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Libârté d’expression ? (éditorial du journal le Courrier des Amériques)

Ce mot « Libârté » a été inventé et utilisé au Canada durant la crise de la Covid-19 pour se moquer des personnes qui contestaient les restrictions, les confinements ; les antivax-covid etc… Et c’est la chose la plus absurde que j’ai entendu. Comme si, au moment où les gouvernements enferment l’ensemble de leurs citoyens, il n’y avait pas une légitimité à avoir un peu d’esprit critique, à regarder si les gouvernements n’allaient pas trop loin. Les personnes intelligentes qui ont moqué « la libârté » en 2020 seraient bien inspirées de regarder les tendances politiques du jour, de 2025, au Canada et aux USA : c’est devenu très « libârtaire » n’est-ce pas ? Sur ce point précis de la liberté : vous êtes aujourd’hui démocratiquement minoritaires, donc… ça veut dire que avec eu tort de vous moquer de la « libârté ». Je ne parle pas ici (du tout) des restrictions sur la Covid : vous avez eu tort de vous moquer de cette notion essentielle qu’est la liberté ; qu’elle soit invoquée par vos amis ou par vos ennemis, il n’y a pas de mauvaise époque pour la respecter et pour s’en soucier.

Ainsi, comme vous pouvez le constater, les libertaires populistes prennent le pouvoir dans un certain nombre de pays, et il y a des conséquences au niveau de la liberté d’expression, notamment sur internet et les réseaux sociaux (RS). Comme les RS sont organisés aux Etats-Unis, les patrons des RS y sont désormais « favorables à la liberté d’expression ». Le même Zuckerberg qui avait coupé le Facebook de Trump avant même la prise de pouvoir de Biden (en janvier 2021) s’est de nouveau étalé comme une carpette rouge sous les pieds de celui qui n’était pas encore président : en janvier 2025 cette fois «Zuck » est favorable à la liberté d’expression !!! Je me moque de lui (je pourrai écrire de nombreuses pages sur ses graves forfaitures) mais en fait chacun – gouvernements et RS – joue ici un jeu de dupes dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises. Je me résume : depuis le Moyen-Âge ce sont les pouvoirs publics qui régissent la liberté d’expression et la délimitent par la loi  : la loi sur les insultes publiques, la diffamation, les menaces de mort, et (dans certains pays) le racisme (etc…) qui ne sont pas considérées comme des « expressions » ou des « opinions », mais comme des délits ou même des crimes (quand par exemple une personne en fait tuer une autre en incitant par la parole une tierce personne à passer à l’acte).

Depuis toujours, dans tous les pays : les gouvernements des pays civilisés payent des policiers et des juges pour encadrer l’expression. Mais, depuis l’avénement d’internet, les gouvernements ont vite réalisé qu’ils leur faudrait désormais embaucher des milliers de fonctionnaires pour faire appliquer la loi sur les RS et autres forums. Alors plutôt que de régler le problème, ils se sont défaussés sur les propriétaires des RS. Parfois ils demandent à Facebook, Twitter et autres de faire respecter la loi (comme en ce moment le gouvernement français qui menace de fermer X). D’autre fois, à l’opposé (comme en ce moment aux USA), ils revendiquent une « liberté d’expression totale ». Bien sûr, nous savons tous que malheureusement il y aura un jour de nouveaux actes terroristes, et que certains auront été préparés sur les RS. Ce jour-là les partisans de la liberté d’expression absolue vont changer d’avis (trop tard). Autre exemple, un certain nombre de libertaires trumpistes pense savoir qu’il y aussi beaucoup de trafics d’enfants par des pédophiles. Et… n’est-ce pas (entre autres) sur internet que se trafic se déroule ?

Et pour Tik-tok il faut penser quoi ? L’arrêter comme le préconisait le Trump d’hier ? Ou l’autoriser comme le demande le Trump d’aujourd’hui.

Alors, c’est vrai que la censure de Zuckerberg a été malsaine au dernier degré : nombreux sont ceux qui l’ont expérimenté, et on n’a pas entendu dire que Zuck allait totalement arrêter de censurer pour un oui ou pour un non.

Maintenant, je l’ai déjà dit ici, et on m’a répondu : « donc tu préfères que ce soit les gouvernements qui pratiquent la censure, plutôt que les Réseaux sociaux ? » Oui, effectivement je préfère que la liberté soit encadrée par les gouvernements plutôt que par Zuckerberg (qui n’est pas la personne la plus intelligente de la planète) ou Musk (un génie un peu bizarre quand même ; avec un certain nombre de conflits d’intérêts). Quand un gouvernement ne nous plaît pas, on peut essayer d’en changer (c’est ce qui vient de se passer à peu près en même temps en France, aux Etats-Unis et au Canada). Par contre essayez d’aller enlever Zuck ou Musk de leurs trônes respectifs de quasi-dieux, qui n’ont été élus par personne ?

Oui, ça coûterait cher aux gouvernements de prendre la responsabilité de la « police du web » mais ainsi ils pourraient en expérimenter les limites.

En cas contraire, les patrons des RS vont continuer de « privatiser l’expression » ; de faire leur loi (qui n’est pas NOTRE loi) et, à chaque fois qu’ils auront poussé leur irresponsabilité un peu trop loin, alors ils retourneront leur veste ou ils en feront une belle carpette à utiliser quand le prochain président sera élu et qu’ils lui proposeront de leur marcher dessus.

La liberté est un bien trop précieux pour qu’on puisse s’en moquer. Au contraire, il faut agir… et enfin terminer l’encadrement juridique du web, 36 ans après sa création : c’est la condition de notre libârté liberté d’expression.


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