Présidentielles : Hillary Clinton retente sa chance
Elle l’a annoncé dimanche 12 avril : huit ans après sa défaite, Hillary Rodham Clinton va de nouveau participer aux primaires Démocrates pour l’élection présidentielle américaine qui se déroulera le 4 novembre 2016 (l’installation du nouveau président(e) ayant lieu le 20 janvier 2017).
La veille, le président Obama l’a assurée de son soutien en précisant qu’elle « ferait une bonne présidente ».
Hillary Clinton semble cette fois encore favorite, mais en 2008 elle s’était fait battre au final des primaires par celui qui était encore (au début de la campagne) inconnu des Américains : le simple sénateur de l’Illinois Barack Obama. Mais les éventuels concurrents d’Hillary Clinton n’ont pas le profil du « missile Obama », et sauf candidature de dernière minute (qui pourrait arriver), la sénatrice de New-York n’a pas cette fois d’adversaire de taille dans le camp Démocrate. Elle est créditée d’environ 60% des intentions de vote face à plusieurs adversaires, et elle est donc ainsi largement en tête.
UNE CANDIDATURE FORTE FACE A DES REPUBLICAINS DIVISES
Autre atout pour elle, les Républicains sont à la fois divisés (une douzaines de candidats) et n’ont pas, pour le moment, réformé un programme qui les a fait perdre lors des dernières élections. L’ultra-capitalisme reaganien n’est plus forcément en vogue, d’autant que le gouvernement Obama a su à la fois allier réformes sociales et rétablissement économique après une crise débutée sous son prédécesseur Républicain George W. Bush. Si Hillary Clinton apporte de nouvelles propositions face aux partisans Républicains des dérèglementations, il se pourrait que le scénario soit le même que pour les deux précédentes élections. Elle a donné le ton lors de sa déclaration de candidature : « Les Américains se sont battus pour sortir d’une période économique difficile, dit-elle devant la caméra. Mais ceux qui sont au sommet continuent à bénéficier d’avantages. Les Américains ont besoin d’une championne, et je veux être cette championne ».
LA CARTE ETHNIQUE
Le vote ethnique n’est pas à négliger aux Etats-Unis, les cartes électorales l’ayant démontré. Le sénateur Républicain d’origine cubaine de Miami, Marco Rubio, pense pouvoir rallier le vote latino, tout comme son compétiteur Jeb Bush, ancien gouverneur de Floride marié à une Mexicaine. Il est néanmoins possible de douter que cela soit suffisant pour gagner une Présidentielle et, à en juger par le clip de lancement de sa campagne, Hillary Clinton donne également l’impression de se soucier des minorités !
LES FAIBLESSES D’HILLARY
De son côté, Hillary devra assumer le bilan du président Obama, qu’il soit lié à son action à elle (politique étrangère), ou indirecte : Barack Obama a par exemple déçu des minorités ethniques qui attendaient plus de sa part et ne se sont pas beaucoup déplacées durant les élections de mid-term. Il faudra qu’Hillary retrouve des arguments pour les motiver. Elle devrait en revanche surmonter assez facilement les polémiques inhérentes aux élections importantes, la dernière en date étant l’utilisation de sa boîte email personnelle alors qu’elle était secrétaire d’Etat (et donc sensée protéger ses communications).
Le nom « Clinton » rappelle a nombre d’Américains les années où leur pays a atteint une prospérité inégalée, avant la « crise » et avant le sentiment de vulnérabilité s’était installé dans tout le pays un certain 11 septembre. Hillary à la Maison-Blanche sonnerait ainsi le retour de Bill dans le même temps.
Née le 26 octobre 1947 à Chicago, Hillary Clinton a 67 ans. Elle a été « première dame » des Etats-Unis lors de la présidence de son mari Bill Clinton entre 1993 et 2001. Elue sénatrice de New-York en 2000, elle a été secrétaire d’Etat de Barack Obama entre 2009 et 2013.
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