Overdoses d’opioïdes : état d’urgence national aux Etats-Unis
Avec 52 404 overdoses pour l’année 2015, les Etats-Unis ont battu tous les records. Et près des deux tiers d’entre elles sont dues à une prise d’opioïdes obtenus soit avec prescription, soit de manière illégale. Alors que les uns après les autres, les Etats américains décrètent l’urgence sanitaire, le 10 août le président Donald Trump a contredit son ministre de la santé en déclarant à son tour l’état d’urgence : « Je le dit officiellement maintenant : C’est une urgence, c’est une urgence nationale. Nous allons passer beaucoup de temps, beaucoup d’efforts et beaucoup d’argent dans la crise des opioïdes.«
Cet état d’urgence devrait donc être prochainement décrété. Par delà les chiffres, deux faits divers ont bouleversé l’opinion publique. En juillet dernier, Alton Banks, un enfant de 10 ans, est décédé à Miami après avoir pris un mélange de Fentanyl (opioïde) et d’héroïne (opiacé).* Ce fait-divers a fait prendre conscience de la large palette de victimes des opioïdes, et rappelé que c’est de cela qu’est mort le chanteur Prince l’an passé à l’âge de 57 ans : une surdose de Fentanyl.
Parfois simplement prises pour le bien être, les opioïdes provoquent une demande de plus en plus importante de la part du cerveau, jusqu’à dépasser les doses supportées par le corps humain.
La campagne électorale américaine de 2016 avait permis de découvrir un grand coup de blues chez les Américains en âge de travailler, dans les catégories pauvres ou de la classe moyenne qui sont toutes touchées (quelle que soit l’ethnie) par une accélération des décès violents (suicides, tueries, overdoses et maladies (sida, cirrhoses dues à l’alcool, mais aussi de plus et en plus à la malbouffe). Et ce marasme fut l’une des raisons du vote pour Donald Trump.
Dans certains Etats comme la Floride, la situation est catastrophique. Le gouverneur de l’Etat, Rick Scott, a déclaré l’Etat d’urgence sanitaire le 4 mai. Comme le mentionne la couverture du journal « Florida Weekly » (ci-contre), les quatre hôpitaux publics du petit Lee County (autour de la ville de Fort Myers) ont enregistrés 607 overdoses dues aux opioïdes entre novembre 2016 et avril 2017. Et c’est comme ça un peu partout en Floride ! Sur ces 607 overdoses, seuls quelques cas sont décédés, car le corps médical sait désormais réagir au problème. Mais c’est tout de même très significatif ; significatif d’une misère pas toujours visible en fonction des quartiers dans lesquels on se trouve.
En juillet dernier, la compagnie pharmaceutique brittanique Mallinckrodt a été condamnée à la somme plus qu’importante de 35M$ par la justice américaine pour avoir omis de signaler à la FDA (Food and Drugs Administration) des commandes suspectes d’Oxycodone en provenance de pharmacies de Floride. La police contrôle les proportions de médicaments vendues par rapport à la taille des villes. Et, quand ça dépasse les limites… c’est qu’il y a un souci !
La différence entre opioïdes et opiacés
Les opiacés sont des dérivés naturels de l’opium, comme la morphine ou l’héroïne. Les opioïdes sont pour leur part partiellement ou totalement modifiés de manière chimique, mais ils agissent sur les mêmes « récepteurs opiacés » du cerveau. Ils ont des effets anti-douleurs, ou anesthésiants, et procurent une sensation de bien-être. Quand les récepteurs sont bombardés par les molécules (comme c’est le cas avec l’héroïne), le corps réagi alors par une réaction extatique : le fameux « flash » des héroïnomanes.
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