Michel : voleur de photos de femmes dans les rues de Miami
Et il y a bien des choses et créatures exotiques a immortaliser sur capteur « plein format » entre Wynwood et South Beach, d’Ocean Drive à Miracle Mile ! Et quand les femmes aperçoivent Michel dans la rue, c’est tel que nous le présentons ici : difficile de voir qu’il a un appareil photo sur la hanche, un petit Leica Q, avec le doigt posé sur le déclencheur. Les pros, eux, verront tout de suite le petit logo rouge qui trahit « la Ferrari des appareils photos », mais pas les femmes qui passent avec généralement le nez collé à leur écran de téléphone portable. « Depuis un an je commence à faire d’autres séries, mais avant oui j’ai surtout photographié des femmes regardant leur téléphone dans la rue. Ma femme le sait, et j’assume », sourit-il. Et ce n’est pas son métier, juste un hobbie auquel Michel Boussuge – résident de Coral Gables – consacre beaucoup de temps. « Je suis d’une famille de dentistes parisiens et j’avais des laboratoires de prothèses dentaires, à Paris puis à Washington. J’ai pris ma retraite et je comptais me consacrer à la peinture, mais j’ai développé une allergie. Je prenais déjà beaucoup de photos pour mes peintures, et donc j’ai commencé il y a 10 ans à en faire beaucoup plus. » Londres, Paris, New-York, et beaucoup Miami : partout où il y a… des gens dans la rue ! Outre les sujets féminins avec des téléphones portables, Michel se met bien des contraintes : le Leica Q ne photographie qu’en 28mm et l’appareil ainsi posé à la taille oblige à utiliser ce genre de grand angle. « Le 28mm te force à toujours avoir un bout de rue sur la photo. Ca nécessite que je sois à au moins deux mètres du sujet. Pour moi si tu ne vois pas la rue, alors c’est pas de la photo de rue ! Ca donne un style. Quand on utilise des zooms ou qu’on change d’objectif, les photos deviennent au contraire très différentes les unes des autres. »
Jusqu’à maintenant, Michel détruisait toutes les photos prises, sauf les rares qu’il va poster sur Instagram. Pour certains clichés, il va les mettre sous verre et les coller sur des murs de Wynwood, quartier de Miami où le « street art » est omniprésent. « Elles sont assez rapidement volées, donc c’est signe que ça plaît ! » Ainsi, le voleur est volé !
Et Michel édite-t-il beaucoup ses photos avant de les publier ? « C’est du cas par cas : parfois un peu, mais en général non. » Est-ce la réputation de perfection de la marque Leica, qui fait qu’il n’y a pas besoin d’édition ? « Je veux croire que Leica est différent ou meilleur, tout le monde le dit, mais je n’en suis pas persuadé ! Tu achètes vraiment la marque. Ce qui est vrai, c’est que les appareils sont plus solides que les Japonais, et ils permettent de prendre des photos pendant un plus grand nombre d’années.«
Et, voler des photos de femmes, ça peut être dangereux… Michel s’est-il déjà fait pécho ?!
« Oui, deux fois, et toujours pas des hommes qui n’étaient pas concernés par les photos. J’ai toujours sur moi une feuille où sont imprimés les droits concernant les photographes de rue ; c’est bien évidemment légal de prendre des photos dans l’espace public aux Etats-Unis. Une fois j’avais photographié deux femmes à un café de Coral Gables. Un homme avec son fils m’a alors parlé agressivement, j’ai donc précisé aux deux femmes que je les avais photographiées et elles m’ont proposé de prendre d’autres photos d’elles. J’ai tout de même dû préciser à cet homme que, si j’avais appelé la police, c’est lui qui aurait eu des problèmes. Mais, généralement, je ne suis pas vu quand je photographie. Je n’utilise pas même l’écran de l’appareil. » Cet été Michel part en Sardaigne… ça risque d’être autrement plus sportif là-bas avec les grands frères !!!
Des cours gratuits de photo avec Miami Accueil
Avec l’association française Miami Accueil, Michel Boussuge a démarré cette année un groupe consacré à la « photo de rue ». « On va en faire plus régulièrement à partir de la rentrée. Les gens peuvent venir quel que soit leur niveau et leur appareil, même avec un téléphone portable. Bien sûr c’est mieux s’ils ont un vrai appareil photo avec une molette afin de pouvoir régler la vitesse et l’ouverture. Parfois ils prennent des photos vraiment très bien, que j’aurai aimé prendre moi même, et on se retrouve avec un résultat qui, pour une même scène, va être très différent pour chaque participant. Ils souhaitent souvent que je leur donne une critique positive, intelligente. Sur le sujet. On termine avec un petit happy hour, car le côté social est très important à Miami Accueil. »
Et, s’il devait conseiller un premier prix d’appareil photo pour débuter ? « Il y a des boitiers à partir de 700$ sans objectif. Vous avez aussi des appareils de génération précédente à 1000$ avec objectif. Mais pour débuter il vaut mieux acheter un boîtier pas trop cher, mais avec un bon objectif. Un 24-70 à 2.8 par exemple. » Cet objectif coûte à lui seul 1600$ chez Sonny et 2000$ chez Canon et Nikon. Mais on peut quasiment tout faire avec, et la qualité est superbe. Et c’est cette qualité qui distinguera vos photos des millions d’autres qu’on trouve sur les réseaux sociaux, et qui sortent d’un iPhone ou d’un Samsung.
Pour voir les photos de rue de Michel :
www.instagram.com/street_eye_phones/
Pour adhérer à Miami Accueil et participer aux groupes de Michel :
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