APOCALYPSE NOW : Les Américains et la fin du monde
La présence du thème de l’Apocalypse dans la culture populaire américaine frise à l’obsession depuis quelques années. En réalité, elle n’est jamais vraiment passée de mode mais a connu un fort renouveau à la suite du 11 septembre 2001. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un œil à la quantité de productions de films, séries télévisuelles, jeux vidéo, livres, manuels de survie qui inondent non seulement le marché américain mais s’exportent tout aussi bien en Europe.
Des films tels que « Signs » (2002), « Le jour d’après » (2004), « La Route » (2009), ou encore « Le livre d’Eli » (2010) en passant par la célèbre série « The Walking Dead » (depuis 2010) évoquent l’élimination des hommes jusqu’au dernier, mis à part quelques héros rédempteurs chanceux. Certaines de ces productions filmographiques ou littéraires évoquent un monde post-apocalypse (on parle alors de science-fiction post-apocalyptique) dans lequel évoluent des êtres, humains ou non, remplaçants ou survivants de l’espèce disparue. C’est le cas de « Je suis une légende » (2007), film inspiré de l’œuvre éponyme de Richard Matheson (1954) ou encore du « livre d’Eli », où le héros, dans un monde ravagé par une guerre, a pour mission de mettre en lieu sûr la copie d’écrits révélés. Chacun de ces héros, au cœur pur et à la morale sans faille, est celui qui reste, l’élu, qui permettra tel Noé, de refonder une humanité (ou post-humanité) épurée de ses pêchés.
La vision de l’Apocalypse telle qu’elle est vécue aux États-Unis s’enracine dans plusieurs mouvements religieux, parmi lesquels les courants évangélistes. Ces derniers tendent à expliquer les grands bouleversements passés et présents comme les présages d’une fin du monde imminente : catastrophes naturelles et sanitaires, réchauffement climatique, épidémies, crash boursiers et financiers, actes terroristes, autant de signes divins, augures d’une fin prochaine. Parce que nous avons transgressé les lois, nous en payons le prix dans le monde « d’en-bas », en attendant sa destruction. Cette dévastation a souvent deux origines. Exogène tout d’abord : elle est totalement incontrôlable. L’être humain peut en être ou non le responsable mais souvent, la prédiction tout comme la maîtrise de la catastrophe lui échappent. Endogène, elle est le produit d’un germe, d’une gangrène inhérente à un modèle économique, politique et social corrompu. Ce cataclysme peut être aussi sciemment induit comme aiment à l’affirmer certains partisans de théories complotistes. Quoiqu’il en soit, l’Apocalypse est la preuve d’un disfonctionnement interne à l’espèce humaine, bien souvent moral.
Dans une étude publiée en novembre 2014, l’Institut Public pour la recherche en Religion (Public Religion Research Institute, basé à Washington DC) admet que depuis 2011, le nombre d’Américains convaincus que les bouleversements climatiques sont un signe annonciateur d’Apocalypse a considérablement augmenté. Selon cette même étude, plus de la moitié des Américains sont convaincus que Dieu n’empêchera pas la destruction inéluctable du monde [1]. Toute tentative d’amélioration est considérée comme vaine car ces courants de pensée reflètent une conviction : le destin des Etats-Unis est lié à une prophétie. Une des références principales est citée notamment par l’un des plus véhéments partisans d’une fin du monde imminente, le rabin messianique Jonathan Cahn. Son roman best-seller, The Harbinger (littéralement, « Le présage ») a fait fureur lors de sa parution, succès repris par nombre de plateaux de télévision. Dans « Le Présage », Cahn compare les évènements du 11 septembre 2001 à la destruction du Royaume d’Israël et recense neuf signes envoyés par Dieu, tels qu’on les trouve dans le Livre d’Isaïe (en particulier Isaïe 9-10). Le manque d’humilité des hommes y est dénoncé, en dépit des avertissements de Dieu. Chaque signe est une invitation de plus aux nations à se tourner vers l’Éternel. Selon Cahn toujours, le parallèle contemporain reproduisant les mêmes erreurs que les Israélites à la veille de la destruction du Royaume d’Israël, serait les constructions érigées sur le site du Ground Zero : “Des briques sont tombées, nous bâtirons en pierres de taille; Des sycomores ont été coupés, nous les remplacerons par des cèdres”, nous dit le texte d’origine. Or justement, le gouvernement américain aurait reconstruit sur le site de la catastrophe et y aurait même replanté des arbres.
