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14 juillet 1789 : Que s’est-il vraiment passé à La Bastille ?

Bientôt le 14 juillet : l’occasion pour Jean-Paul Guis de rappeler ces événements historiques qui sont commémorés et fêtés chaque année depuis plus de deux siècles.

Jean-Paul Guis
Par Jean-Paul Guis.

14 juillet 1789, la forteresse de la Bastille au cœur de Paris. Ce matin-là, le ciel est couvert, les rafales d’un fort vent d’ouest balaient le quartier, la température  est assez fraiche pour la saison. Sur les remparts, le gouverneur de la place, monsieur le marquis de Launay, observe la foule qui se presse au pied de l’enceinte.

Depuis  quelques jours, des troupes  royales, des régiments étrangers surtout, se rassemblent autour de Paris et de Versailles. Le bruit court que Louis XVI prépare un coup de force contre l’Assemblée. Le 11 juillet, il renvoie Necker, le seul ministre populaire. Cette décision précipite la crise. Le 12 juillet, des manifestations ont lieu un peu partout dans la capitale. Au Palais Royal, des orateurs, dont le jeune Camille Desmoulins, appellent le peuple aux armes. À cette occasion, des soldats du régiment des Gardes Françaises se joignent aux émeutiers. Le 13 juillet, les électeurs du Tiers de Paris constituent un Comité Permanent qui décide d’organiser une milice bourgeoise. En quelques heures, 12000 hommes sont réunis et patrouillent toute la nuit dans les rues. Le 14 juillet, la foule pille l’Hôtel des Invalides et y trouve des canons et des milliers de fusils. En milieu de matinée, cette multitude se rassemble autour de la Bastille, prison d’État, symbole de l’arbitraire et de la royauté, où l’armurerie regorge de poudre.

En 1367, le roi Charles V avait ordonné la construction d’une formidable citadelle destinée à défendre la porte Saint Antoine et les remparts de l’est de Paris. Le Cardinal de Richelieu transformera plus tard cet ouvrage en prison d’État pour les personnages de qualité, nobles ou bourgeois. Ses détenus y seront incarcérés sans jugement, sous simples lettres de cachet signées de la main du roi. Les prisonniers y bénéficient cependant d’un certain confort : cellules disposant de plusieurs pièces, domestiques, même menu que le gouverneur de la place, visites et communication avec l’extérieur. Parmi ses pensionnaires célèbres : Voltaire, le Marquis de Sade ou « l’homme au masque de fer », immortalisé par Alexandre Dumas. Le 14 juillet 1789, cet emblème de l’absolutisme héberge seulement 7 prisonniers dont les cellules ne sont même pas fermées.

Le marquis de Launay, un homme de cinquante-neuf ans en fin de carrière, ne désire pas provoquer d’effusion de sang. La garnison, composée majoritairement d’invalides, invite la foule à se disperser dans le calme en agitant leurs chapeaux du haut des fortifications. Ce geste est malheureusement interprété comme une invitation à pénétrer dans la citadelle. Les émeutiers forcent alors le pont-levis et s’élancent dans la cour. La troupe tire, faisant une centaine de morts et presque autant de blessés. Le gouverneur fait alors passer un billet aux attaquants, il menace de faire sauter l’énorme réserve de poudre de la forteresse. Cette explosion aurait pour effet de détruire tout le quartier. Les meneurs acceptent la capitulation de la garnison assortie d’un sauf-conduit. Cette promesse sera ignorée de la foule qui massacrera le marquis de Launay et promènera triomphalement sa tête dans les rues au bout d’une pique. Dès le lendemain, les Parisiens commencent à démolir la Bastille.

 À l’annonce de cette nouvelle, le roi demandera : « C’est une révolte ? » et il lui sera répondu : « Non sire, ce n’est pas une révolte, c’est une révolution ». Suite à ces événements, il rappellera Necker et renverra les troupes. Le 17 juillet, il se rendra à l’Hôtel de Ville et recevra des mains de La Fayette la cocarde tricolore : le blanc de la monarchie encadré du bleu et rouge de la ville de Paris. Ces trois couleurs figurent une France transformée et réconciliée avec son souverain.

La prise de la Bastille est aujourd’hui considérée comme le symbole et le début de la Révolution française. En 1880, le 14 juillet sera officiellement institué comme la fête nationale, commémorant à la fois la prise de la Bastille qui marque la fin de la monarchie absolue, et la fête de la Fédération du 14 juillet 1790 qui est une journée d’union nationale.

En France, le 14 juillet se caractérise par le fameux défilé militaire dans toutes les grandes villes, le plus célèbre étant celui de Paris sur les Champs Elysées. Le soir fait place aux feux d’artifice et aux fameux bals populaires. Tous les Français résidant à l’étranger ne manquent pas de fêter cette célébration aux quatre coins du monde !

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