Antony Blinken : le combattant de Joe Biden est sur tous les fronts diplomatiques
Il n’avait pas la célébrité de certains de ses prédécesseurs au Département d’Etat, comme Hillary Clinton ou John Kerry, mais il commence à devenir aussi connu qu’eux. Voici celui qui ne dort pas beaucoup depuis le début de la présidence Biden : Antony Blinken, 71e secrétaire d’Etat des USA. Pour mémoire, le Secretary of State est une sorte de « petit premier ministre » ou de « super ministre des affaires étrangères », car il est cantonné à ce domaine-là, même s’il est de facto le numéro 2 du gouvernement après le président (le vice-président faisant généralement plutôt de la figuration).
Pour lui la diplomatie, c’est de famille, puisqu’il est le fils de Donald Blinken, ambassadeur des États-Unis en Hongrie1. Juif, né à New York, il y vit jusqu’en 1971, puis suit sa mère Judith à Paris lorsque celle-ci part rejoindre son nouveau mari. Il reste en France jusqu’à la fin de ses études secondaires ce qui explique sa maîtrise du français sans aucun accent, sa francophilie et son intérêt pour les affaires européennes. Sa mère avait été conseillère de JFK.
Antony Blinken retourne ensuite aux États-Unis, où il étudie à l’université Harvard et à la faculté de droit de l’université Columbia.
Diplomate de carrière, il est membre du Parti Démocrate. Il est réputé proche des Néoconservateurs (qui étaient majoritairement de droite) et dont partisan d’une présence forte des Etats-Unis à l’étranger, notamment au travers d’opérations militaires. Avant même l’entrée en fonction du gouvernement Biden, dès novembre 2020 il assurait lors de la présentation de son cabinet que « « l’Amérique est de retour », et que sa mission est de « guider le monde ». Il s’agit d’une rupture de style avec l’administration Trump qui était plus isolationniste et pacifiste. Auparavant avait déjà été conseiller en charge de la sécurité dans l’administration Obama entre 2009 et 2015 puis Secretary of State adjoint de John Kerry entre 2015 et 2017. Il s’agit donc d’un très haut fonctionnaire aux compétences hors du commun.
Antony Blinken a donc assuré la transition diplomatique entre le Trumpisme et le Bidenisme, et ce n’est pas de tout repos, puisqu’il est à la manœuvre sur plusieurs fronts, notamment en Ukraine où les Etats-Unis dirigent la guerre, et en Israël où Blinken se rend très souvent depuis la reprise du conflit le 7 octobre. Réveillé ce matin-là à 5 heures du matin, il a déclaré qu’en trente ans « je ne pense pas avoir vu rien qui s’appoche de la nature des attrocités qui ont été commises ». En conséquence il a rejeté les appels aux cessez-le-feu qui avaient été formulés au début de la riposte israélienne : « Israël a le droit, en effet l’obligation, de se défendre et d’assurer que ça ne recommence jamais ». Il a toutefois supporté les « pauses humanitaires ».
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