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Les gangs de bikers en Floride sont-ils dangereux ?

Les fameux Hells Angels (photo : roy-lister-cc-by20)
Les fameux Hells Angels (photo : roy-lister-cc-by20)
Hells_Angels
(Crédit photo : SliceofNYC CCBY2.0)

Article mis à jour en 2020.

Les gangs de motards sont nés aux Etats-Unis juste après la Seconde Guerre Mondiale, dans les Motorcycle Clubs (MC) affectionnant les motos routières (particulièrement la marque Harley Davidson) et développant en parallèle un esprit « non-conformiste » et libertaire. Certain clubs commençant à refuser d’adhérer à la très officielle American Motorcyclist Association (AMA), cette dernière les a alors déclarés « outlaws » (hors la loi). Les clubs outlaws se sont multipliés, mais en gardant un fonctionnement commun : un même club est divisé en « chapitres » dans différentes villes, avec un président, un « road captain » ou encore un « sergeant-at-arms » auquel il ne faut généralement pas trop se frotter. Les réunions au sein des chapitres se déroulent dans un local surnommé « l’église » ou « la chapelle », sorte de temple inviolable pour le club.

LES « 1 PERCENTER »

Il faut faire la distinction entre les simples Motorcycle Clubs et les « 1 percenter » (ou« « 1%er »). Il y a plusieurs décennies, quelqu’un avait déclaré qu’il n’y avait que « 1% » des bikers à être impliqué dans des activités criminelles. Donc les « 1% » en questions se sont autosurnommés « 1 percenter ».  Les femmes ne peuvent généralement pas y devenir « full member », et les gangs ne pratique pas (la plupart du temps) la mixité ethnique non plus. Il peut y avoir des activités criminelles au sein de chaque club sans que cela fasse pour autant de ce club (qui peut avoir des milliers de membres) un « club criminel ». Le FBI a seulement désigné 4 organisations comme criminelles : Hells Angels, Pagans, Outlaws, et les Bandidos, surnommées les « big four ». Le procureur de Californie (l’Etat le plus touché par les gangs) a rajouté deux organisations supplémentaires à sa liste des clubs criminels : les Mongols et les Vagos. Trafic de drogue, trafic d’armes et proxénétisme semblent être le cœur de leur activité, et les règlements de compte font de nombreuses victimes. Il est d’ailleurs très surprenant de constater que, si la sécurité est devenue omniprésente partout aux Etats-Unis, des milliers de personnes se proclament ainsi hors-la-loi et faisant partie d’organisations ouvertement criminelles, le revendiquant fièrement au nez et à la barbe de la police quand ils roulent avec sur le dos leur « patch » Hells Angels ou Bandidos.

La culture populaire américaine a évidemment été marquée par ces gangs, avec dès 1966 la sortie du livre « Hell’s Angels : The Strange and Terrible Saga of the Outlaw Motorcycle Gangs » qui devint une référence dans le milieu, jusqu’à ces dernières années où la diffusion de la série TV « Sons of Anarchy » a été suivie par des dizaines de millions de téléspectateurs de part le monde, et a suscité un culte tel… que les figurines des bikers de la série sont même vendues dans les Toy’R’Us ! Pourtant cette série fascinante dépeignait la face la plus violente qui soit des MC.

Opie

 

ET LA FLORIDE DANS TOUT CA ?

MONGOLSFlorida-295x295Selon la police, il y aurait aujourd’hui entre 800 et 1000 1%ers en Floride. Les Hells Angels n’y sont pas présents, mais leur grand rival, les Outlaws, constituent le principal MC de Floride. Ils ont des « chapitres » à Tampa et St Petersburg, et plusieurs autres MC leur sont alliés, comme les Pagans, présents dans le Pasco County (qui sont réputés spécialistes du trafic de drogue), ou les fameux « Mongols » (peu nombreux mais tout de même présents à Tampa) et encore les Black Pistons.

Face aux Outlaws et à leurs alliés, il y a Les Warlocks d’Orlando. Ils se sont fait tuer deux membres en 2012. Les Sons of Silence se sont aussi étendus par ici. Ils sont alliés des Hell’s, et donc… ennemis des Outlaws.

Rien de plus facile pour reconnaître un gang : leur moto et leur « cut » (blouson de cuir aux manches coupées) portent le « patch » au nom de leur MC. Ils ont également la plupart du temps des « inks » sur les bras : des tatouages de leur patch. Ce patch ne se choisit pas : il se gagne après plusieurs mois ou années passées au sein d’un MC et est attribué par un vote au sein du club. Autant dire que le porteur d’un patch a fait ses preuves et a rendu des services au MC : les « full members » ne sont pas des amateurs. Avant de porter le patch, il est la plupart du temps écrit « prospect » sur leur cut. Conséquence pratique : si vous louez une Harley pour le plaisir de la route durant un weekend ou des vacances, que ce soit aux USA, au Canada ou au Mexique, évitez de faire comme ces ados français à mobylette qui portent un t-shirt « Hells Angels ». Ce serait considéré comme une usurpation par les Hells, et comme une provocation par les autres gangs.

A noter qu’aujourd’hui, les activités criminelles des MC sont moins affichées à ciel ouvert que dans les années 1970 ou 1980. Elles sont beaucoup plus discrètes, mais le style « outlaw » (hors-la-loi) n’en constitue pas moins un « art de vivre ».

A noter qu’à Miami, à défaut d’avoir de grands MC, le plus dangereux y reste encore ces raids de centaines de jeunes bikers blacks durant les weekends, souvent sur des motos tout-terrain ou des quads, qui provoquent régulièrement des accidents. Ils se donnent rendez-vous via des sites internet, sur le mode « flash mob » et lorsqu’ils sont des dizaines ou des centaines, ils prennent ensuite toute liberté avec les règles de circulation dans Miami et ses différents quartiers.

Les 1%ers existent dans d’autres pays (et même en dehors de l’Amérique du Nord). Au Canada ils ont toujours été nombreux, avec par exemple la célèbre « Guerre des motards au Québec ». Entre 1994 et 2002, alors que les Hell’s Angels tentaient de s’approprier le monopole du trafic de drogue, il y aurait eu plus de 100 morts (dont 9 innocents), 9 disparus, 181 tentatives de meurtre et 84 incendies criminels dans cette guerre avec les autres dealers ! La police a finalement incarcéré 117 membres des Hell’s Angels, mettant un terme à cette guerre.


En bonus à cet article voici une version live de l’étonnante chanson finale de Sons of Anarchy… « Come join the murder » : l’ambiance biker est là ! 

Véronique Howley, agent immobilier francophone dans la région de Palm Beach en Floride

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