Cuba : des diplomates américains et canadiens victimes d’un mal mystérieux

Washington a rapatrié plusieurs de ses fonctionnaires en poste à Cuba ces derniers mois. Une épidémie de troubles physiques est apparue mystérieusement chez des diplomates travaillant à La Havane.

L’affaire remonterait déjà à plusieurs mois, mais elle vient seulement d’être dévoilée et la diplomatie américaine ne livre ses informations qu’au compte-gouttes. Fin 2016, des membres du gouvernement américain travaillant à l’ambassade des États-Unis à La Havane ont commencé à se plaindre de« divers symptômes physiques », notamment des pertes d’audition. Ils ont été rapatriés pour « raisons médicales », sans que le département d’État ne fournisse d’explication sur ces « incidents », ni le nombre de personnes concernées. Dans la foulée le Canada a révélé qu’un de leurs diplomates, qui travaillait aussi sur l’île, souffrait également de perte d’audition. Brianne Maxwell, la porte-parole du ministère des Affaires Etrangères canadien, évoquait alors « des symptômes inhabituels ».

Mais l’affaire semble prendre de l’ampleur au fil des mois. Le 23 mai dernier, sans attendre d’y voir plus clair, les États-Unis ont décidé d’expulser deux diplomates cubains en poste à Washington, arguant que Cuba était responsable de la sécurité des diplomates sur place.

Et les autorités américaines et canadiennes viennent d’annoncer l’ouverture d’une enquête afin de découvrir le fin mot de ces mystérieux incidents médicaux. Washington est sur la piste d’une possible « attaque acoustique » menée avec des appareils soniques sophistiqués, déployés à l’intérieur ou à l’extérieur de la résidence de diplomates américains. Mais pour l’instant cette hypothèse n’a été ni confirmée ni démentie.

Cette affaire pourrait bien envenimer les relations entre les États-Unis et Cuba, rétablies en 2015 sous la présidence Obama après un demi-siècle de rupture, et qui s’était déjà à nouveau dégradées avec l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche !