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Echecs d’investisseurs Français en Floride : on tient un champion du monde ! (Notre éditorial)

Franchement, on ne se réjouit du malheur de personne, et encore moins quand il s’agit d’un Français qui échoue en Floride, puisque nous participons – en tant que journal – à rendre cet Etat attrayant pour les francophones tentés par l’aventure américaine.

Néanmoins, il y a forcément des échecs (les visas investisseurs comprennent explicitement une part de risque), et sur le nombre (plus restreint) de ceux qui avaient traversé l’Atlantique avec fracas pour réussir en Amérique (« vous allez voir ce que vous allez voir ») un certain nombre se justifie de leur échec vis à vis de leur famille et de leurs amis de cette manière : cet échec est dû à tout le monde… sauf à eux mêmes. C’est pas de leur faute s’ils sont rentrés en France.

Un Français a récemment publié (sans mettre son nom complet, forcément) un long texte de ce genre sur un réseau social. Voici son histoire : durant des années, il est intervenu depuis la France pour donner des conseils à tout le monde dans les groupes de Français de Floride. Il savait tout mieux que tout le monde sur à peu près tous les sujets. Il voulait venir et il disait qu’il allait venir. A tel point que certaines personnes se demandaient s’il était mythomane. Et puis… un jour il est venu. Ce qui souligne une belle détermination.

Problème : il est agent immobilier, et il n’y a pas de visa investisseur pour les agents immobiliers. Les avocats ne pouvaient donc pas (à notre connaissance) faire de dossier pour la profession qu’il allait exercer en Floride. On ignore pour quel métier il a réussi à avoir un visa, mais ainsi, pour ça, il a fait appel à un « consultant en immigration », un métier qui n’existe quasi uniquement qu’en Californie. Sauf que, ces « consultants » n’ont légalement pas le droit de donner de conseils juridiques ou de demander des visas (ils peuvent conduire la voiture d’un demandeur d’asile, et c’est à peu près tout). Néanmoins certains Californiens, dont plusieurs Français, le font quand même. L’un d’eux écrit même sur les réseaux sociaux qu’il est « avocat d’immigration », alors qu’il ne l’est pas. On appelle ça un « exercice illégal d’une profession réglementée », et ce n’est pas rien : c’est le genre d’imposture qui vous envoie directement en prison. Depuis lors, le site internet de l’imposteur en Californie a disparu. Il y a une plainte contre lui pour une accusation de « vol » et «d’émission de « faux » documents, et il ne s’est pas rendu aux convocations judiciaires durant l’été.

Mais, le Français dont on parle aujourd’hui, celui qui a obtenu son visa de cette manière, vante tout de même les services d’un  « consultant en immigration », et assure qu’il est bien meilleur que « les avocats » de Floride qui tentent de cacher leur « médiocrité ». Lui il sait, il peut juger.

Dans son récent post sur ses propres déboires en Floride, il critique aussi beaucoup les Français de Floride (c’est surtout pour ça qu’on en parle aujourd’hui). Lui il sait, il peut juger.

Il en veut, dans son récent post, aux agents immobiliers qui lui ont conseillé de ne pas dire qu’il était agent immobilier alors qu’il n’avait pas encore sa license.

Oui, il y a une quantité bien réelle de Français qui avant même d’arriver aux USA commencent à s’affranchir des règles : c’est la meilleure preuve qu’ils n’ont pas bien compris comment ça se passe ici.

Revenons à l’investisseur en échec. Arrivé à Miami en début d’année 2024, il a finalement obtenu une license d’agent immobilier au printemps. Celui qui sait mieux que tout le monde, et qui critique beaucoup ses compatriotes, n’a pas publié ce petit calcul que nous allons porter à votre connaissance, donc on va le faire pour lui : il est resté en activité… trois mois sur le territoire américain !!! Ca lui a permis de devenir encore plus spécialiste qu’avant en business américain !

Donc il critique tout le monde et attribue ses échecs aux autres. Il oublie aussi de dire combien de ventes il a réalisé en trois mois. Il a beaucoup parlé de son activité sur les réseaux sociaux… mais pas de ses ventes !!!!!!

Comme il a fait volontairement beaucoup de bruit dans la communauté française de Floride (on n’a jamais vu un phénomène pareil), son histoire méritait d’être racontée. Encore une fois, ce n’est pas parce qu’il est en échec qu’on écrit cet article, mais parce qu’il y a une limite aux médisances.

Il pense toujours, vu ce qu’il a écrit, que l’imposteur de Californie était le maillon fort de son aventure, lui ayant fait passer son dossier « en cinq minutes à l’ambassade ». Alors que, si à la place il avait eu recours à un avocat d’immigration, celui-ci lui aurait certainement dit qu’il ne pouvait pas venir aux Etats-Unis avec un tel dossier. Ca lui aurait économisé le temps et l’argent perdu pour sa préparation, son déménagement (et ses trois mois d’activité). Et il aurait pu à la place élaborer un meilleur dossier.

Morale de l’histoire pour les personnes qui souhaitent émigrer vers les USA : bien sûr vous pouvez demander des conseils sur les réseaux sociaux. Mais au final il faudra qu’un professionnel confirme ce que vous y avez entendu.

Gwendal Gauthier

Directeur du Courrier des Amériques


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Frederique Zetlaoui agent immobilier en Floride

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