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Louis Guay : « Il y a plus d’entreprises canadiennes à s’installer en Floride »

Louis Guay est président du chapitre Floride de la Chambre de Commerce Canada-Floride (il y a aussi un co-président au Canada). Cette chambre est très francophone puisqu’elle avait été initialement créée sous le label « Québec-Floride » et elle accompagne en Floride des entreprises en provenance de toutes les provinces canadiennes, et bien entendu venant du Québec.

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LE COURRIER DES AMERIQUES : Comment sentez-vous l’économie américaine ? Pensez-vous que c’est toujours le bon moment pour investir en Floride ?

Louis Guay : Les États-Unis traversent, comme le reste du monde, une période relativement turbulente. Il est très difficile de prédire les prochains mois. Un matin on se lève et les nouvelles économiques sont encourageantes, on pense éviter une récession sévère. Un autre matin les marchés sont en chute libre et les craintes d’hyperinflation nous laissent croire que le pire est à venir. Bien qu’on observe un ralentissement au niveau du marché immobilier et des annonces de plus en plus fréquentes de gel d’embauche ou même de licenciement, et ce en particulier dans le domaine des technologies, l’économie américaine semble tenir le coup pour l’instant. La Floride en particulier. On parle même de microclimat ici alors que le marché immobilier demeure très solide malgré un léger ralentissement. L’inventaire est un peu plus large qu’il y a un an, mais la demande demeure élevée malgré la hausse des taux d’intérêts. Pour les investisseurs, il y aura sans doute des opportunités intéressantes sur le marché dans les prochains mois. À long terme, la Floride continuera d’être une destination recherchée et semble toujours être un bon endroit pour investir.  

LE COURRIER DES AMERIQUES : Les Etats-Unis sont donc toujours une terre d’opportunité ?!

Louis Guay : Oui, le « rêve américain » a évolué et n’est peut-être pas aussi prisé qu’il l’a déjà été en raison des déchirements politiques et de certains problèmes sociaux qui font les manchettes internationales, mais les États-Unis demeurent une terre d’opportunité ou la prise de risque, le travail ardu et la ténacité peuvent rapporter gros. Encore une fois, la Floride semble l’être l’un des Etats qui a le plus à offrir à cet égard. On constate que plusieurs entrepreneurs internationaux s’y installent désormais et que plusieurs entreprises technologiques et institutions financières ont ouverts des bureaux dans l’état pour tirer profit de la croissance phénoménale observées ces dernières années. 

Cette entrevue avec Louis Guay a été diffusée dans Le Guide de l’Investissement et de l’Immobilier en Floride 2023 (cliquez pour lire)

LE COURRIER DES AMERIQUES : La fiscalité y est-elle compliquée en comparaison du Canada ?

Louis Guay : Très peu de juridictions à travers le monde ont une fiscalité qui n’est pas compliquée! De part sa nature, la fiscalité est rarement simple. Il y a toutefois des avantages fiscaux importants qui sont disponibles aux États-Unis et dans certains Etats comparativement au Canada. Il est primordial pour les investisseurs et entrepreneurs canadiens d’aller chercher des bons conseils professionnels à cet égard. La structure fiscale choisie a un impact important. Les aspects « cross-border » lorsque l’on fait affaire à la fois aux États-Unis et au Canada sont critiques. Plusieurs entrepreneurs pensent à tort que leurs stratégies fiscales américaine et canadienne sont indépendantes. Ce n’est pas le cas. Certaines décisions prisent au niveau de l’entité américaine peuvent avoir des répercussions majeures au Canada et vice versa.  Enfin, plusieurs incitatifs, en particulier au niveau des Etats et des comtés, ne sont pas connus des fiscalistes canadiens. Une assistance par des experts qui œuvrent dans l’Etat en question est souvent avantageuse. 

Louis O. Guay, président de la Chambre de Commerce Canada-Floride.
Louis O. Guay, président de la Chambre de Commerce Canada-Floride.

LE COURRIER DES AMERIQUES : Quelle est la tendance, y a-t-il plus ou moins d’investisseurs à arriver du Canada ?

Louis Guay : À la Chambre de Commerce Canada-Floride nous avons observé un vif engouement et une augmentation de l’intérêt envers la Floride pendant la pandémie. Depuis lors, l’engouement demeure très fort et nos données suggèrent qu’il y a plus d’investisseurs et entrepreneurs qui arrivent du Canada que durant les années pré-covid. Ce sont des observations anecdotiques bien entendu et nous n’avons pas de données officielles à ce sujet. Nos membres qui sont actifs auprès de l’écosystème canadien de la Floride observent généralement la même tendance. 

LE COURRIER DES AMERIQUES : Y a-t-il des profil-types d’investisseur canadiens en Floride ?

Louis Guay : Il y a bien entendu des investisseurs immobiliers. Ils ne sont pas nécessairement basés en Floride sur une base permanente mais bâtissent un portfolio immobilier à la fois au niveau commercial et résidentiel. Plusieurs groupes canadiens ont fait des acquisitions importantes en Floride au cours des 3 dernières années. Il y a aussi de plus en plus d’entrepreneurs en technologie qui arrivent du Canada et cherchent à prendre de l’expansion en Floride. Ces derniers sont souvent à la tête d’une entreprise de taille petite ou moyenne (PME) au Canada et cherchent maintenant à accéder au marché floridien. Ils ont souvent un intérêt personnel pour la Floride et ce n’est pas seulement pour les affaires qu’ils désirent s’établir ici. Enfin, il y a aussi plusieurs investisseurs/entrepreneurs dans l’industrie des services et de la construction. lus l’intérêt pour la Floride augmente et plus le profil des investisseurs canadien devient varié. 

