Les expressions américaines
Voici un article absolument non-exhaustif ni scientifique sur quelques particularités linguistiques américaines amusantes dont chacun peut faire usage dans la vie de tous les jours. Nous serons loin d’être complets sur l’abondante créativité des Etasuniens en matière de slang (argot parfois vulgaire) Si vous insistez on fera ça une autre fois, mais en tout cas le mot « big bitch » ne sera jamais imprimé dans le Courrier de Floride ! ;-)
Encore que, beaucoup de jeunes Français de France pensent que les Américains utilisent couramment ce genre d’argot et débarquent aux Etats-Unis plein de « F*** words » en bouche inspirés qu’ils sont par des groupes de musique qu’ils écoutent en Europe. Le « F*** word » et ses cousins forment en effet un moyen de communiquer avec 1% de la population américaine… mais informons-les tout de même que c’est un peu rédhibitoire pour réussir à fréquenter aux Etats-Unis des personnes normalement constituées.
On évitera aussi de s’attarder dans cet article sur ce qui nous chagrine aux US : les « like » dans toutes les phrases (bien avant leur démultiplication sur Facebook), ou bien la facilité que tout le monde trouve à vous appeler « dude » dans certains Etats. Restons donc sur des mots amusants et sympathiques du vocabulaire américain !
TOUT LE MONDE N’EST PAS Y’ALL
Voici tout d’abord une petite introduction pour ceux qui arrivent tout juste aux Etats-Unis. Il leur faut savoir qu’on n’utilise pas forcément les mêmes expressions en fonction des zones géographiques du pays. Par exemple dans le « Deep South » vous entendrez fréquemment la contraction « Y’all » (you all) pour désigner un groupe de personnes, alors qu’ailleurs on dira plutôt « you guys », ou « you peeps » ou « folks ». Une amie française est ainsi surnommée « Fox » par son mari depuis le jour où elle lui a demandé pourquoi en Californie tout le monde l’appelait « renard » ! (Et évitez vraiment la Californie si vous ne souhaitez pas qu’on vous surnomme « dude » !).
Mais la première embrouille commune pour les touristes en « road trip » aux USA, c’est la commande d’une boisson gazeuse. Au nord on dit un « pop« , au sud on dit un « coke », et en Nouvelle-Angleterre ou en Californie c’est le mot « soda » qui décrit… un soda. Ainsi à Chicago si vous demandez un « pop », on vous servira en retour un Coca Cola ou un Pepsi. Et si vous commandez un « soda », alors vous obtiendrez de l’eau gazeuse (mais il faudrait faire un article tout entier sur cette singularité !)
Si vous ne buvez pas de bulles, alors préférerez-vous peut-être vous désaltérer à une fontaine d’eau. Mais dans le Wisconsin, ou Rhode Island, vous retrouverez les bulles, au moins dans le nom des fontaines : ils appellent ça des « bubblers » ! En Californie vous pouvez demander où trouver une « Drinking Fountain ». Mais sur la côte Est ils n’en ont pas… on ne trouve que des « Water Fountains » (les trois signifiant évidemment la même chose). A force de chercher à boire, au bout d’un moment les touristes ont mal aux pieds. Dans ce cas-là il leur est possible d’aller acheter des « tennis shoes« . Mais si vous êtes en Floride ou dans le nord-est… il vous faudra chercher un magasin de « sneakers ».
IL A SAUTE LE REQUIN !
Les américains ont des milliers d’expressions dont certaines particulièrement décalées. En 2016 le candidat à la Maison-Blanche Ted Cruz répondait sur Twitter à une attaque de Donald Trump : « He jumped the Shark« . Ici tout le monde sait ce que ça veut dire, mais vu de l’étranger il est assez difficile de suivre ainsi cette politique américaine particulièrement imagée. Cette expression vient de la série télé à succès « Happy Days », et plus particulièrement de son personnage central : « Fonzie ». Après des années de diffusion, lors d’un nouvel épisode Fonzie saute en ski nautique par dessus un requin en Floride. Ce jour-là un grand nombre de téléspectateurs se sont dit « cette émission n’est plus aussi bien qu’avant » et s’en sont détournés.
En clair, « He jumped the Shark » se dit d’une chose qui fut populaire mais, qui a fini par abuser de la patience de son public (à noter que ça n’a pas arrêté Trump !).
Dans le Deep South, les expressions confinent à une sorte de bestiaire rural. Quand on vous sort un « Fine as frog’s hair split four ways« , ça peut faire bizarre la première fois (« Ceci est très bien, aussi bien que des cheveux de grenouille se divisant en quatre ») ! Dans le même genre, de quelqu’un qui parle trop on vous dira qu’il est « All hat no cattle » (tout dans le chapeau, mais pas de bétail). Il y a aussi le très commun « a bird in the hand is worth two in the bush » (un oiseau dans la main vaut mieux que deux dans le buisson).
Sortons du sud pour rencontrer une autre expression émanant de l’histoire récente du pays : « He’s going postal » (il devient postal) qui signifie pour sa part : « il est en colère au point d’exploser ». L’expression est souvent usitée quand un employé se met en colère contre son patron, car elle fait référence aux 40 managers des postes (US Postal) qui se sont fait tirer dessus par leurs employés-fonctionnaires dans plusieurs Etats du pays entre 1986 et 1997 (beaucoup sont morts). Ainsi les Etats-Unis sont le seul pays au monde où un massacre de masse peut se retrouver transformé en expression amusante : he’s going postal !
