Le Petit Québec en Floride
Ca se passe à quelques kilomètres de Miami, dans le comté de Broward, et ça dure depuis des décennies : de plus en plus de Québécois (mais aussi de Français) viennent passer l’hiver au soleil dans cette partie de la Floride, sans compter tous ceux (très nombreux) qui ont décidé d’y rester toute l’année. Broward, et en particulier les villes de Hollywood et Hallendale, y ont gagné le surnom de « Petit Québec » ou de « Floribec ». Du coup, d’autres francophones (Français, Belges, Suisses) s’y installent aussi de plus en plus.
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Les villes du Petit Québec : Hallandale, Hollywood, Dania Beach mais aussi, en moindre mesure : Fort Lauderdale, Pompano Beach, Comté de Palm Beach.
Au coeur de Broward, il est un endroit où on peut passer des mois sans avoir à prononcer un mot d’anglais. Des restaurants, des banques, des journaux, des commerces en tous genres : ici, le français est le roi. Dès les premières neiges, ils sont chaque année 1 million de Québécois à franchir les 2500 kilomètres qui les séparent de la Floride.
Tout a commencé avec l’essor du tourisme de masse, dans les années 1960-70. Les familles québécoises y viennent alors pour des séjours plus courts que ceux d’aujourd’hui. Des motels et terrains de campings sont progressivement créés par des chefs d’entreprises Québécois entre Miami et Palm Beach. A l’aube des années 1990, la présence Québécoise est regroupée sur une cinquantaine de kilomètres de plages. Avec l’urbanisation galopante du nord de Miami, les « snowbirds », tels qu’ils sont surnommés, remontent un peu, et délaissent North Miami, Sunny Isles ou Aventura pour se focaliser beaucoup plus sur les communes voisines de Hallendale et Hollywood. Il faut dire que la plage d’Hollywood a des singularités intéressantes : elle est par exemple la seule sur la côte Est à posséder un broadwalk : une longue bordure où les piétons peuvent se promener sans voir aucune voiture à l’horizon. Là, durant l’hiver il vaut mieux savoir parler français, car si les Québécois sont installés un peu partout dans Broward, ils sont tous focalisés sur cette plage-là (et un peu aussi sur Lauderdale-by-the-Sea pour ceux qui habitent plus au nord). A son tour, vers la fin des années 1990, Hollywood a vu l’urbanisation et ses millions de dollars arriver sous forme de béton. De nombreux motels ont été rasés en bordure de mer, pour faire place à des complexes… plus complexes. Mais les Québécois sont quand même restés. Avec le « papy boom », les générations d’hier qui y passaient les vacances en famille reviennent désormais durant 3 ou 6 mois par an de leur retraite par ici, donnant corps au concept de
Vanessa et Marcel Racicot de la CCQF : la chambre de commerce Québec-Floride est très dynamique, et elle vient de fêter ses 5 ans ! http://www.ccquebecflorida.com
« snowbird ». Comme nous l’apprend Daniel Veilleux, président de la Desjardins Bank (voir son interview), « en 10 ans la moyenne d’âge a baissé de 10 ans« . Mario Taboika, un habitué qui vient chaque hiver à Fort Lauderdale, confirme que « les habitudes des snowbirds québécois ont changé avec les années. Beaucoup sont devenus propriétaires des maisons ou condos. Mais si la moyenne d’âge a baissé, c’est aussi parce que les assurances sont devenues dispendieuses pour certaines personnes âgées. Néanmoins les jeunes ne viennent pas tous ici en Floride, ils varient beaucoup plus qu’avant leurs destinations de voyage« . Avec les nouvelles générations, de nouveaux styles de touristes sont apparus : aussi bien des Ferrari à South Beach portant des plaques à fleur de lys, que des nouveaux propriétaires dans le comté de Palm Beach. Mais, toujours, Hollywood reste le centre du monde.
BEAUCOUP DE FRANÇAIS
Dès la fin d’après-midi, tout le monde converge vers Hollywood Boulevard, l’avenue du centre ville à quelques kilomètres de la plage, si agréable avec ses terrasses ombragées. Des restaurants et bars de toutes sortes sont installés sur le large boulevard, mais avec une petite particularité : les coiffeurs s’appellent Jean-Claude et Nathalie, des restaurants sont tenus par Karim le parisien, ou Céline ou Kimy (l’ancienne star du premier Loft Story, celui avec Loana). Les agents immobiliers aussi sont des Français de France, et même Daniel, l’épicier, est Français !
AMBIANCE FANTASTIQUE
« Entre les résidents Français et les touristes Québécois, durant certaines soirées d’hiver nous n’avons pas un seul client anglophone« , explique Karim Laitaoui, le petit nouveau du boulevard qui a ouvert son Bistro 1902 il y a 3 ans. « Je savais que j’aurais cette clientèle-là, mais de le vivre c’est très différent. Il y a eu beaucoup de légendes sur les francophones d’Hollywood, et la réalité est vraiment différente des rumeurs : l’ambiance ici est fantastique. » Les légendes font référence à ce passé assez lointain où les Québécois d’ici avaient souvent la réputation d’être un peu pingres et de ne pas trop sortir. Mais Karim a raison, les soirées à Hollywood sont toujours des fêtes très sympathiques pour tous. D’ailleurs les Français sont de plus en plus nombreux à venir y participer, vu qu’ils sont venus eux aussi résider en grand nombre dans le sud de Broward.
