Ouragans : le National Hurricane Center de Miami veille sur vous
La saison des ouragans commence officiellement chaque année au 1er juin (pour durer jusqu’à fin novembre), mais dès le mois de mai, la soixantaine de scientifiques du NHC (National Hurricane Center) de Miami sont mobilisés pour surveiller la Caraïbe, l’Amérique centrale et celle du Nord.
Crédit photo du NHC ci-dessus : Cyclonebiskit / CC BY-SA 4.0
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Installés dans un bâtiment capable de résister à des vents de 230km/h, sur le campus de l’université internationale de Floride, le NHC est une branche de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) qui étudie chaque dépression tropicale se dirigeant vers les Amériques sous toutes les coutures, pour établir ensuite des prévisions de plus en plus impressionnantes de fiabilité. En 2018, le cone de prédiction d’un passage d’ouragan dessiné sur les cartes du NHC a encore été affiné plus encore : il est sensé être beaucoup plus précis, et il a parfaitement prédit les trajectoires des derniers ouragans. Néanmoins, et malgré tous les progrès scientifiques, un changement de cap brutal d’un ouragan, ou un renforcement surprenant de ses vents, est toujours aujourd’hui possible, par exemple en pleine nuit et au dernier moment, avant qu’il n’aborde la côte pendant que les populations y dorment tranquillement. Pour ceux qui ne connaissent pas bien la Caraïbe, il s’agit-là du pire scénario redouté, aussi bien dans les Antilles qu’aux Etats-Unis. Il n’y a pas, de nos jours, plus d’ouragans à se former qu’auparavant, mais les plus forts d’entre eux sont de véritables bombes nucléaires quand ils frappent une côte de plein fouet. Si en 2018 le NHC avait prévu la trajectoire de « Michael », son arrivée sur la Floride a toutefois été beaucoup plus violente que prévu. Le petit village de Mexico Beach a ainsi été instantanément rayé de la carte, et ce n’est qu’un an après son passage que Michael a été déclaré en « catégorie 5 », c’est-à-dire la plus élevée et dangereuse, ce dont tout le monde se doutait vu les dégâts.
Pour d’autres ouragans, c’est au contraire leur lenteur de déplacement qui est mortelle. Il n’y a, en fait, pas que la vitesse des vents à prendre en compte, mais aussi la vitesse de déplacement de la masse de l’ouragan. Il peut très bien avoir des vents forts et rapides, mais en même temps se déplacer tout doucement d’une ville à l’autre. Or, si l’ouragan se déplace trop doucement, qu’il reste trop longtemps au même endroit, même si ses vents ne sont pas forts, il peut tout de même ensevelir des villes sous ses eaux de pluie, comme ce fut le cas avec « Florence » dans les Carolines (en 2018 également).
La vigilance du NHC est donc extrême. A la moindre anomalie nuageuse, les scientifiques se tournent vers les deux militaires de l’US Air Force présents à leurs côtés, et leur demandent de faire décoller leurs avions « chasseurs de cyclones » pour aller réaliser des relevés dans la tempête : vent, humidité, pression atmosphérique… L’US Air Force dispose ainsi du « 53e escadron de reconnaissance météorologique » utilisant une dizaine de quadrimoteurs Lockheed WC-130. Ils sont basés dans le Mississippi afin de pouvoir couvrir aussi bien l’Atlantique que le Pacifique et le Golfe du Mexique. Le 53e peut également lâcher des sondes à l’aide d’un Gulfstream qui passe au dessus de la tempête, ou bien utiliser un drone géant Global Hawk.
En dehors de la « saison des ouragans », les scientifiques travaillent sur leurs modèles : ils essayent d’améliorer leur fiabilité, mais aussi la vitesse d’analyse de ces données qui leur parviennent du ciel. Ces données, elles entrent d’abord dans les ordinateurs, avant de finir dans l’œil acéré des experts. Parfois, une simple photo de la forme de l’ouragan, et ils savent déjà à quoi ils vont avoir à faire : l’expérience joue aussi beaucoup. Mais, dans tous les cas, ils n’ont pas le droit à l’erreur : ils doivent livrer au public un contenu fiable et en un délai record. Et s’ils indiquent qu’un ouragan majeur est en approche des côtes, leur responsabilité est immense, car les gouverneurs des Etats concernés peuvent alors avoir à faire évacuer des millions de personnes. Et pas seulement aux Etats-Unis : les calculs et analyses du NHC sont utilisés par tous les pays de la zone (ils travaillent entre autres en collaboration avec MétéoFrance aux Antilles).
En revanche, si quelqu’un a eu la mauvaise idée de donner votre prénom à un ouragan destructeur, là ce n’est pas de la responsabilité des agents du NHC, mais de l’Organisation Météo Mondiale !
www.nhc.noaa.gov
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