Les Etats-Unis renforcent leurs « Forces Spéciales » à l’étranger
Quatre soldats qui tombent dans une embuscade au Niger en octobre ; un Béret Vert américain tué en novembre au Mali par des… Navy Seals américains ; des opérations commandos au Yemen et dans un grand nombre de pays musulmans… Il s’agirait de Français, personne ne serait surpris, mais là il s’agit bien d’une accentuation des actions des commandos américains, et d’une diversification des zones d’intervention, notamment en Afrique et en Asie.
Crédit photo : US Air Force
En 16 ans, depuis les attentats de New-York en 2001, l’armée américaine a baissé ses effectifs de 100 000 soldats, passant de 1,4 million de membres à 1,3. Mais ses commandos « special ops », les troupes spéciales, ont vu leur nombre quasiment doubler, de 43000 en 2001 à 70000 aujourd’hui.
Après l’utilisation massive des sociétés privées ; l’utilisation des drones pour surveiller et éliminer un par un leurs adversaires, il semblerait que le commandement américain aille toujours plus loin vers la « guerre discrète ». Le « no boots on the ground » (pas de bottes sur le terrain) est de plus en plus souvent évoqué par Washington lors des conflits, comme par exemple en Libye, ou lors des récents affrontement avec l’Etat Islamique en Syrie et en Irak. Néanmoins, les « boots » ainsi mentionnées sont celles des armées régulières. Car à chaque conflit, il est évoqué la présence de « formateurs » sur le terrain. « C’est plus facile de mettre des « entraîneurs » et des « conseillers » dans un pays et de dire que nous avons « no boots on the ground« , déclare à Time Magazine (1) Scott Taylor (l’ex commando Navy Seal, et actuel député républicain de Virginie). « Et bien ce sont des histoires. En réalité ce sont des bottes de combat, chacune d’entre elles.«
« CAPTURE OR KILL »
En 2016 et 2017, les pertes des effectifs américains ont ainsi été considérablement réduites, et pour la première fois il y a eu plus de morts au sein des troupes spéciales que dans l’armée régulière (qui compte pourtant beaucoup plus de soldats).
La réduction des effectifs militaires à l’étranger, et le « no boots on the ground » sont bien évidemment plus appréciés par les Américains que les « invasions » militaires du passé (Donald Trump avait lui aussi promis qu’il n’y aurait « plus d’interventions »). Mais ainsi, le corolaire c’est la « guerre discrète » – et pas moins réelle – développée sous le président Obama, qui permet d’éliminer les chefs ennemis désignés, soit par voie aérienne, soit par des petits commandos au sol, et sans avoir de campagne médiatique contre les « invasions ». De nouvelles questions se posent toutefois depuis quelque années sur la légalité des milliers d’éliminations par drone, mais aussi sur le nombre de victimes civiles qui les accompagnent (les « cibles » sont souvent éliminées hors des champs militaires). Du côté des troupes spéciales, si elles ont ainsi fortement augmenté en nombre, selon le même dossier de Time Magazine, ses unités en charge du « capture or kill » (capturer ou tuer) seraient surexploitées, avec par exemple le témoignage d’un soldat n’ayant pas même passé 90 jours chez lui aux Etats-Unis en 9 ans ! Si c’était confirmé, il pourrait donc y avoir une nouvelle augmentation du nombre des troupes spéciales.
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