La littérature apocalyptique (au sens contemporain et non biblique du terme) et post-apocalyptique ne se limite pas à Jonathan Cahn, dont l’intérêt littéraire reste à prouver et ne peut aujourd’hui exister sans son pendant survivaliste. Car certes, si le monde doit être détruit un jour, autant s’y préparer (voir notre encadré sur le Survivalisme). Ainsi, à la suite du premier choc pétrolier, apparaissent des ouvrages survivalistes à orientation économique. En 1974, Howard Ruff publie Famine et survie en Amérique qui fait fureur : la quête de l’or et l’accumulation de métaux précieux permettrait de survivre un effondrement économique. Quelques années plus tard, en 1980 paraît La Stratégie Alpha, de John Pugsley, manifeste à l’attention de ceux qui souhaitent surmonter les crises financières en se dégageant des stratégies d’investissement classiques à l’abri des spéculations, des risques de l’inflation et des taxations. Le livre connaît un renouveau lors d’une seconde publication en 2014.
Cependant, le gros de la littérature qui s’échange et se lit dans la survivalosphère est surtout une littérature de fiction. Ainsi, l’œuvre pionnière est celle de Richard Matheson qui en 1954 publie, en plein maccarthysme, Je suis une légende. Le héros Robert Neville, dernier survivant d’une pandémie, raconte, avant de mourir lui aussi, ses doutes dans un monde peuplé d’êtres hybrides. En 1966, Harry Harrison écrit Soleil Vert, qui témoigne de l’angoisse (aujourd’hui encore plus réelle) de la raréfaction de l’eau. En 1973, paraît Les Survivants de Paul Piers Read puis en 1985, Le Facteur de David Brin. En 2008 l’œuvre post-apocalyptique de Cormac McCarthy, La Route, par la suite adaptée en film, offre un second souffle à la littérature survivaliste. La Route dépeint l’errance d’un homme et de son fils dans un monde en désolation. Un hiver sans fin règne, ajoutant aux difficultés de survie de l’homme et de l’enfant, harassés par des hordes de survivants barbares. La Route sort considérablement du lot : elle se lit dans un souffle, dans un halètement qui épouse la puissante rythmique poétique de son auteur. Le lecteur progresse dans un univers qui se rétrécit et s’obscurcit, et qui déplie l’obsession dialectique de McCarty, apocalyptique en somme : la noirceur et la violence de l’espèce humaine, la bataille constante entre l’idée du Bien et l’existence du Mal.
Aussi la représentation de l’Apocalypse dans la culture populaire serait peut-être l’allégorie d’un questionnement métaphysique plus profond : la vie que nous menons ne nous conduirait-elle pas insidieusement vers notre autodestruction ?
LE POINT DE VUE DE RELIGIEUX
Prenons l’avis des religieux français de Floride. Pour l’abbé Marc Vernoy (prêtre catholique, supérieur de la Fraternité Saint Pie X en Floride), « L’Amérique voue un culte originel envers la « Liberté » politique, religieuse, sociale et économique. Ses découvertes dans le domaine de l’infiniment petit, avec la fusion de l’atome, et de l’infiniment grand, avec l’exploration de l’espace, répondaient à cet élan d’origine. Mais depuis quelques années il semble que la mystique de la frontière à toujours repousser, servante de la « Liberté », s’évanouit et se perd devant l’infini. Les « mondes nouveaux » sont très au-delà de la mesure et de la liberté humaine. Le besoin de conquête a considérablement réduit la liberté scientifique au profit de l’utilitarisme technologique. L’obsession horizontaliste et anxiogène du « comment » matérialiste et technologique redonne vie aujourd’hui à la question fondamentale et pacifiante du « pourquoi » philosophique, eschatologique et théologique. Mais les hommes ont égaré les outils de ces sciences antiques et supérieures. L’impuissance intellectuelle et spirituelle devant la fin du politique et de l’histoire libère de vieux démons puritains, toujours hantés par l’angoisse apocalyptique, mais ce qui n’est pas nouveau dans l’histoire du monde !” Pour le rabbin français de Miami Beach, Israël Frankforter, cette fascination envers l’apocalypse “est liée à un besoin humain profond de donner un but à notre existence. Ceci jumelé à notre tendance à imaginer les scénarios les plus horribles afin de nous donner les outils de prévoir et peut-être ainsi contrôler le futur. Cependant, dit le Rabbin Frankforter, l’avenir du monde est un future rempli de beauté et de bonheur. A nous de créer des images adaptées à un tel futur.”
