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Pour Sylvie Laurent, prof à Sciences Po Paris, « Les Américains Blancs » sont « racistes »

AVERTISSEMENT : Les propos et écrits de Sylvie Laurent n’engagent que leur auteur, et nous comprendrions qu’ils choquent nos lecteurs. Néanmoins, Mme Laurent est professeur d’histoire à Sciences Po Paris, spécialisée sur les Etats-Unis, et ses thèses ayant été relayées par des mass médias, il est donc normal que nos lecteurs en aient connaissance. N’hésitez d’ailleurs pas à donner votre opinion sur cette même page ou sur les réseaux sociaux.

Voici comment Sylvie Laurent présente son livre « Pauvres Petits Blancs » (1) dans l’émission « C L’Hebdo » : « Ce ne sont pas les pauvres qui ont voté pour Donald Trump, ce sont ceux des Blancs qui se pensent pauvres, qui se pensent dépossédés, et c’est pour ça que j’utilise avec ironie « Pauvres Petits Blancs ». (…) La raison pour laquelle il y a une peur de la dépossession c’est ancré dans l’histoire du pays (…) qui s’est enrichi avec le travail d’esclaves qui sont à proximité et dont on craint perpétuellement qu’ils se soulèvent et viennent vous assassiner dans votre sommeil. (…) Donald Trump a politisé cette inquiétude. » Et sur France Culture : « Cet espèce de racisme post-racial prend la forme du déni : on dit que les distinctions de race sont derrière nous, qu’il n’y a pas tant d’inégalités ni d’injustice, et, d’ailleurs, «  les Blancs ne sont-ils pas eux aussi victimes » ? (…) Le maître blanc a constamment peur que le vengeance surgisse des plantations, qu’il soit tué dans la nuit et qu’on lui prenne la source de son pouvoir. (…) Les plus aisés, les possédants, les chrétiens, les hommes, nourrissent ce sentiment d’être désavantagés, brimés, dépossédés, et ce sont eux les « pauvres petits Blancs »« .

En conséquence, pour résumer, et selon la quatrième de couverture, si des « Blancs » américains votent pour Donald Trump, c’est parce qu’ils penseraient qu’il y a du « racisme anti-blanc ».

Commentaire du Courrier des Amériques :

Première objection : aux Etats-Unis, les personnes sans éducation supérieure sont effectivement celles qui ont le moins de revenus. Et en 2016 une large majorité d’entre elles a voté pour Donald Trump. Leur poids électoral est considérable (2). Ce n’est pas parce que des communautés noires sont « très pauvres » que des Blancs ne le sont pas. Chômage, précarité, maisons mobiles délabrées, opiacés, « sans-dents » etc… ne sont pas limités à une communauté raciale particulière.

Sur le fond, l’auteur assure que « les Blancs » sont des sortes d’héritiers spirituels des « Plantations ». Or lorsque l’esclavage a été aboli, tout le monde n’était pas planteur, mais surtout… il n’y avait que 30 millions d’habitants dans le pays. Aujourd’hui il y en a 330 millions. Entre temps, comme chacun le sait, les Etats-Unis ont continué d’être une terre d’immigration. Des dizaines ou des centaines de millions d’habitants n’ont ainsi aucun ancêtre à avoir vécu aux USA au moment de l’esclavage. Par exemple, en 2020, un quart de la population américaine n’est PAS née aux Etats-Unis (3) ! Alors, ceux-là auraient pu, sans s’en rendre compte, se faire contaminer durant leur sommeil par l’esprit des « maîtres des Plantations ». La réalité est tout autre : les WASPs (4) ne contrôlent quasiment plus rien en Amérique. Certes, ils ne sont pas la plus petite minorité du pays. Mais ils ne sont pas « les blancs », ni un quelconque corps constitué raciste. Y voir un « esprit de plantation », s’est n’y connaître strictement rien à l’Amérique contemporaine (et être dans la plus totale ignorance des raisons pour lesquelles les électeurs de Trump ont voté pour lui) (sans parler de tous les « Blancs » qui ont élu Obama la fois précédente !!). Il suffit de voir combien de puissantes voix Afro-américaines ont appelé cette année à voter pour Donald Trump (notamment durant la Convention Républicaine) pour se rendre compte qu’on n’est plus tout à fait « au temps des plantations ».

On ne peut néanmoins pas terminer sans rappeler qu’il y a encore malheureusement du racisme aux Etats-Unis (y compris parfois dans la sphère politique institutionnelle, avec des « racist calls »), et que les exclus d’aujourd’hui sont souvent de la même couleur que ceux d’hier. Il est totalement légitime de s’en préoccuper et d’agir, ce que font de nombreuses personnes.

Le débat étant mal posé, il ne nous paraît pas indispensable de le poursuivre. On en parlera (comme on le fait habituellement) dans des articles qui nous semblent plus sérieux.

Gwendal Gauthier

directeur du Courrier des Amériques

– 1 – Edité par : Maison des Sciences de l’Homme, 24 septembre 2020.

– 2 – Nous précisons qu’il ne s’agit pas de notre part d’une « essentialisation » ni d’une allusion du genre « seuls les gens sans éducation supérieure ont voté pour Donald Trump ».

– 3 – Et notons que parmi eux, depuis 1965, un million d’Africains ont immigré aux Etats-Unis, que un million de Haïtiens y vivent actuellement, un million de Jamaïcains, etc etc… Juste un exemple – sans compter l’immigration légale ou illégale – rien que pour les gagnants de la loterie à la carte verte cette année il y a eu : 6001 Algériens, 830 Béninois, 3686 Camerounais, 191 Tchadiens, 10 Comoriens, 4503 Congolais (République du), 737 Ivoiriens, 65 Gabonais, 23 Malgaches, 103 Maliens, 12 Mauriciens, 4458 Marocains, 167 Sénégalais, 1118 Togolais, 173 Tunisiens etc…

– 4 – WASP = White Anglo-Saxon Protestants.


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6 commentaires

  1. Sylvie Laurent affirme en résumé (pages 30-31) qu’une élite intellectuelle nous trompe lorsqu’elle soutient qu’en France la catégorie pauvre comprend non seulement des immigrés mais aussi ceux qu’elle appelle « petits blancs ». D’après elle les membres de cette élite sont les agents efficaces de la démocratie réactionnaire , ils normalisent les théories d’extrême droite… En somme les seules victimes (légitimes) du capitalisme néolibéral seraient les immigrés. Fichtre !
    Elle semble ignorer tout des problématiques de la pauvreté en France et encourager implicitement l’usage de la victimisation « des musulmans » que font les salafistes (par exemple) et leurs épigones pour étendre leur emprise.
    Bref, cet essai ne tient pas la route d’un point de vue sociologique ce qui n’est pas très grave. Par contre les soutiens publics qu’il a reçu: celui de la maison des sciences de l’homme ( !) et celui de diverses chaines radio télé publiques qui ont assuré sa promotion sont plus inquiétants.

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