Des snowbirds préfèreront les soirées 100% canadiennes offertes par Rendez-Vous (sur US1) ou au restaurant « Frenchies’ », mais si certains touristes sortent le soir… d’autres rentrent… pour engager des parties de cartes interminables, ou assister à des concerts improvisés comme dans les années 1960 autour de la piscine du Richard’s Motel, une autre institution du « Petit Québec » le long de l’US 1 (où même les hôpitaux ont des noms français) et dans les autres établissements du quartier.
Aux alentours, les terrains de campings avec toiles de tentes comme dans les années 1950 n’existent plus vraiment (c’est mieux pour les moustiques et l’air conditionné) et, tout comme en France ils ont été remplacés par des emplacements pour mobile-homes ou des terrains de caravaning, ici appelés RV Resorts. Le plus mythique d’entre eux est l’Aztec RV resort de Margate (à l’ouest de Fort Lauderdale), avec ses 645 emplacements : un endroit de référence qui ressemble véritablement à une petite ville québécoise.
Un demi-siècle après, le « Petit Québec » est donc plus vivace que jamais et dès le mois de novembre prochain une nouvelle « transhumance » est ainsi attendue !
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NOUVEAU RECORD TOURISTIQUE
Avec 26,7 millions de touristes au premier trimestre 2014, la Floride bat à nouveau son propre record. La hausse est de 2% par rapport à l’année 2013. Les Canadiens ont pour leur part été 1,6% plus nombreux que l’an passé à venir ici durant l’hiver. Ils avaient une bonne raison pour ça : la saison a été particulièrement éprouvante dans la Belle Province.
Richard Clavet : “Le fait français va encore croître”
Richard est arrivé à Hollywood à l’âge de 25 ans. Depuis lors il a ouvert 7 hôtels et motels le long d’US1, entre Hollywood et Hallendale (et il n’est jamais à court de projets) ! C’est même lui qui a créé l’expression « Petit Québec » ; alors autant dire qu’il est un peu l’âme des lieux, le « gardien du temple” !
LE COURRIER DE FLORIDE : Richard, qu’est-ce qui a changé chez les snowbirds de Floride en 24 ans ?
RICHARD CLAVET : La période de la fin des années 80′ correspondait à la fin d’une très belle époque. C’était l’époque, de mémoire, où les québécois n’avaient pas à se préoccuper des assurances santé, le dollar canadien était relativement fort… Le québécois moyen était cependant un peu plus âgé qu’aujourd’hui (lorsqu’il séjournait en Floride). Puis, quand nous avons procédé à notre première acquisition d’hôtel, le marché était relativement faible (pas autant qu’après la crise de 2007 mais quand même), les propriétés étaient en perte de valeurs, le dollars canadien perdait en vigueur, les lois commençaient à se métamorphoser de manière à ce que les québécois devaient y penser à deux fois avant de continuer de venir passer leurs hivers en Floride. Nous avons acquis une première propriété et s’en est suivi un long processus et cheminement puisqu’aujourd’hui, nous atteignons un total de 145 unités, réparties sur 7 complexes et avec 3 piscines.
LE CDF : Les habitudes culturelles ont-elles changé avec les générations ?
RC : Oui, la moyenne d’âge a baissé, et cela s’explique, selon moi, par le phénomène d’achat de condominiums. Des habitués des petits motels de plage et de la US-1, se sont mis à acheter. La clientèle des petits motels s’est métamorphosée mais le bassin de nouveaux clients est tellement fort que nous n’en avons sincèrement jamais ressentie les effets !
Car cette clientèle amène automatiquement des visiteurs, membres de la famille, connaissances d’affaires, locataires à court terme… et ces gens-là consomment des produits de restauration, des produits d’hébergement, du loisir, et autres. Ils cherchent, de plus, pratiquement tous à s’intégrer à la communauté québécoise existante. En somme, ils cherchent les palmiers, le climat tropical, la chaleur, les plages, mais souhaitent ardemment échanger en français et partager une culture qui est la leur. C’est comme cela que s’est formée la communauté que l’on appelle « Le P’tit Québec en Floride ». Au début, certains percevaient cette appellation de façon un peu négative, probablement une perception née du film Québécois « La Florida » dans les années 90′.
LE CDF : Les artistes québécois s’intègrent aussi à cette communauté…
RC : C’est vrai. Quoi que nous leur devions tout notre respect, il fut un temps où les artistes québécois qui venaient se produire en spectacle en Floride, le faisaient en tant qu’après-carrière ou semi-retraite. Aujourd’hui, la situation a diamétralement changé. Les artistes, chanteurs, humoristes de l’heure, se présentent en Floride pour offrir les mêmes spectacles qu’ils présentent au Québec, et ce souvent à une fraction du prix des salles du Québec.
