A LA UNE à Miami et en Floride FLORIDE : Snowbirds

Les Canadiens et le (très faible) boycott de la Floride (éditorial du Courrier des Amériques)

La Rédaction octobre 29, 2025

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Le Snowbirdisme a débuté après la Seconde Guerre Mondiale. Depuis lors il a progressivement augmenté, pour devenir un mode de vie « normal » au sein des populations retraitées du Canada ou du nord des USA. Il y a toujours eu des voix pour crier à la « trahison » contre ceux qui allaient dépenser leur retraite dans un autre pays. Mais, somme toute, tant que l’économie va bien, ça n’a pas dérangé grand monde, et ce mode de vie s’est ainsi imposé. Au moment de la crise des prêts subprimes (2008-2012), presque tous les retraités canadiens avaient les moyens de passer ses hivers en Floride, et l’effondrement du coût de l’immobilier en Floride a permis à des dizaines de milliers (ou plus) de sexagénaires d’y acheter maison ou condo. La situation était tellement favorable que, depuis lors, et pour la première fois, le nombre de Snowbirds diminue : le taux de change est moins favorable, le coût de la vie a augmenté partout, et ceux qui avaient 65 ans en 2008 ont aujourd’hui dépassé les 80 ans : les assurances sont devenues trop chère pour eux et c’est le moment de vendre, beaucoup plus cher, le bien qu’ils avaient acquis au soleil.

Voir aussi :

Menu de notre dossier spécial Snowbirds 2025-2026

Gwendal Gauthier / Le Courrier des Amériques — par Gwendal Gauthier directeur du Courrier des Amériques

Pourtant, lors du dernier trimestre 2024 on a encore vu une augmentation de +6,7% de Canadiens en Floride par rapport à l’année précédente, et ce alors même que les Snowbirds arrivent surtout en novembre et décembre, soit, cette année-là, essentiellement APRES l’élection de Donald Trump. Ce n’est pas une grande surprise : en 2016 l’élection de Trump avait déjà été sensée interrompre le tourisme canadien, et rien ne s’était produit.

La « trahison politique » évoquée par certain n’est donc pas la première. C’est aussi comme ça que les médias et plusieurs de leurs lecteurs avaient considéré les Snowbirds qui avaient osé venir en Floride pendant la crise de la Floride entre 2020 et 2022. Comme si le fait que des retraités en Floride aille en auto durant six mois en Floride augmente le taux de contamination au Québec. En tout cas, à ce moment-là, comme toujours, les Américains étaient contents de les recevoir en Floride.

Mais, ainsi, vu les conditions économiques, on est passé de 4.2 millions de Canadiens qui se rendaient en Floride il y a une dizaine d’années à « seulement » 3,4 (en 2024).

De notre point de vue, ça ressemble plus à un ajustement qu’à autre chose : un retour à la situation d’avant la crise des subprimes.

Nous écoutons chaque année des institutions qui travaillent (comme nous) avec les millions de Snowbirds, et la crise politique entre le Canada et les Etats, si elle n’est agréable pour personne, n’est toutefois pas un grave problème pour les Snowbirds. Un petit nombre (18%) a décidé d’aller passer des vacances ailleurs cette année. Une fois qu’ils auront goûté aux moustiques cubains et aux coupures d’électricité, ou bien aux joies de la sécurité mexicaine, de la touriste etc… on en reparlera avec eux l’année prochaine ! D’ailleurs le gouvernement du Canada a émis des avertissements pour le tourisme dans ces pays. Par ailleurs, aller à Cuba parce qu’on boycotte la Floride pour des raisons politiques… je pense que je vais me passer de faire un commentaire !

Il n’y a pas de jugement de notre part sur ceux qui souhaitent boycotter la Floride : c’est parfaitement leur droit. Rappelons quand même juste un chiffre, quant à l’efficacité d’un tel boycott. L’ensemble des Canadiens en Floride y représente 3% du tourisme. Or la croissance annuelle de tourisme en Floride est de +3%. Il n’y a que 18% des Canadiens a boycotter la Floride, mais s’il y avait 100% à le faire, personne en Floride ne s’en rendrait compte (à part les professionnels qui aiment travailler avec les Canadiens).

Donc, nous tapons un peu dur sur les médias canadiens dans les deux articles ci-contre, mais… d’une part ils le méritent, et d’autre part nous pouvons facilement prédire qu’ils vont continuer à inventer des méfaits sur la Floride : dès le mois d’octobre ils avaient repris cette tendance.

Une certitude : quoi que fasse les politiques et quel que soit les avis des médias : Floride reste et restera toujours Québec-Beach !