L’école française de la Tampa Bay décolle bien pour sa deuxième année !
Une école privée franco-américaine dans la baie de Tampa… il fallait y penser. Ceci dit, avec un bassin d’environ 3 millions d’habitants, ce n’était pas non plus une idée totalement incongrue : ça fait bien du monde à pouvoir être intéressé !
La French American School of Tampa Bay avait été ouverte à la rentrée 2018 par Elisabeth et Willy Le Bihan, déjà créateurs d’une école dans le Maine, et qui ont ainsi acheté un bâtiment à St Petersburg, près d’un pont rejoignant Tampa, afin d’offrir la position la plus centrale et stratégique possible pour les parents. Les premières familles ont ainsi permis le démarrage, et en 2020 ce sont déjà 37 élèves qui sont inscrits, avec 5 salariés à temps plein (plus des temps partiels). Ca peut paraître modeste, mais cette progression permet de mettre le futur en perspective : « Nous dépasserons les 70 élèves à la rentrée d’août 2020, puisque nous avons déjà une centaine de préinscrits !« , explique Willy Le Bihan.
Comme partout aux Etats-Unis, l’éducation française et l’éducation en français se portent donc bien, et avec toujours les mêmes tranches : un tiers des élèves ont un lien avec la francophonie (la plupart du temps les parents), un autre tiers vient d’un milieu très « international », et le troisième tiers est composé d’enfants dont les parents sont des Américains ne parlant pas français, exerçant souvent des professions libérales, et qui voient des avantages à ce que leurs enfants soient scolarisés dans une école franco-américaine. « Bien sûr ils apprécient la valeur de l’éducation française, mais ils connaissent aussi de plus en plus celle du bilinguisme avec par exemple des publications comme le New York Times qui expliquent souvent que les enfants bilingues deviennent des personnes agréables, adaptables, sociables. Il faut dire qu’avec l’addiction aux tablettes, beaucoup ont peur que leurs enfants deviennent égocentriques. Ils cherchent donc des valeurs opposées.«
Une école, c’est aussi une entreprise humaine. « Nous avons vraiment eu la chance d’avoir l’arrivée de Magali et Olivier Guilhem en novembre dernier, deux professionnels au parcours incroyable« , se réjouit WIlly. Elle, Magali, est originaire de Montpellier, et lui de Carcassonne. Et ils ont déjà une longue carrière de profs dans le réseau des écoles de l’AEFE, puisqu’ils sont passé à Bali durant trois ans, au Vanuatu pendant 1 an, l’île Maurice 3 ans, et le Qatar durant quatre ans !! C’est un CV de profs expatriés à faire tourner la tête, au point où Olivier oublie même de nous dire qu’il a aussi été champion du monde de décathlon (catégorie 35-40 ans) en 2016 ! Il est le conseiller pédagogique de l’école et défend l’éducation française qui, si elle est appréciée aux Etats-Unis, s’auto-critique beaucoup en France depuis quelques années. « Le fond du programme scolaire français est bon, mais ce sont les applications qui l’étaient moins. Je pense que rien n’a été fait non plus pour valoriser l’image de l’éducation : les médias ont souvent parlé des choses qui ne fonctionnaient pas plutôt que des bons exemples.
On compare aussi souvent avec une époque où on consacrait beaucoup de temps à l’orthographe. Mais c’était il y a 50 ans, et depuis il y a eu bien d’autres matières importantes à entrer en jeu, qu’on n’enseignait alors pas. Il y a aussi beaucoup plus d’activités extra-scolaires. Les élèves n’apprennent pas moins, mais différemment« . Magali Guilhem précise : « L’arrivée des messages textes n’a pas non plus aidé pour l’orthographe. Aujourd’hui avec l’écriture intuitive sur les téléphones, ça aurait au contraire tendance à être bénéfique pour l’orthographe, car les jeunes visualisent les mots. » Pour Willy, quand on compare avec le système américain, « on se rend compte de la chance qu’on a. Les troisièmes cycles américains sont extraordinaires, mais pour les plus petites classes, le « par cœur » et les QCM ont quand même leurs limites. L’éducation française pousse beaucoup plus les enfants, et les amène à un esprit critique incomparable. » « Ce n’est pas juste emmagasiner du savoir, mais aussi la structuration d’une pensée« , complète Magali. Et c’est ce que les quatorze nationalités différentes qui fréquentent l’école viennent y chercher auprès d’une équipe qui, comme on le voit, est composée de passionnés.
Il faut aussi noter que, si l’école se développe si vite, c’est aussi parce que ses fondateurs ont beaucoup misé sur la communication, en embauchant un professionnel à plein temps, Dan Hannigan, qui a su les faire connaître à grande vitesse en Floride centrale.
French American School of Tampa Bay
2100 62nd Ave N, St. Petersburg, FL 33702
Tél : (727) 800-2159
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