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Ephéméride américaine de décembre 2020 : ça s’est passé dans l’histoire des Etats-Unis

Comme chaque mois, voici quelques anniversaires spécialement marquants de l’histoire américaine.

Rosa Parks a le courage de dire « non »

C’était il y a soixante-cinq ans…. et ce n’était pas juste un coup de tête : Rosa Parks était une militante des Droits Civiques bien avant ce 1er décembre 1955, dans une Amérique régie par les lois « Jim Crow » mises en place pour entraver les libertés des anciens esclaves, et permettant de maintenir de facto la ségrégation.

Rosa Parks en 1955 avec Martin Luther King en arrière-plan.
Rosa Parks en 1955 avec Martin Luther King en arrière-plan.

Ce jour-là, à Montgomery Alabama, elle refuse de céder quand le chauffeur de bus exigea qu’elle laisse sa place à un Blanc. Dire « non » était moins facile qu’il n’y paraît aujourd’hui. Arrêtée et inculpée, elle provoquera par son geste des procès et une lutte immense qui amènera à changer les lois et à abroger les discriminations : une contestation qui deviendra un événement fondamental de l’histoire des Etats-Unis. « Les gens racontent que j’ai refusé de céder mon siège parce que j’étais fatiguée, mais ce n’est pas vrai. Je n’étais pas fatiguée physiquement, ou pas plus que d’habitude à la fin d’une journée de travail. Je n’étais pas vieille, alors que certains donnent de moi l’image d’une vieille. J’avais 42 ans. Non, la seule fatigue que j’avais était celle de céder. »

Le bus est aujourd’hui exposé au Henry Ford Museum de Dearborn, Michigan. On en parle bien entendu dans les musées de Montgomery, et une réplique est exposée dans l’incontournable Musée des Droits Civiques de Memphis.


Lincoln fait passer le XIIIe amendement :

Œuvre fondamentale d’Abraham Lincoln et des Républicains, la « proclamation d’émancipation » des esclaves date du 1er janvier 1863. Mais elle était juridiquement bancale. En effet, Lincoln avait utilisé un article stipulant que les Etats-Unis avaient le droit de se saisir de la propriété des pays avec lesquels ils étaient en guerre. Ils clamaient donc leur propriété sur les esclaves d’un « pays » (le Sud) afin de les libérer, alors que, précisément, ils refusaient de reconnaître le sud comme un pays et que c’était même pour cela qu’ils étaient en guerre contre lui. Par ailleurs, cette déclaration n’abolissaient donc techniquement pas l’esclavage dans les quatre Etats du Nord qui le pratiquaient toujours (sans avoir fait sécession). Alors que l’esclavage n’existait plus dans le Sud, il restait encore 40 000 esclaves dans le Kentucky ! Depuis 155 ans, et cette date du 6 décembre 1865, l’amendement stipule donc officiellement : « Ni esclavage, ni servitude involontaire, si ce n’est en punition d’un crime dont le coupable aura été dûment condamné, n’existeront aux États-Unis ni dans aucun des lieux soumis à leur juridiction ». La résolution d’amendement porte la signature de Lincoln, mais il avait été assassiné en avril, avant sa ratification par les Etats.

"Gala nue regardant la mer qui à 18 mètres laisse apparaître le président Lincoln", au Salvador Dali Museum de St Petersburg
« Gala nue regardant la mer qui à 18 mètres laisse apparaître le président Lincoln », au Salvador Dali Museum de St Petersburg

John Lennon est assassiné

Le 8 décembre 1980 à 22h52, la plus puissante voix artistique de son époque, l’ex-chanteur des Beatles John Lennon, s’effondre, fauché par quatre balles, devant son domicile de New-York City. Condamné à la perpétuité avec une période de sûreté de 20 ans, le tireur, Mark David Chapman (originaire du Texas), est toujours en prison aujourd’hui, après onze demandes de libération conditionnelle déposées depuis  l’an 2000. Dans une interview accordée à Lynne Schultz, Chapman justifia ainsi son geste : « Lennon nous dit d’imaginer un monde sans possessions, et le voilà avec des millions de dollars, des yachts, des propriétés et investissements immobiliers, se moquant des gens comme moi qui crurent ses mensonges et achetèrent ses disques, en construisant une grande partie de nos vies autour de sa musique. »

La couverture de Time à l'époque
La couverture de Time à l’époque

Arrivée du Mayflower à Plymouyth

Il n’étaient pas les premiers immigrants à arriver en Amérique, mais ils sont ceux dont chacun se rappelle. Le 18 décembre 1620, il y a 400 ans, un groupe de 102 Puritains anglais arrivèrent à bord du Mayflower sur le site de Plymouth, dans l’actuel Etat du Massachussets, où ils occupèrent un village indien abandonné. Cinquante d’entre eux périrent durant cet hiver rigoureux. Les autres colonisèrent les futurs Etats-Unis d’Amérique. Ces « Pères Fondateurs » avaient signé le « Mayflower Compact » à bord du bateau en novembre ; un l’ensemble de règles démocratiques qui allaient gérer leur future cité et l’état d’esprit de ce qui deviendra un jour un grand pays. Un an plus tard ils célèbreront le premier Thanksgiving.

La signature du Mayflower Compact, tableau d’Edward Percy Moran, conservé au musée de Plymouth.
La signature du Mayflower Compact, tableau d’Edward Percy Moran, conservé au musée de Plymouth.

Sitting Bull et Wounded Knee

Voici l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire de l’Amérique : le 15 décembre 1890, il y a 130 ans, Sitting Bull, glorieux chef et médecin lakota (tribu autochtone sioux) est tué par un policier de sa réserve de Standing Rock (Dakota-du-Sud), venu l’arrêter sur ordre du gouvernement américain. En conséquence, une partie des Sioux, pratiquant la religion de « La Danse des Esprits », quittent la réserve.

Le corps congelé du chef Big Foot dans la neige de Wounded Knee, avec les soldats en arrière plan.
Le corps congelé du chef Big Foot dans la neige de Wounded Knee, avec les soldats en arrière plan.

Deux semaines plus tard, le 29 décembre 1890, cinq cents soldats du 7e régiment de cavalerie des États-Unis, les encerclent près de la rivière Wounded Knee, afin de les déporter vers le Nebraska. Alors que les Amérindiens sont désarmés et dans la neige, tout à coup, un coup de feu retentit, dont personne ne connaît encore l’origine. La cavalerie américaine tira alors dans tous les sens, tuant 153 Sioux dont 62 femmes et enfants, le chef Big Foot, mais aussi 26 de ses propres soldats américains !

Wounded Knee reste dans les mémoires comme le « dernier grand massacre d’indiens aux Etats-Unis ». Il est aussi l’un des rares dont les victimes ont été photographiées.

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