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Marocains de Floride : une communauté redoutablement organisée!

Comme indiqué au mois de février, pour la première fois un consul honoraire du Maroc vient d’être nommé à Miami. Et ce n’est pas un hasard : la communauté se renforce à Miami comme à Orlando, la Floride étant la 2ème plus grande diaspora américaine après New-York.

Ahmed Zakari, président de la MACC chambre de commerce marocaine d'Orlando
« Dr Zi » (mais les amis du Dr Ahmed Zakari, président de la MACC, l’appellent souvent aussi « Dr Zak » !)

S’il y avait besoin d’un rayon de soleil supplémentaire en Floride, elle l’a trouvé depuis quelques décennies avec l’imposante communauté marocaine qui s’est imposée ici. Ceux qui habitent vers Miami ne s’en sont peut être pas aperçu, car la terre d’accueil des Marocains de Floride est surtout dans la région d’Orlando où ils sont déjà 35 000 (sans compter le reste de la Floride). Ce n’est pas un hasard, la présence de pavillons étrangers, comme celui du Maroc, au parc Epcot de Disney, a amené ici des personnes de tous les pays et de toutes les générations, qui repartent la plupart du temps au pays… mais beaucoup, de génération en génération, s’y sont définitivement installé. « Ca c’était surtout pour la première vague, jusque dans les années 1990« , commente « Dr Zi » comme on l’appelle, de son vrai nom Ahmed Zakari, médecin né à Rabat il y a 52 ans, et directeur du service oncologie du Florida Hospital, le plus grand hôpital de Floride. En tant que président de la MACC – la chambre de commerce « Moroccan-American » – il est l’une des figures incontournables de la communauté. « Nous avons ensuite eu une vague de professeurs à arriver. Pas tellement de scientifiques, ils sont plutôt dans le nord des Etats-Unis. Puis les professions se sont beaucoup diversifiées, avec néanmoins trois grands pôles : toutes les entreprises liées au tourisme, l’immobilier, et la force de vente. Je rajouterai qu’environ 15%  sont des avocats, des professions libérales. » Pour fédérer tout ce monde, les Marocains se sont ainsi dotés de la MACC il y a une dizaine d’années. « Notre but était comme toute chambre de commerce internationale, de créer des ponts entre nos pays. Beaucoup d’Américains sont intéressés pour investir au Maroc, et vice-versa. Des investisseurs marocains achètent ici des maisons, des business, des restaurants. C’est de plus en plus dynamique, et nous espérons que ça continuera ! » Ils pratiquent ainsi des professions très diverses, avec bien sûr les restaurants marocains, dont le pionnier est Rachid Shoufani, le « parrain » des Marocains d’Orlando, qui après avoir connu le succès à Disney Epcot, vient d’ouvrir un nouveau restaurant avec des chefs français, « Urbain 40 », à Orlando. Le vice-président et le trésorier de la MACC, Younes Bougrine-Zhani et Najib John Omari, sont dans l’automobile, et des membres importants comme Mme Yasmine Nouri sont dans le secteur bancaire : toutes les professions sont représentées. Ils organisent de très nombreux événements où ils s’invitent mutuellement avec la communauté française également bien représentée en Centre-Floride. Le moment le plus fort de l’année pour la MACC, c’est toutefois l’organisation du Festival Marocain d’Orlando. Il y a 4 ans, quand ils l’ont créé, il y a eu plus de 10 000 participants ! Lors de la dernière édition, ils ont même invité un chanteur marocain à venir animer la mi-temps de la prestigieuse équipe de basket des Magic d’Orlando ! « Comme pour les Irlandais à New-York, nous essayons vraiment d’enseigner aux nouvelles générations l’amour de nos origines. Le festival est un moment pour célébrer tous ensemble une fête à la marocaine mais aussi pour donner l’occasion à nos producteurs locaux de se faire connaître.« 

www.maccflorida.com

www.facebook.com/macc.florida

Il y a également une Moroccan American Business Alliance (MABA) à Orlando : www.mabafl.com

Chbani Faouzi, de l'association Atlas, avec Hamid El Lomal, patron du restaurant Casablanca à Aventura.
Chbani Faouzi, de l’association Atlas, avec Hamid El Lomal, patron du restaurant Casablanca à Aventura.