L’IMPACT POLITIQUE
Si les croyances et les influences culturelles américaines poussent un certain nombre de marginaux ou de communautés marginales à s’organiser (voir encadré sur le Survivalisme), il est difficile d’en connaître l’impact politique réel. « L’idéologie américaine » est – et a toujours été – liée à l’idée de « progrès constant » : le progrès scientifique et économique sont les conditions sine qua non de l’accession au bonheur. Mais depuis l’ère nucléaire, et plus encore après les attentats du 11 septembre 2001, la sécurité est devenue un thème très nouveau et relativement prépondérant dans les discours et pratiques politiques des Américains, et ce, que la sécurité soit militaire, environnementale ou sociale.
Au niveau de la sécurité territoriale, l’omniprésence des forces de sécurité, le renforcement des systèmes de surveillance humains et techniques (caméras de « vidéo-protection », satellites, logiciels d’écoutes, espions…) s’est considérablement accru sur le continent. L’URSS ne risque plus d’envahir les Etats-Unis, mais de nombreux discours assurent que des pays comme Cuba, l’Iran, le Vénezuela, la Russie (encore) ou bien l’Etat-Islamique (et Al Quaida) constituent des menaces qu’il ne faut pas prendre à la légère. Or la menace militaire constituée par ces pays ne fait pas l’unanimité (y compris aux Etats-Unis) et semble parfois très exagérée.
Autre champ important de la sécurité : l’environnement, et le « principe de précaution » qui est son corolaire depuis une quinzaine d’années. La France semble à ce niveau-là remettre beaucoup plus en question sa croyance absolue dans les bienfaits du progrès. Les mouvements écologistes parviennent à bloquer de nombreuses nouveautés techniques (recherche sur le gaz de schiste ; nucléaire…) et alimentaires (OGM…). Mais l’opinion publique américaine n’est pas en reste, et il s’agit d’une grande nouveauté. En avril dernier, le président Obama a même décrété l’état d’urgence sur le réchauffement climatique dans un discours prononcé dans le parc naturel des Everglades, près de Miami.
Le même président a mis en place Medicaire (ou « Obamacare ») un système de « sécurité sociale », qui était autrefois considéré comme une hérésie absolue pour l’idéologie individualiste américaine dominante. La sécurité semble donc s’être installée à tous les étages de la société, à l’opposé de cette foi aveugle vers un avenir radieux qui était autrefois le moteur et le carburant idéologique des Etats-Unis. Et les enjeux politiques de la prochaine Présidentielle (2016) y sont profondément liés : réchauffement climatique pour les uns, bataille contre la sécurité sociale et pour un renforcement de la sécurité territoriale pour les autres.
[1] “Believers, sympathizers, & skeptics – Why Americans are conflicted about climate change, environmental policy, and science”, p. 31.
QUESACO
Une des premières mentions du terme d’apocalypse apparaît dans la Bible. En Grec ancien, l’Apocalypse est « la révélation de Dieu », littéralement le dévoilement d’un secret, d’une prophétie divine. La littérature dite apocalyptique insiste principalement sur la transmission d’une parole divine à un homme. Il faut attendre l’Apocalypse de Jean, dernier livre canonique du Nouveau Testament pour que le terme devienne synonyme d’une prophétie annonciatrice de la fin des temps.
Le survivalisme aux Etats-Unis
Au début des années 1970, l’auteur américain Kurt Saxon réclame la paternité du terme “survivalisme” qu’il utilise pour décrire la capacité d’adaptation des pionniers américains à un environnement hostile. Le terme est devenu rapidement populaire.
Et depuis le mot “survivalisme” désigne d’une part les (nombreux) marginaux s’entraînant au tir et stockant des vivres dans des abris anti-nucléaires, et d’autre part un mouvement de société plus profond, moins caricatural, mais basé sur une anxiété bien réelle.
