L’exposition ne durera qu’un seul soir, le 30 octobre, mais ça vaut le coup d’oeil : une dizaine d’artistes Français de Miami ont travaillé sur le même thème, celui du courant artistique Support-Surface.
Le 30 octobre il sera donc possible de voir des dizaines d’oeuvres de : Aida Tejada, photographe – Bénédicte Blanc-Fontenille, plasticienne – Christian Bernard, peintre/sculpteur – Clara Poupel, plasticienne – Geff Strik, peintre – Guillaume Corpart, photographe – Marian Buswell, peintre – Marielle Plaisir, peintre – Olivier Dubois-Cherrier, peintre.
Le 30 octobre de 18h à 22h à la Kavachnina Gallery, 46 NW 36th St, Miami, FL 33127
BÉNÉDICTE BLANC-FONTENILLE : « 30 œuvres ont été créées pour les French Weeks »
LE COURRIER DE FLORIDE : Une seule soirée… c’est une exposition très éphémère, n’est-ce pas ?
BÉNÉDICTE BLANC-FONTENILLE : Oui, mais n’oublions pas que cet événement est une première. Avec la Chambre du Commerce et le Consulat, nous avions peu de temps pour monter ce projet commencé en juin. D’autre part nous ne savions pas du tout combien d’artistes allaient y répondre et accepter de s’impliquer dedans. Voila pourquoi il nous a semblé plus sage dans un premier temps de ne faire qu’une soirée. L’année prochaine j’espère bien pouvoir donner plus d’ampleur à cet événement en le prolongeant sur 2 ou 3 semaines.
LE C.D.F : Comment l’idée vous est-elle venue d’agrémenter les French Weeks d’un volet arts plastiques ?
B.B.F : Justement parce que, si les French Weeks comprenaient des concerts de jazz ou encore de la gastronomie – avec le French Spice – il n’y avait rien encore d’organisé sur le plan des arts plastiques.
Ces douze dernières années, la présence francophone dans le domaine artistique s’est bien développée, grâce notamment à l’édition annuelle d’Art Basel Miami. En 2011 il n’y avait que 2 galeries, elles sont maintenant 7 je crois. De même le nombre d’artistes a grandement augmenté. Il était donc important pendant ce moment privilégié de la French Weeks, de partager cette présence artistique francophone avec le public d’ici, de la lui faire découvrir, connaitre. Nous avons lancé un appel aux artistes cet été et actuellement 10 artistes se sont engages dans ce beau projet en jouant le jeu sur le thème choisi pour cet événement.
LE C.D.F : Il s’agit donc du mouvement Supports-Surfaces…
B.B.F : Oui, vous savez peut-être que la ville de Miami est jumelée avec Nice or ce mouvement est né la-bas : une belle occasion de rapprochement. Nous avons demandé aux artistes de présenter une oeuvre qui d’une façon ou d’une autre s’emboite dans les pas de Supports/Surfaces. Pour certains artistes, ce fut une découverte – dans le sens où ils le connaissaient peu ou mal – et ils se sont lancés avec beaucoup de plaisir – m’ont-ils dit – dans une création spécifique sur ce thème. Pour d’autres, cela a été l’occasion de se rendre compte qu’une partie de leur travail était très proche des idées développées par ce mouvement et d’autres enfin travaillaient déjà totalement dans cet esprit. Il est intéressant de noter que ce mouvement né en 1970 fut lui aussi éphémère puisque les artistes du groupe se sont séparés dès 1972. Mais il a eu le mérite d’être à un moment important de l’histoire française, le rassembleur d’idées qui a permis l’éclosion de l’art contemporain.
LE C.D.F : Et tous les artistes Français de Floride ont joué le jeu ?
B.B.F : Oui, à fond ! En fait la base du mouvement est la remise en question des moyens picturaux… voila qui laisse donc ouvert un grand terrain de jeu à la créativité! En plus je suis très contente car nous avons des peintres, des sculpteurs, et des photographes ! Or dans les années 1970, la photo n’était pas encore un media artistique vraiment reconnu, il y avait encore un peu de méfiance a son endroit et a ma connaissance il n’y avait pas de photographe au sein du mouvement. Cela va donc être intéressant de découvrir toutes ces oeuvres basées sur une belle variété de mode d’expression.
Par exemple, Olivier Dubois-Charrier, peintre, chamboule a cette occasion sa façon d’utiliser les matériaux qui l’accompagnent depuis de nombreuses années. Aida Tejada, photographe, présente des photos sur un support d’aluminium auparavant patiné par elle. Clara Poupel crée une installation basée sur des objets banals du quotidien. Pour ma part, une forme basique de kimono devient un espace coloré de répétition d’une silhouette (photo ci-dessus).
LE C.D.F : L’expo se déroulera dans le Wynwood District ?
B.B.F : En plein coeur du Wynwood district, à la gallery Kavachnina. Je tenais à ce propos à remercier Gala Kavachnina qui a tout de suite adhéré au projet et mis sa galerie a notre disposition. Le 30 octobre, de 18h à 22h vous pourrez découvrir une trentaine de pièces d’artistes très différents les uns des autres comme l’étaient d’ailleurs ceux qui formaient Supports/Surfaces.