 

A MIAMI AUSSI L’ORGANISATION PROGRESSE

Les Marocains ne sont pas nombreux qu’à Orlando, ils sont aussi assez présents dans la baie de Tampa. Un consul honoraire, Eduardo Padron, vient ainsi d’être installé en janvier à Miami, mais la présence des Marocains se fait visible depuis déjà quelques années dans tout le sud-est. Depuis 2013, l’Atlas-MAA a été créée : Atlas Moroccan-American Association. Le président s’appelle Mounir Bourkiza, et il tient un centre de réhabilitation à Boca Raton. C’est au restaurant Casablanca d’Aventura, fréquenté par les Marocains (et les Pieds-Noirs français d’Aventura), que nous donnent rendez-vous le trésorier d’Atlas, Chbani Faouzi, et le vice-président Hamza Guelida. Ils ont tous deux des profils très différents. Chbani habite Aventura. Il est né à Rabah, et il est venu voilà 19 ans se lancer dans l’immobilier en Floride. Hamza est pour sa part né à Fez. Ce résident de Miami Shores était journaliste à l’Agence Marocaine de Presse jusqu’à son arrivée ici il y a 14 ans. « Comme la communauté est plus dispersée sur le sud de la Floride, ça a pris un peu plus de temps à organiser. Bien entendu, beaucoup sont liés par la mosquée et l’école islamique. Mais nous avons débuté par une équipe de foot à Miami Beach, qui existe toujours, et qui regroupe des joueurs originaires du Maroc, aussi bien Juifs que Musulmans. Et puis ensuite nous avons créé cette association Atlas. » Si la plupart des Marocains de Floride parle très bien français, néanmoins ils avouent que ce sera plus dur pour leurs enfants. « Ils doivent surtout parler anglais et arabe, pour le français on verra quand ils seront plus grands, mais déjà ça leur fait beaucoup avec deux langues« , dit Hamza. « Nous leur transmettons nos traditions, mais au final nous souhaitons surtout qu’ils soient à l’aise dans la société américaine« , complète Chbani. Justement, est-ce facile d’être Musulman aujourd’hui en Floride après tous les discours assez hostiles de Donald Trump (durant la campagne présidentielle) à l’égard des migrations musulmanes ? Les Marocains de Miami n’ont pas l’air d’y penser chaque matin en se réveillant. « Franchement, pour le moment il n’y a eu aucune conséquence. Je dis bien « pour le moment« , précise Hamza. « Mais je prends au sérieux ce que dit Donald Trump. Il parle pour des gens qui ne connaissent rien de l’Islam et qui pensent tout de suite à « terroriste ». Ce n’est pas nouveau qu’on essaye de montrer du doigt une communauté aux Etats-Unis, c’est arrivé par le passé. Il nous faut prendre ça de manière positive, et que les Musulmans s’engagent beaucoup plus en politique, qu’ils aillent voter. » Et comment voient-ils l’avenir des relations économiques entre les Etats-Unis et le Maroc ? « Avec sa majesté le roi Mohamed VI, le Maroc est beaucoup plus ouvert qu’avant à l’économie, et il y a beaucoup plus d’options aujourd’hui dans ce pays… si tu as de l’argent », expose Chbani. « Ceux qui progressent au Maroc sont souvent les riches », acquiesce Hamza. « En tout cas c’est bien mieux aujourd’hui et ça suscite beaucoup plus de commerce entre nos pays.« 

Les ponts ne sont pas uniquement jetés entre le Maroc et les Etats-Unis : les communautés francophones progressent ainsi en Floride d’un commun effort, et la force des Marocains du Sunshine State n’y est pas pour rien !

www.atlasmaa.org

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