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Présidentielles américaines : le spectre du « troisième homme » : Joe Manchin et les autres

Dans l’histoire américaine, jamais un « troisième parti » (autre que les deux habituels) n’a gagné l’élection présidentielle. Il est toutefois arrivé à un nouveau parti de terminer deuxième, et d’ainsi devenir un « parti d’alternance ». Ceci dit, les deux partis en place (Démocrate et Républicain) le sont depuis 1856 avec à cette époque-là la création du Parti Républicain, qui se distinguait par son souhait de vouloir abolir l’esclavage…

Le « bipartisme » américain et les partis qui le composent sont donc stables dans la durée, et il paraît assez peu probable que le candidat d’un « autre parti » vienne gagner l’élection de 2024, d’autant qu’il reste un an avant son déroulement et qu’on ne voit pas bien quel parti pourrait gagner une telle popularité en si peu de temps.

A défaut de pouvoir la gagner, un troisième parti peut très bien « faire » l’élection. Comme dit l’adage, « avec des si on pourrait mettre Paris en bouteille », mais il est certain qu’en l’an 2000, si les « Greens » ne s’étaient pas présentés, le Démocrate Al Gore aurait alors remporté la Floride et donc l’élection présidentielle, à la place de George W Bush.

Mme Clinton aurait aussi pu potentiellement gagner en 2016 (à la place de Trump) SI le Green Parti et autres partis ne lui avaient fait perdre le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie. On pourra objecter qu’à l’époque le Parti Libertarien avait aussi, pour sa part, pris des voix à Donald Trump. Mais, ainsi, le candidat d’un « Third party » peut avoir un réel pouvoir.

La dernière fois, en 2020, l’écart entre les candidats Trump et Biden était plus élevé. Mais si « le pouvoir use », alors Joe Biden connaîtra peut-être cet effet d’usure en 2024 qui le rapprocherait du score de Trump, et ainsi un « troisième parti » (ou plusieurs) pourrait avoir de l’impact.

Outre les Libertariens et les Greens, qui vont de nouveau concourir, il est possible qu’une nouvelle candidature fasse des vagues, principalement au détriment de Joe Biden : celle du parti politique « No Labels » (qu’on peut traduire par « sans étiquette ») (sauf qu’ici c’est vraiment son nom). Ce parti menace de présenter un candidat à deux conditions :

– Si après le Super Tuesday (5 mars 2024) il parait évident que les deux candidats seront de nouveau Trump et Biden.

– Si un potentiel candidat « No Labels » a des chances de gagner.

Pour le moment ce troisième candidat pourrait être Joe Manchin, qui pense justement pouvoir gagner. Manchin est un Démocrate relativement centriste, âgé de 75 ans qui a été gouverneur de Virginie Occidentale entre 2005 et 2010, et qui depuis lors en est sénateur. L’hebdo The Economist a publié une page entière en août sur sa possible candidature. Pour le moment Manchin se contente de ne pas exclure d’être candidat.

www.nolabels.org

Les deux « front runners » Trump et Biden ne semblent pour le moment pas pouvoir être menacés durant leurs primaires respectives, leurs adversaires étant très loin derrière eux. Chez les Républicains, Ron DeSantis a coulé à 15%, alors qu’au Parti Démocrate, Robert Kennedy Junior a du mal à atteindre les 13%. Un temps considéré comme potentiellement dangereux pour le président Biden, les bizarres déclarations sur les vaccins du fils de Bobby Kennedy ne semblent pas l’avoir aidé à gagner en popularité.

Généralement, aux USA on a du mal à bousculer les géants, mais la campagne ne fait que commencer et tout est donc encore possible !


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