Bateaux : 8 morts dans la baie de Biscayne en 6 mois
Huit morts en 6 mois dans la baie de Biscayne : le record est battu et inquiète les autorités comme les médias. En cause : alcool, drogues et vitesse des bâteaux.
Un hoax (une rumeur) sur internet assure depuis 2 ans que la Floride est envahie d’algues rouges. C’est pourtant la couleur qu’a choisi le Miami New Times en juillet ; celle d’une baie de Biscayne rouge sang, afin d’illustrer sa couverture toute entière et le carnage qui a lieu depuis le début de l’année avec un total de 8 morts. En 2013 il y en eut seulement 4 pour l’année entière à Miami. Mais pour l’Etat de Floride dans son ensemble, 62 personnes avaient péri en mer cette année-là. Il faut dire que la Floride totalise 900 000 bateaux immatriculés. Et si la prévention et la répression sont relativement dissuasives sur la route, les fêtards pensent souvent que tout est permis dès lors qu’ils sont en bateau.
LES FÊTES ETUDIANTES DANS LE COLLIMATEUR
Car alcool et drogues sont souvent à l’origine de ces accidents mortels. L’an passé, l’alcool était en cause dans 10 des 62 cas mortels en Floride. Les regroupements de bateaux sur les barres de sable, comme la célèbre Nixon Sandbar (qui prolonge Key Biscayne au sud) ou sur la Elliott Key sandbar ou encore Dinner Key, sont évidemment un facteur aggravant. De jour comme de nuit, des jeunes (souvent très jeunes) y font la fête sur de puissants bateaux. Il suffit d’y aller une seule fois pour sentir que le seul nuage présent sur la baie est un énorme… nuage cannabique. Certes, l’unique vedette de police de Key Biscayne patrouille régulièrement… mais les verbalisations sont assez rares, une certaine tolérance pour les fêtards primant depuis toujours à Miami. Tom Wolfe a immortalisé ces regroupements de bateaux à Miami dans son brillant « Back to Blood », et si l’écrivain new-yorkais les avait taillé en pièces, il n’en avait pas vu les aspects mortels, avec les pertes de contrôle des bateaux surpuissants, les disparitions de gamins avinés dans l’eau en pleine nuit, les crash entre bateaux… et même des jeunes découpés par les hélices sur la barre de sable. C’est arrivé en septembre à la propre fille du chef de la police de Key Biscayne qui a été lacérée. En février dernier, Ernesto Hernandez, un policier tout juste sorti de l’école n’a pas eu la chance de survivre (il est au nombre des 8 mort de l’année). Il s’était rendu également sur la Nixon Sandbar a une party organisée par DJ Laz et une marque de vodka. Le bateau de DJ Laz s’est alors ensablé, trois hommes dont Hernandez l’ont poussé : les hélices l’ont happé.
UN SOMBRE 4TH OF JULY
Mais ce n’est rien comparé au massacre du 4 juillet dernier. Un bateau rempli d’une vingtaine de personnes ayant fait la fête toute la journée sur la Nixon Sandbar est rentré après le feu d’artifice à vive allure en direction de Miami vers 22h30. Arrivé vers Dinner Key, il a percuté de plein fouet deux autres bateaux. Bilan : quatre morts et des blessés. Ce soir-là, effectivement la mer était de couleur rouge et jonchée de corps plus ou moins vivants.
Pour l’instant, réunions, pétitions, associations, commencent à s’organiser dans la baie de Miami. En attendant les prochains rassemblements énormes d’étudiants durant Colombus Day (en octobre) sur Elliott Key.