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Le requin : indispensable pour la survie des écosystèmes marins

Un article de Veronica Pozmentier, Journaliste et Goodwill Ambassador du Comité Sister Cities de Miami Beach ©

Au 1er aout 2022, sans déplorer aucun accident mortel, la Floride comptait déjà 16 attaques de requin sur ses côtes.

Le sensationnalisme des annonces et la peur des océans déclenchée à chaque rencontre accidentelle entre l’homme et le requin augmentent la vision négative de ce poisson.

Pourtant il est régulièrement expliqué par les spécialistes de biologie marine que la probabilité d’être attaqué par un requin est infinitésimale, de l’ordre de 1 sur 4 millions.

© University of Florida

Le Florida Museum of Natural History de l’Université de Floride qui gère depuis 1958 une base de données scientifiques de toute les attaques connues de requins dans le monde (International Shark Attack File) a dressé une longue liste d’évènements plus mortels que les attaques de requins.

Ainsi en Floride, où se produit la majorité des attaques de requin aux USA, il y a plus de malchance de mourir dans une tornade (76 décès en 2020) une chute de vélo (en moyenne 100 morts par an) ou une attaque d’alligator que de la morsure d’un requin (0 décès sur 28 attaques en 2021).

Crédit photo © Jett Britnell Ocean Bank Image

NOUS NE SOMMES PAS AU MENU DU REQUIN

Lorsque nous nous baignons ou surfons sur les mers, le requin est dans son habitat naturel, nous ne sommes que des intrus.

Le requin a tendance à ignorer la présence humaine dans son territoire, même s’il peut parfois confondre un nageur ou un surfeur avec ses proies habituelles.

© Jett Britnell Ocean Bank Image

Par curiosité il va vouloir vérifier si nous sommes à son gout, lors d’une attaque le requin fait ce que les chercheurs nomment « une morsure d’essai » avant de relâcher la proie humaine.

L’homme n’entre pas dans son régime alimentaire, nous ne sommes pas assez gras ! il préfère une alimentation riche et énergétique.

Selon les espèces et sa localisation le requin se nourrit d’otarie, phoque, lion de mer, poisson osseux, crustacé, mollusque, cétacé ou d’oiseau… Il s’adapte au choix qu’il trouve sur place, c’est un mangeur opportuniste.

© Jason Washington Ocean Bank Image

LE REQUIN REGULE L’ENVIRONNEMENT MARIN 

Le requin est un animal fascinant, survivant des 5 massives extinctions planétaires, près de 520 espèces différentes parcourt les océans depuis 450 millions d’années.

Certaines espèces possèdent des qualités incroyables : le grand requin blanc peut atteindre 7 mètres de long pour un poids de près de 2 tonnes, le requin du Groenland peut vivre 400 ans, le requin-zèbre possède la capacite de se reproduire par auto clonage (parthénogenèse) et le requin-baleine peut mesurer jusqu’à 14 mètres de long.

Apex prédateur, le requin est au sommet de la chaine alimentaire dont il dépend. Essentiel au maintien d’un écosystème marin sain et au cycle de vie des océans, il stabilise la biodiversité (végétale et animale) en contrôlant la densité des autres prédateurs, assurant l’équilibre de la population des espèces dans les océans.  

La conservation des récifs de coraux dépend également des substances nutritives déposées par le requin lors de ses passages réguliers. La disparition des requins serait une terrible catastrophe écologique qui potentiellement entrainerait l’effondrement en cascade de l’écosystème marin.

© CWS Tanzania

UNE ESPECE VULNERABLE

Pourtant, environ un tiers des espèces de requins est en voie de disparition, l’homme en tue près de 100 millions par an. La pêche industrielle, les prises accessoires (palangre ou filet dérivant) la pollution des mers (mercure…), la dégradation de leur habitat, le braconnage, leur utilisation dans certains produits cosmétiques ou pharmaceutiques sont majoritairement en cause.

73 millions de requin sont tués lors de la pratique du « finning » ou pêche aux ailerons (rejet en mer du requin vivant mutilé après avoir coupé ses nageoires) pour la soupe d’ailerons essentiellement consommée en Chine.

La protection mondiale des requins reste encore faible malgré l’adoption de convention internationale (CITES, CMS, OSPAR…) par de nombreux pays.

La création de sanctuaire de requins et le développement du tourisme éducatif « squalophile » sont parmi les mesures envisagées pour protéger le requin et réhabiliter son image.

L’océan est un espace sauvage et dangereux. 

Pourtant en Floride le principal ennemi n’est pas le requin mais… le moustique, l’animal le plus meurtrier qui entraine plus de 725.000 morts par an dans le monde !

Veronika Pozmentier


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