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USA : De grandes disparités dans la (pauvre) espérance de vie des Américains

On ne dira jamais assez de mal de la manière dont les Américains gèrent leur santé. Comme nous aimons les USA, on ne le fait pas souvent… mais il faut quand même le faire parfois ! Chacun sait que l’espérance de vie a plongé durant la crise de la Covid-19, alors qu’auparavant elle n’était déjà pas brillante pour un pays « civilisé » et au passage le plus riche de la planète. Pour comparaison, si les Japonais sont les mieux placés avec une espérance de vie à 84 ans, les Français quinzième (82 ans) les Canadiens vingtième (81 ans), les Américains sont 40e avec seulement 78 ans d’espérance de vie.

Mais le principal problème ici, ne réside pas tant dans la moyenne que dans la disparité. Si vous vivez à Aspen (CO) ou à Santa Barbara (CA) alors vous vivrez probablement autour de l’âge de 87 ans. Mais si vous vivez dans le Union County de Floride, alors pour vous ce sera 67 ans, soit vingt de moins ! Pour l’anecdote, le pire comté est Pemiscot County dans le Missouri, où on vit en moyenne jusqu’à 64 ans.

Union County est tout au nord de la Floride, dans ce qu’on appelle « Le Sud » des Etats-Unis (la région de Miami ayant été colonisée tardivement). Et c’est ce « sud historique » qui est en tête des comtés où on vit le moins vieux. C’est bien évidemment relié à la pauvreté et, s’il faut le préciser, les villes pauvres ne sont pas seulement dans le sud, loin de là.

Mais la première remarque qu’on peut faire, c’est que la discrimination n’a jamais vraiment cessé à l’encontre des populations du Sud. L’économie agricole avait été ruinée par la fin de l’esclavage et, si si l’abolition était évidemment une bonne chose, néanmoins le « Nord » n’a jamais réaménagé, reconstruit, le Sud tel qu’il le méritait. Les victimes d’aujourd’hui sont aussi bien les descendants d’esclavagistes que les descendants d’esclaves et, très nombreux, ceux qui ne descendent ni des uns ni des autres. Quand on parle de système discriminatoire…

C’est d’autant plus inadmissible quand on connaît les richesses naturelles et humaines du Sud. Quand quelqu’un y réussit, il est malheureusement la plupart du temps « happé » par New-York ou San Francisco…

Attention aux tentatives de suicides chez les enfants

C’est consternant d’avoir à publier ce genre d’avertissements, mais il est vrai que, d’une part, le cadre dans lequel les enfants grandissent a été profondément bouleversé ces dernières décennies, avec des conséquences encore difficiles à prévoir. Mais, d’autre part, les statistiques morbides sont déjà là : les visites aux urgences pédiatriques pour les enfants, ados et jeunes adultes sont passées aux USA de 4,8 millions à 7,5 millions entre 2011 et 2020.

Dans le même laps de temps, les visites aux urgences psychiatriques ont quasiment doublé. Les admissions relatives aux suicides sont passées de 0,9% à 4,2% des visites aux urgences pédiatriques.  Celles des filles a progressé de 52% entre 2019 et 2021.

Alors, certes, ces stats ont augmenté durant la pandémie de Covid (et ce n’est pas à défaut d’avoir été averti que les confinements auraient des « effets secondaires » sur la santé mentale d’un grand nombre). Mais, quoi qu’il en soit, il faut tout de même faire attention à la santé mentale des enfants : les évolutions sociétales sont, pour leur cas, assez difficiles à prévoir.

La première remarque était géographique. La deuxième est raciale : si vous naissez « Noir » aux Etats-Unis, alors le jour de votre naissance vous venez déjà de perdre 5 ans d’espérance de vie sur le bébé « blanc » dans la chambre d’à côté.

Donc, pour résumer, si vous naissez noir dans un comté du sud, par exemple à Memphis où vos ancêtres étaient esclaves… vous avez de bonnes raisons de vous demander si, vraiment, tout à été fait pour améliorer vos conditions de vie depuis 1865.

Pour revenir à la pauvreté, elle crée en elle même des problèmes, mais elle oblige aussi à vivre dans des comtés où il y a plus de drogues, plus de violences, moins de services médicaux, moins d’alimentation saine, aucun contrôle sur les ventes armes…

Chacun sait que des dispositifs politiques peuvent réduire le nombre des morts violentes évoquées ici ou les mauvais soins… Mais, au contraire, les écarts dans les revenus continuent de s’accroitre, l’investissement dans les comtés également, et il est important de l’évoquer régulièrement car le résultat est dramatique.

Comme le note le L-A Times du 5 avril, Il faut le préciser, « sur les 20 États ayant les pires espérances de vie, huit font partie de ceux (douze) qui n’ont pas mis en œuvre l’expansion de Medicaid en vertu de la loi sur les soins abordables (Obamacare). Les conséquences de cette résistance républicaine obstinée à un programme dont les dépenses sont couvertes à plus de 90 % par le gouvernement fédéral comprennent la fermeture d’hôpitaux ruraux et des taux élevés de résidents non assurés. » Rappelons qu’aux dernières élections de mid-terms le Parti Républicain ne promettait plus d’arrêter Obamacare (tout ça pour ça !).

Autre précision : Il nous paraît beaucoup trop facile d’accuser les Etats pauvres d’être « pauvres à cause des Républicains » (ils l’étaient déjà au XXe siècle quand ils étaient Démocrates, et il ne faut pas attendre des « pauvres » qu’ils aient la même majorité que les « riches »).

Voir aussi :

https://courrierdesameriques.com/2023/05/27/overdoses-dopioides-aux-etats-unis-breaking-very-bad/


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