Miami : rencontre avec Jean-Paul Guis, le Don Quichotte de l’histoire !
Voici une personnalité attachante et percutante des francophones de Miami, l’écrivain Jean-Paul Guis (qui par ailleurs publie chaque mois ses chroniques dans Le Courrier de Floride). Auteur de romans historiques, son oeuvre invite au voyage dans le temps, et à travers une large palette de paysages.
Jean-Paul Guis, c’est tout d’abord une haute stature et une barbiche distinctive qu’on croise souvent dans les réunions de Français, de Canadiens ou Haïtiens de Floride; une physique qu’on croirait tout droit sorti d’un de ses romans… On pourrait aussi bien l’imaginer en poète florentin de la Renaissance qu’en Grand d’Espagne en armure, perdu dans les Everglades (à défaut de trouver des moulins en Floride) : il ne nous en voudra pas de faire appel à l’imagination et aux images historiques, lui qui y consacre désormais une bonne partie de sa vie. « Je suis originaire d’Aix-en-Provence, une ville où tu baignes dans l’histoire« , dit-il en sachant bien qu’on avait déjà remarqué son accent chantant la Provence. « Mais c’est ma mère qui m’a véritablement communiqué cette passion, grace à tous ses livres.«
UNE PREMIERE… VIE ENTRE LES MATHS ET LA CLARINETTE !
Mais avant de céder au voyage historique, Jean-Paul a eu plusieurs vies. Il a tout d’abord fait le conservatoire, et est devenu clarinettiste professionnel. « Je voulais vivre de la musique classique, et c’est pour cela que je suis venu habiter aux Etats-Unis, tout d’abord à New-York City. Mais je me suis marié avec une femme de Miami, et lancé dans des études de finance. Nous sommes repartis dans le sud de la France durant 15 ans, à Marseille puis Toulon, avant de décider en 2002 de venir nous installer à Miami, où depuis lors je suis le directeur financier de l’archevêché catholique. » Une première vie à voyager dans les chiffres, avant de basculer dans les lettres. « J’ai toujours eu l’âme littéraire, mais j’ai vraiment voulu sortir du monde des chiffres et des maths il y a quelques années« , dit celui qui, en effet, n’a plus assez de place dans sa bibliothèque pour glisser ne serait-ce qu’une feuille de papier !
Ses trois premiers ouvrages publiés campent les aventures de guerriers français : Félicien, qui revient à sa ferme (dans la Drôme Provençale) après l’épopée de la Grande Armée napoléonienne, Henri qui traverse l’Europe durant la Première Guerre Mondiale, ou encore le templier Amaury en partance pour la Terre Sainte. Histoire et aventure, toujours ! Ce qu’apprécie Jean-Paul Guis, c’est de pouvoir raconter la grande histoire en y associant des détails parfois inventés mais loin de tout anachronisme : il essaie de rendre l’histoire plus vraie que vraie. Depuis longtemps il a lu les maîtres du genre, à commencer par Les Rois Maudits de Maurice Druon, en passant par Max Gallo, Christian Jacq, ou encore les plus classiques André Castellot et Alain Decaux. « Dans un tout autre genre, j’ai beaucoup aimé les aventures de Bob Morane par Henri Vernes, capable à chaque fois de se renouvelle et de projeter son personnage aux quatre coins de la planète. » Et c’est précisément ce que fait Jean-Paul Guis, actuellement avec sa série sur les découvreurs français de la Floride, mais en parallèle sur des projets qui ne devraient pas tarder à voir le jour : « L’histoire des Français d’Amérique me passionne beaucoup » explique celui qui est aussi vice-président du Centre de la Francophonie de Floride et des Caraïbes, « car certains épisodes ont été effacés des mémoires, notamment sur le territoire des Etats-Unis où les récits des épopées françaises n’ont pas intégré l’histoire officielle du pays (même si depuis 20 ans, ça progresse). Je vais ainsi certainement travailler sur la fabuleuse épopée de Louis-Michel Aury. Dans un autre genre, dans moins d’un an je devrais avoir terminé « Les Fils du Vent », un roman sur une tribu d’Homo Sapiens contrainte de changer de territoire de chasse, et qui va rencontrer une tribu… Neandertal !«
Le tout est écrit dans un style abordable et efficace. « J‘ai beaucoup apprécié le dynamisme d’un Dan Brown par exemple, l’auteur du Da Vinci Code. C’est aussi vif que le film. Et c’est important, car de plus en plus le cinéma écrase le livre. » Pour se défendre… la littérature devra donc trouver des auteurs comme Jean-Paul, des Don Quichotte de l’histoire avec une imagination fertile, partant à la conquête de nouvelles terras incognitas !
Régulièrement, Jean-Paul Guis donne des conférences sur l’histoire de France à la Division Française de la www.dantemiami.org à Coral Gables auxquelles vous pouvez assister.
Vous pouvez vous procurer ses livres sur :
www.thebookedition.com/fr/16402_jean-paul-guis
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