! “Je vais apprendre à composer, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même ! »
– Son site internet : www.midtownantoinette.com
– Ses livres sur Amazon
– Liens vers les différents livres sur Amazon :
Ce que disent les Magnanarelles
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