Les survivalistes – qui sont-ils ? Connus aussi sous le nom de “preppers” ou “doomers”, ils croient profondément en l’effondrement de notre monde et de ses dérivés : capitalisme, urbanisme, surconsommation, globalisation, internet, technologie.. Le monde tel que nous le connaissons ne sera bientôt plus, et il faut s’y préparer. Les partisans du survivalisme se distinguent des évangelistes (bien que certains évangelistes soient eux-mêmes des survivalistes) en ce qu’ils se préparent activement à la fin du monde. D’après une étude faite en 2011, 41% des Américains interrogés estiment ainsi que l’accumulation de vivres ou la construction d’un abri anti-atomique seraient plus utiles qu’une capitalisation retraite.
Le survivalisme désigne la capacité de certains à survivre aux catastrophes des plus dévastatrices : tremblements de terre, pandémies, guerres nucléaires et mondiales. Il s’agit d’être prêt à affronter l’Apocalypse, cette fin des temps depuis si longtemps promise.
Si certains “comic books” avaient préfiguré le mouvement, le survivalisme et la culture populaire de l’apocalypse semblent avoir connu un rebond spectaculaire dans les années 1960, peut-être après la “crise des missiles” du 28 octobre 1962. Ce jour-là, le Pentagone détectait un cargo russe rempli de missiles nucléaires se rendant à Cuba dans le but de les pointer sur eux, l’ennemi capitaliste. Les sous-marins US leur ont finalement fait faire demi-tour après plusieurs jours de frissons, mais l’Amérique s’était néanmoins découvert des vulnérabilités. Les premiers survivalistes se construisent alors des abris sous-terrains anti-nucléaires où ils commencent à stocker des vivres… au cas où… et les livres et films deviennent nombreux sur ce thème de la fin du monde.
Le survivalisme n’est pas uniquement le fait d’individus loufoques aux États-Unis. En octobre 2010, la FEMA (Federal Emergency Management Agency, une agence fédérale en charge de la gestion des plans d’urgence) a par exemple publié sur son site officiel un article qui permet de se préparer en cas d’attaque de zombies ! De manière plus générale, certaines obsessions politiques sécuritaires peuvent, entre autres raisons, être mises au crédit d’une anxiété croissante de la population.
Cinéma : l’apocalypse a de beaux restes
Force est de constater qu’en France, l’une des seules notables invasions maléfiques du pays au cinéma l’était dans Les Chinois à Paris (de Jean Yanne en 1974), et qu’elle est à ranger dans la catégorie « comédie » (et le film est d’ailleurs très drôle). Hormis le Japon – qui a des raisons historiques (les bombardements nucléaires) et géographiques (tsunamis, tremblements de terre) de redouter l’apocalypse – le seul pays à produire autant d’oeuvres populaires sur la fin du monde, c’est bien entendu les Etats-Unis. La mode a débuté au début des années 1950, avec ce qui allait ensuite devenir les « b-movies », puis les « z-movies » dans lesquels des araignées géantes aux tentacules manipulées par des fils mal dissimulés par le réalisateur, débarquaient en soucoupes volantes afin de détruire la planète, terrifiée. Extra-terrestres, zombies et autres monstres sont passés par là, parfois basés sur des romans de Philip K Dick, parfois sur l’imagination de certains réalisateurs que l’histoire du cinéma garda à jamais anonymes ! Le premier film vraiment marquant arrive en 1968, et il s’agit du célèbre La Planète des Singes, avec Charlton Heston, qui connut 6 ou 7 épisodes supplémentaires, plus une série TV : un succès qui ouvrira un véritable filon cinématographique. En 1973, Soleil Vert prophétise une humanité devenue anthropophage, et demeure aujourd’hui toujours au rang des films cultes « d’anticipation ». Au milieu de dizaines et de dizaines de films du genre, citons entre autres films marquant : Zardoz de John Boorman en 1974, Apocalypse 2024 (en 1975), Mad Max (1979) qui lui aussi connaîtra des suites, Virus (film japonais de 1980), Le Jour d’Après (invasion soviétique des USA en 1983), Terminator 1 (pré-apocalyptique, en 1984) et bien évidemment Le Jour des Morts-Vivants (1985) : premier Z-movie à avoir fait trembler une génération de spectateurs.
