Exilés cubains de Miami : pourquoi ils ont fui Fidel Castro… et fêté sa mort
La mort de Fidel Castro le 26 novembre a été célébrée dans le sud de la Floride. Un quart de siècle après la disparition de l’URSS, les raisons de cette liesse n’est plus évidente pour tout le monde.
Fidel Castro est mort populaire auprès de gouvernants socialistes d’Amérique latine (il en avait conseillé beaucoup ces dernières années) mais aussi chez certains dirigeants du monde occidental (dont plusieurs chefs d’Etats francophones qui ont salué sa mémoire). La popularité s’est inversée car, à quelques centaines de kilomètres du lit de mort de Fidel, les exilés cubains de Miami ne représentent plus vraiment de symbole, si ce n’est celui d’une hispanisation pas toujours bien acceptée des Etats-Unis. Il fut pourtant un temps où ils étaient considérés comme les « héros du monde libre »…
(crédit photo : @DavidOvalle305 sur Twitter).
Dès 1959, année de la prise de pouvoir de Castro, et jusqu’en 1962, c’est la bourgeoisie cubaine qui prend la fuite face à la radicalisation de la politique au pouvoir, mais aussi par peur de la répression. La grande bourgeoisie s’en va, mais aussi, par exemple, la moitié des médecins, les deux tiers des profs d’université etc… Certains font partir leurs enfants en premier, par le biais de l’Operation Peter Pan : 140 000 enfants sont ainsi mis seuls dans des avions à destination de Miami, et leurs parents n’arriveront pas toujours à les rejoindre. L’actuel maire de Miami, Tomas Regalado, fut l’un de ces enfants.
Pour l’anecdote, la première vague d’immigration vers Miami comprend plusieurs mafieux (qui pour plusieurs d’entre eux étaient américains).
L’échec économique de la politique castriste, la remise en question des révolutions communistes (entre autres en Pologne), la poursuite des nationalisations à Cuba – entre autres du petit commerce – poussent une nouvelle vague à l’exil, plus populaire, de 300 000 personnes entre 1965 et 1973. Les Cubains commencent à constater la différence entre le système totalitaire qu’ils doivent subir dans leur île (surveillance constante et omniprésente, détentions pour délits d’opinion, endoctrinement dès l’école etc..) et la manière dont vivent leurs proches exilés aux USA. Le gouvernement communiste de Cuba se retrouve à plusieurs reprises dans l’obligation d’accepter un pont humanitaire aérien avec les Etats-Unis, comme par exemple en 1980, quand les ambassades étrangères de l’île sont prises d’assaut par des milliers de personnes souhaitant fuir la dictature. Ils seront en fait des centaines de milliers supplémentaires à partir, et d’origine beaucoup plus populaire qu’auparavant. Et quand ils ne sont pas évacués en avion, ils utilisent de petites embarcations afin de gagner la côte floridienne entre Key West et Fort Lauderdale. A certaines périodes (comme aujourd’hui), ils ne sont acceptés aux Etats-Unis que s’ils arrivent à en fouler le sol. C’est la politique du « dry foot, wet foot » : si les fuyards sont arraisonnés en mer, ils sont éconduits, mais s’ils posent un pied sur le territoire des USA, alors ils peuvent demander l’asile politique, qu’ils l’obtiennent à coup sûr.
C’est ainsi que s’est constituée au fur et à mesure la plus grande diaspora cubaine, avec ses quartiers comme Little Havana et Hialeah, ses symboles, comme la Freedom Tower sur le port de Miami, la flamme de la liberté de l’autre côté de la rue, les fresques à la gloire des héros anti-communistes dans Little Havana, mais aussi ses sculptures de coqs partout dans les rues. D’autres beaux symboles s’effacent malheureusement un peu, comme la pelote basque qui était devenu le sport numéro 1 à Miami après l’interdiction des paris sportifs à Cuba.
Dès 1959, une résistance politique s’est immédiatement organisée aux Etats-Unis, avec le soutien et le support technique de la CIA. Dès le virage communiste de Fidel Castro, des projets d’assassinats se font jour. L’événement le plus important sera la constitution d’une armée et son débarquement (1400 exilés) à Cuba le 17 avril 1961 dans la Baie des Cochons, après des attaques de bombardiers américains maquillés aux couleurs cubaines afin de ne pas laisser penser que les USA puissent être impliqués. Le lieu choisi pour ce débarquement est stratégique, car assez proche de la capitale (220km), néanmoins, il s’agit d’une zone agricole, dont les paysans ont bénéficié des réformes agraires du gouvernement. Non seulement le soulèvement populaire attendu par l’administration Kennedy n’a pas eu lieu, mais en plus ces paysans-là résistent à l’armée des exilés, qui doit se rendre après deux jours de combats.
Cette attaque fait toutefois peur aux Castro et les pousse à s’allier officiellement à l’URSS. Un an plus tard, le 14 octobre 1962, des navires américains bloquent des cargos russes remplis de missiles nucléaires à quelques centaines de leur port de destination : Cuba. Le monde passe pendant plusieurs jours au plus près de la guerre nucléaire. De grands hangars sont alors construits autour de Miami afin d’abriter des missiles nucléaires pointés vers Cuba et ainsi défendre les Etats-Unis d’une attaque auparavant impensable.
Les dernières années de Fidel Castro, amical vieillard qui conseillait en survêtement Adidas les dirigeants socialistes d’Amérique Latine, n’auront ainsi pas fait oublier à Miami près de 60 ans de dictature en treillis militaire.
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