De la Bonne Compagnie…
De la Bonne Compagnie…
Par David S. Willig
– Avocat aux barreaux de Miami et de Paris, et notaire –
2837 SW 3rd Ave, Miami, FL 33129 – http://floridavocat.com
Tel : +1 (305) 860-1881 Interlawlink@aol.com
Les français ont une renommée mondiale bien méritée d’intelligence et d’indépendance. Pourtant, il y a des limites et il est important de savoir ce que l’on ne sait pas. En général, on peut par exemple constater que les gens préfèrent effectuer des calculs dans leur langue maternelle.
Pour un entrepreneur ou un investisseur, les questions de droit sont primordiales pour la protection de l’investissement. Il s’ensuit qu’il est aussi nécessaire d’identifier dans le domaine du droit ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas.
Pour combler les lacunes juridiques, il va de soi qu’il faut un bon avocat, un notaire, et voire même dans les plus grandes structures, des juristes salariés. Ceci est d’autant plus évident au niveau international que national. Il faut donc être accompagné et pas par n’importe qui.
Pour certains domaines d’activités, des spécialistes sont indispensables. En effet, pour le profane, le recours à des professionnels est nécessaire pour des besoins de compréhension et de communication. Ainsi, la marge d’erreur n’a pas beaucoup de tolérance.
Prenons le cas de M. Jean Peyrelevade, ancien PDG du Crédit Lyonnais. Dans une interview accordée au journal français l’Opinion (parution du 6 juin 2014), il a, à l’occasion du « harcèlement » de la BNP Paribas par les procureurs américains, profité pour raconter une histoire ahurissante où il a lui-même frôlé la justice américaine.
D’après M. Peyrelevade, dire qu’il a « frôlé la justice américaine » est un peu léger. Il semble en réalité qu’il en a été renversé.
Ayant lu et relu son article, il faut conclure que ni ce dernier, ni le Crédit Lyonnais n’étaient en fin de compte bien accompagnés lors de leurs mésaventures judiciaires aux USA. En réalité, il est tout à fait possible d’anticiper une mise en accusation et de la confronter avant qu’elle n’advienne.
Cela ne veut pas dire que M. Peyrelevade et le Crédit Lyonnais ont saisi des spécialistes de droit incompétents dans leur domaine de spécialisation, mais il a manqué à M. Peyrelevade et au Crédit Lyonnais une compréhension de l’environnement juridique une fois immergés dans le système pénal qui les a mis en accusation.
L’intangible d’une bonne communication reste un risque surtout dans un environnement linguistique étranger. En effet, même si un professionnel maitrise une seconde langue presque autant que celle maternelle ; à moins que ce professionnel soit formé en droit dans les deux langues, il y aura sans doute des lacunes à combler. Cela ne fait pas partie du langage quotidien des gens de la rue.
Il est donc primordial de bien se faire accompagner afin d’être … en bonne compagnie.
2 commentaires