Je ne sais pas si c’est le « star system », la surprotection des agences (qui font leur travail), mais c’est comme si l’obstacle (glamour) qui existe au Québec entre l’artiste et le fan, tombe littéralement lorsqu’arrivé en climat tropical avec des spectateurs gentils, matures et respectueux à leur égard. Certes, le promoteur québécois Jean Forand y est pour quelque chose, mais ça reste quand même une ambiance unique !
LE CDF : Et comment voyez-vous le futur de ce « petit Québec » ? Ca va continuer ?
RC : Je crois que les gens n’ont pas idée à quel point le fait français va croitre dans les prochaines années en Floride. Et ce n’est pas seulement en raison des nombreux nouveaux propriétaires de condos québécois, mais aussi beaucoup en raison des communautés européennes, entre autres, qui viennent s’installer et développer des commerces du genre : cafés, terrasses, boutiques, salons d’esthétique et de coiffure de prestige. Le nombre est sans cesse croissant et nul doute que les municipalités et comtés y sont pour quelque chose. Lors du boom économique des années 2000, les revenus des municipalités se sont multipliés et les investissements dans les milieux de rassemblements, les plages et centre-villes ont foisonné. Le P’tit Québéc en Floride, ce n’est donc pas seulement l’affaire des Québécois, mais aussi le phénomène d’ »européanisation » de la région.
Bienvenue EN FRANÇAIS!
Desjardins Bank : « Tous nos employés parlent français ! »
Daniel Veilleux est depuis 4 ans président de la Desjardins Bank, antenne floridienne du Mouvement des Caisses Desjardins, né au Québec en l’an 1900, et comptant aujourd’hui 6 millions de membres, dont 400 000 entreprises. Les banques francophones aidant à structurer la présence des expatriés et snowbirds, Le Courrier de Floride est allé rencontrer Daniel Veilleux afin de savoir quels services il proposait, et comment il voyait le développement de la présence francophone en Floride.
LE COURRIER DE FLORIDE : D’où est venue l’idée de créer une Desjardins Bank en Floride ?
DANIEL VEILLEUX : Desjardins était la première institution québécoise à s’installer en Floride en 1992. La raison première était de servir les nombreux membres de Desjardins qui venaient en vacances en Floride, au départ pour des courts séjours. A ce moment là, les Québécois étaient encore un peu sur le nord de Miami, mais surtout sur Hollywood et Hallendale. Nous avons ouvert des agences à Hallendale, Lauderhill et Pompano Beach, et nous avons actuellement 60 employés. Mais il y a dorénavant de plus en plus de francophones sur le comté de Palm Beach, et nous regardons de près en ce moment ce que nous pouvons faire là-bas.
LE C.D.F : Pourquoi selon vous les francophones s’intéressent-ils désormais à Boca Raton et West Palm Beach ? Question de niveau de vie ?
D.V : D’après moi c’est d’abord une question de qualité de vie, plus qu’une question de prix. Il y a moins de circulation, la vie y est peut-être moins stressée. Mais c’est vrai qu’il s’agit d’une clientèle peut-être un peu plus fortunée.
LE C.D.F : Mais la clientèle sur Broward ne baisse pas pour autant ?
D.V : Non, elle progresse d’année en année. Et elle rajeunit aussi : en 10 ans, la moyenne d’âge de nos clients a baissé de 10 ans ! Les générations se renouvellent sur Broward et c’est un nouveau souffle qui est en train d’arriver.
LE C.D.F : Beaucoup sont Québécois, mais pas que ?
D.V : Nous avons aussi beaucoup de Français (et moi même je suis membre de la chambre de commerce franco-américaine). Tous les francophones sont les bienvenus ! Le grand avantage que nous proposons, c’est que tous nos employés parlent français. Avec la « banque virtuelle », même, s’ils habitent dans des villes un peu éloignées, ils ne sont pas obligés de venir tous les jours. D’ailleurs nos cartes bancaires fonctionnent dans tous les distributeurs automatiques des Publix avec lesquels nous avons un partenariat.
LE C.D.F : Vos services ont-ils évolué ces dernières années ?
D.V : Desjardins est très évoluée au Québec, mais ici nous sommes plutôt une banque de services de base : guichet, cartes, hypothèques… nous faisons aussi du financement pour les sociétés ou les particuliers qui souhaitent acheter une voiture, un commerce, un appartement, mais nous ne cherchons pas à faire du volume. Une banque étrangère aux Etats-Unis est très surveillée et doit rester en cohérence avec sa mission première. D’ailleurs, Bauer Financial a classé Desjardins Floride « 5 étoiles » : le plus haut classement pour une institution aux US. Nous sommes une petite banque en Floride, mais très solide car nous sommes adossés à Desjardins Canada.
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