UN SECOND SOUFFLE NUMERIQUE
Dans les années 1990, l’ère du numérique permet de dépeindre des décors et personnages de fiction de manière bien plus réaliste. Terminator 2 ouvre le bal de la fin du monde en 1991 et plusieurs films feront date, comme Matrix en 1999, A.I Intelligence Artificielle (Spielberg en 2001) et le retour de La Planète des Singes (qui ne pouvait manquer une telle aubaine) lors de la même année 2001. Il y aura ensuite Le Jour d’Après de Roland Emmerich (2004), Je suis une Légende (2007), Doomsday (2008), et même Disney qui s’y met (avec Wall-E en 2008), puis le célèbre La Route (2009) dans lequel un homme et son chien marchent seuls dans un univers nucléarisé, et plus récemment Hunger Games (2012) ou encore Oblivion avec Tom Cruise en 2013, la même année qu’After Earth (avec Will Smith) ou encore World War Z (avec Bead Pitt). Chacun de ces films revisitent des classiques du genre, mais avec une débauche d’effets spéciaux. A noter que d’autres planètes peuvent connaître l’apocalypse, comme Pandora et ses hommes bleus dans Avatar (2009).
ET LES VAMPIRES ?
Oui, les vampires aussi menacent le monde ! Mais il s’agit d’un genre qui n’est pas nouveau, depuis Le Manoir du Diable (film français de Georges Méliès en 1896) ou encore le Nosferatu allemand de Friedrich Murnau en 1922. Mais, à cette époque-là, il fallait s’approcher de la demeure du maléfique maître des Carpates pour se faire croquer. Le monde n’était pas encore menacé, et d’ailleurs ça n’aurait servi à rien qu’il le soit… vu que les Etats-Unis n’étaient pas encore prêts à le sauver ! L’arrivée de Buffy contre les Vampires en 1997 contribuera néanmoins à faire descendre de quelques années la moyenne d’âge des amateurs de sensations fortes apocalyptiques. Depuis lors, chaque année au moins deux ou trois films s’adressent à ce public friand de canines bien aiguisées. Les séries TV ne sont ainsi pas en reste avec l’apocalypse. Elles sont mêmes très nombreuses, surtout ces dernières années, à commencer par le post-nucléarisation « Jéricho » réalisé en 2006) jusqu’à The Hundred (2014), et le toujours en haut de l’affiche The Walking Dead. Au milieu d’une ribambelle de z-movies, comment The Walking Dead peut-elle connaître autant de succès (des dizaines de millions de téléspectateurs de part le monde) ? Dans cette série, les zombies ne sont pas vraiment (et en tout cas pas toujours) au cœur de l’action. Des humains attachants, épris de contradictions face à ce « nouveau monde », tentent d’y survivre dans un univers hostile. Les zombies sont surtout un prétexte dramatique et stressant, comme le sont les attaques d’aliens ou les autres sortes d’apocalypses en tous genres. D’autres séries TV à succès se déroulent dans des univers plus « normaux » où seule une communauté vit sa propre apocalypse (dans Under the Dome (2013) un village est coupé du monde par un globe invisible), et dans Sons of Anarchy, il n’y a pas de « surnaturel » apparent, mais une violence entre gangs exagérant à peine la réalité. A noter que cette violence de gangs était considéré comme de la science-fiction apocalyptique au XXème siècle (dans un film comme Mad Max, par exemple, ou encore New-York 1997 (réalisé en 1981 par John Carpenter). La ville de Waco au Texas vient de donner une nouvelle preuve que la réalité a dépassé la fiction : une guerre entre gangs de bikers vient de se terminer par 9 morts et 200 interpellation de motards. A noter que le 28 février 1993, Waco avait déjà été marqué par un autre épisode incroyable : la secte des Davidiens venait de débuter une résistance armée à un siège du FBI qui allait durer 51 jours, et se solder par la mort de 82 membres de la secte, dont 21 enfants, et son leader, David Koresh. Ce dernier avait expliqué à la police qu’il ne comptait pas se rendre car il souhaitait terminer un commentaire manuscrit des sept sceaux de l’Apocalypse.