LE COURRIER DES AMERIQUES : Est-il toujours aussi facile d’obtenir un visa d’investisseur aux Etats-Unis ?

Louis Guay : Non. Dans la même lignée que la fiscalité discutée plus haut, les questions d’immigration et de visa sont extrêmement importantes et doivent être primordiales lorsque l’on prépare un projet aux États-Unis. De même, il est important de consulter des professionnels qualifiés et d’aller chercher la meilleure expertise disponible pour monter un dossier étoffé qui facilitera l’obtention d’un visa d’investisseurs. Il y a des règles à suivre qui sont très strictes et qui peuvent rapidement mettre fin à un projet en sol américain si ces règles ne sont pas suivies et respectées. 

LE COURRIER DES AMERIQUES : Pour le cas particulier des startups, il y a désormais plus de créations en Floride qu’en Californie. Mais pensez-vous qu’il est aussi facile pour un créateur – par exemple canadien – de trouver des finances en Floride ?

Louis Guay : Je ne crois pas qu’il soit plus facile pour un entrepreneur canadien d’accéder à du capital en Californie comparativement à la Floride. Surtout pas en ce moment. L’infrastructure et l’écosystème canadien est tout aussi développé en Floride qu’en Californie. La grande majorité des institutions financières Canadiennes sont présentes en Floride, on pense à BMO, Desjardins, RBC, TD, Banque Nationale, CIBC et ces dernières sont souvent mieux positionnées que les institutions américaines quand vient le temps de supporter des projets d’investissement réalisés par des Canadiens. Au-delà de l’accès au capital financier, il y a aussi les coûts… Il est beaucoup plus dispendieux de vivre en Californie comparativement à la Floride. Le fait qu’il n’y a pas d’impôt personnel sur le revenu en Floride est un autre avantage significatif.  

LE COURRIER DES AMERIQUES : Y a-t-il des « business angels » canadiens prêts à les aider en Floride et aux Etats-Unis ?

Louis Guay : Il y a des réseaux de gens d’affaires canadiens et d’investisseurs, notamment dans le sud de la Floride. Certains sont toujours à la recherche de nouvelles opportunités d’investissement. La Chambre de Commerce Canada-Floride organise généralement 2 missions commerciales par année lors desquelles des entreprises canadiennes viennent passer 2-3 jours en Floride pour explorer le marché, développer leur réseau et rencontrer des compagnies locales. Souvent, lors des ces missions, nous accueillons dans l’auditoire des Canadiens qui sont établis en Floride et qui ont un intérêt à investir dans de nouveaux projets. De plus, le réseau d’incubateurs et d’accélérateurs présents en Floride est en forte croissance. La Chambre compte d’ailleurs parmi ses membres le Research Park de l’Université Florida Atlantic (FAU) à Boca Raton et le Centre d’Innovation Alan B. Levan associé à l’université Nova Southeastern (NSU) de Davie (près de Fort Lauderdale). Ce sont là deux endroits fantastiques pour les entrepreneurs canadiens pour non seulement avoir accès à des installations à la fine pointe de la technologie mais aussi pour rencontrer des business angels et des investisseurs potentiels. Le Research Park de FAU a même un programme visant les entrepreneurs étrangers. Deux compagnies canadiennes en font déjà partie dont l’une est membre de la Chambre. Le Centre d’Innovation de NSU est pour sa part dirigé par un canadien et offre des opportunités quasi hebdomadaires pour les entrepreneurs de « pitcher » leur projet devant des investisseurs locaux. 

LE COURRIER DES AMERIQUES : Comment pouvez-vous aider les entreprises canadiennes à s’installer ici ?

Louis Guay : La Chambre de Commerce Canada-Floride aide les entrepreneurs canadiens à s’établir en Floride depuis 2009. Notre réseau comprend de nombreux professionnels qui possèdent une expertise et une vaste expérience en termes de commerce transfrontalier. Nous organisons des conférences, wébinaires, séance de réseautage et missions commerciales qui sont d’une grande valeur pour les entrepreneurs canadiens qui désirent percer en Floride. Joindre la Chambre à titre de membre ouvre de nombreuses portes et permet d’accéder à un vaste réseau de contacts. 

LE COURRIER DES AMERIQUES : Et au niveau immobilier, la Floride est-elle toujours aussi attirante pour les Canadiens ?

Louis Guay : Il y aura toujours des soubresauts dans le marché immobilier dans les périodes d’incertitudes telle que celle que nous traversons présentement, mais à long terme, le marché immobilier de la Floride demeure une valeur sure. Il y aura toujours un engouement pour les plages et le « lifestyle » du sud de la Floride. La côte ouest est en pleine croissance notamment la région de Tampa. Et Disney World et les parcs d’attraction attireront toujours des millions de visiteurs années après années à Orlando. La marché va continuer de fluctuer mais fondamentalement, on peut être relativement confiants de sa perspective à long terme.


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