Primaires : Buttigieg gagnerait l’Iowa. Biden serait quatrième derrière Sanders et Warren
Un bug électronique serait à l’origine du report de 24 heures du caucus de l’Iowa, la première étape des Primaires du Parti Démocrate. Voici les résultats quasi-définitifs (99%).
La surprise n’est pas celle qui était annoncée par les sondages (en tout cas pas les plus récents) : c’est l’ex-maire centriste de South Bend (Indiana) Pete Buttigieg qui arriverait en tête du caucus de l’Iowa avec 26,2%, suivi par le socialiste Bernie Sanders (qui était pronostiqué en tête) et qui serait légèrement derrière, à 26,1%. Avec 18%, Elizabeth Warren s’assure une position plus élevée que prévue. Il faut dire que les candidats se sont apparemment répartis les points du favori, Joe Biden, qui coule à 15,8%.
Autre surprise : Amy Klobuchar est à 12,3%.
Rappelons qu’en 2016 Bernie Sanders était arrivé deuxième de ce caucus de l’Iowa, à quasi-égalité avec Hillary Clinton (il avait 49,6% et elle 0,2% de plus).
La dégringolade de Joe Biden dans l’Iowa est d’autant plus brutale qu’il était leader dans les sondages il y a quelques semaines, et que Bernie Sanders ne les avait jamais dominés.
Etat des forces
Pete Buttigieg est donc l’homme fort de ce début de primaires, et il s’agit d’un camouflet pour Bernie Sanders (qui devrait néanmoins gagner le New Hampshire). Sanders confirme toutefois qu’il domine le camp « radical », loin devant Elizabeth Warren. Les candidats vont comme d’habitude jeter l’éponge les uns après les autres dans les semaines qui viennent, et il faudra alors surveiller la répartition des votes entre d’une part les radicaux (à priori Sanders sera leur principal candidat) et les centristes (notamment Buttigieg et Bloomberg, si Biden disparaît, ce qui est désormais plus que possible). La primaire démocrate est donc très ouverte, et elle devrait le rester jusqu’au Super Tuesday du 3 mars lors duquel de grandes tendance devraient se dessiner.
Pour le moment, il est possible de noter que le vote cumulé dans l’Iowa des radicaux Bernie Sanders et Elizabeth Warren donne 43,4%.
Rappelons que Michael Bloomberg est parti très tard en campagne, et qu’il fait l’impasse sur les primaires de février, se concentrant sur le « super-tuesday » de mars, et les suivantes. Le milliardaire va avoir un souci : l’espace est désormais occupé au centre par Pete Buttiegieg (qui a nettement moins de moyens pour mener campagne).
Voir aussi :
– Le Socialiste Bernie Sanders peut-il devenir président ?
– Tous nos articles sur les élections présidentielles et primaires américaines
Qui est Pete Buttigieg
Il a 38 ans est il est né à South Bend (Indiana), ville dont il a été le maire durant 8 ans, jusqu’au 1er janvier 2020. Il est à la fois le premier candidat majeur à n’être QUE maire (et pas sénateur ou gouverneur). Il est aussi le premier candidat majeur à être ouvertement gay. Ex-militaire, il est bien évidemment progressiste (comme tout le parti), mais considéré comme « centriste », partisan d’un capitalisme démocratique.
Résultats (partiels) :
– Pete Buttigieg : 26,2
– Bernie Sanders : 26,1
– Elizabeth Warren : 18
– Joe Biden : 15,8
– Amy Klobuchar : 12,3
– Andrew Yang : 1%
– Michael Bennet : <1%
– Michael Bloomberg : <1%
– Tulsi Gabbard : <1%
– Tom Steyer : <1%
Les prochaines primaires :
– Le 11 février : New Hampshire.
– Le 22 février : Nevada.
– Le 29 février : Caroline du Sud
– Le 3 mars : Super Tuesday (40% des délégués élus ce jour-là dans plusieurs Etats).
– Les primaires continuent jusqu’au 6 juin (calendrier sur la page Wikipedia dédiée)
Une semaine politique folle aux Etats-Unis (Editorial)
Ce n’est pas la meilleure semaine pour le Parti Démocrate américain : ainsi un bug électronique serait à l’origine du report de 24 heures du caucus de l’Iowa, celui qui permet de donner une tendance électorale réelle, après deux ans de sondages et autant de rêves de victoire. Pire : le candidat des « élites » du parti, Joe Biden, semble être en perdition. Le reste du calendrier est chaud comme la braise : demain (mercredi) ce sera le sénat qui rejettera (sans surprise) une tentative de destitution du président qui s’avère partisane, puisqu’il n’y a qu’un seul parti (Démocrate) à l’approuver. Et, le timing étant ce qu’il est, dès ce soir à 21h (East Coast), le président Donald Trump se présentera ainsi renforcé devant le Congrès afin de prononcer son « adresse sur l’état de l’Union » (State of the Union Address) qui s’annonce déjà historique… au moins en tentatives d’humiliations mutuelles.
Les campagnes électorales américaines sont d’ordinaires très violentes, et rarement très intellectuelles, mais généralement les adversaires se serrent la main après l’énoncé des résultats. Depuis 2016 les tensions se sont au contraire accentuées entre Démocrates et Républicains qui se considèrent les uns et les autres comme des « maffieux » (ou quelque chose s’y approchant), avec une vie politique qui se résume ainsi à des « affaires » envenimées par médias interposés. Problème : il n’y a véritablement que deux partis politiques aux Etats-Unis. Et quand l’un des deux va mal… c’est déjà un gros problème pour la démocratie. Sans parler de la nécessité d’avoir des médias à peu près neutres. De ce côté-là aussi, CNN, Fox News, aussi bien que la presse écrite… ressemblent désormais plus aux médias du Far West qu’à autre chose. Ces soubresauts sont donc assez inquiétants et de mauvaise augure en début d’année électorale.
Gwendal Gauthier
directeur du Courrier de Floride
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