Si on vous dit d’une femme que c’est une « gold digger« , n’allez pas penser qu’elle est la richissime héritière d’une société de prospection minière. On essaie en fait de vous prévenir que c’est à votre or à vous qu’elle s’intéresse : il faut se méfier des apparences, même si la dame est « iced out » (« gelée dehors » : couverte de diamants). Et si malgré tout vous la convoitez, vous aurez alors intérêt de « to make bank » si vous voulez qu’au final elle devienne votre « old lady » !
IT BREAKS MY LEG !
Si vous êtes habitués à l’anglais du Queens, votre arrivée aux USA pourra vous surprendre. Entre autres différences, vous entendrez souvent ce « keep« , par exemple dans « keep doing » ou « keep looking » etc…
Certains mots ou verbes n’ont pas la même signification, comme par exemple « running » qui signifie « courir » chez les Brits, et qui en Amérique peut être utilisé pour « mettre en marche » un appareil ou un processus (« keep running the engine »).
Ici aux US, « when nature calls » on va aux « restrooms » et pas aux « toilets » comme un Anglais bien éduqué. Et quand vous êtes « ready », vous pouvez aussi bien être « set » à la place. En Angleterre, un téléphone occupé est « engaged », et ici il est « busy« . Si la fontaine à eau, les toilettes et le téléphone sont occupés, alors il vous faudra « stand in line« , alors qu’en England on « stand in queue » (comme chez les francophones).
Les Anglais sont aussi toujours très étonnés par l’usage d’une expression comme « break a leg » (se casser une jambe) quand les Américains l’utilisent pour justement dire leur étonnement. Traditionnellement, en Angleterre (mais aussi aux USA) c’est un souhait de « bonne chance » adressé à quelqu’un, notamment dans le monde du spectacle (l’équivalent du « merde » des Français).
Ce sujet n’est pas très intéressant ? Un Anglais vous dira « I couldn’t care less » (Je ne pourrai pas moins m’y intéresser), alors qu’un Américain dira (étrangement) l’opposé « I COULD care less » pour dire qu’il s’en fiche. Donc, si tout le monde s’en fiche, mettons un point final à ce paragraphe : « period ! » pour les Américains (mais « full stop » pour les Anglais ! »).
ÊTES VOUS STREET CRED ?
Durant la campagne électorale un journaliste disait de Donald Trump (encore lui) qu’il était « Street Cred« . Pour ceux qui ne savent pas ce que ça signifie, c’est… assez inimaginable que vous ayez pu vivre avec cette méconnaissance jusqu’à aujourd’hui (le concept s’impose d’ailleurs désormais un peu partout dans le monde). Nous allons réparer cette lacune : la Street Credibility (crédibilité de rue) est décernée par ses spectateurs à une personne qui en impose à son entourage. Ca a commencé dans la rue (avec les gangs etc…), mais ça se termine chez les politiques (car même les présidents américains utilisent de l’argot dans leurs discours officiels).
Ainsi, même si vous êtes un milliardaire né à New-York, vous pouvez quand même être qualifié de « Street Cred ». Auparavant vous aurez tout de même dû insulter la moitié de la planète, avoir détesté les « losers », proposé la construction d’un mur entre les USA et le Mexique, être décrété persona non grata au Canada par un premier ministre adolescent (et avoir les cheveux blonds coiffés vers l’avant) !
AU PAYS DE CANDY
Les USA ne sont pas QUE des créateurs de vocabulaire, ils en conservent aussi. Un certain nombre de mots d’anglais leur ont ainsi été « abandonnés » : il n’y a plus que le pays de l’Oncle Sam à les utiliser. Le célèbre « candy » par exemple est né en France pour désigner le « sucre candi » (appellation du sucre de canne cristallisé). Les Anglais l’ont utilisé au moins au XIXème siècle pour désigner le même produit que les Frenchies. Mais les Américains l’ont gardé comme terme générique désignant les « bonbons ».
Le mot « crib » (pour désigner un lit d’enfant) est lui aussi un vieux mot anglais qui n’est plus utilisé par les sujets de sa majesté, mais commun chez les Ricains, tout comme « diaper » pour les couches d’enfants (les Anglais disent « nappy »). Et même le terme « mad » est toujours usité aux US pour désigner les personnes en colère, alors que les « Brits » lui préfèrent désormais « cross » ou « angry ».
Le mot « cop » vient pour sa part du vieux mot d’anglais « copper » qui signifie à la fois « arrêter » et « pièce de métal ». « Copper » étant utilisé au milieu du XIXème siècle par les délinquants anglais pour désigner les policiers, son usage a été décrété illégal en Angleterre, tout comme son raccourci « cop » ; un mot qui a alors bien été obligé de faire ses valises et de s’exiler outre-atlantique. La plupart des familles « de bonne éducation » aux Etats-Unis déconseillent toujours l’usage de ce mot « cop » à leurs enfants, mais depuis quelques décennies il est toutefois accepté par les forces de l’ordre elles-mêmes, qui n’ont d’ailleurs pas trop le choix vu que l’usage s’est généralisé au détriment de « policeman ». Mais il y a encore 15 ans il était déconseillé de lâcher un tel mot devant un policier, et encore aujourd’hui il vaut mieux utiliser « officer » qui est beaucoup plus révérencieux.
Cop sort ainsi de l’argot, tout comme l’expression « to cop something« , qui signifie « attraper quelque chose ». Bien d’autres mots du vocabulaire américain viennent du « slang », comme par exemple : awesome, a big deal, to be broke (être fauché), to bounce (utilisé dans le sens « partir »)… Mais donc, pour le slang, on y reviendra une prochaine fois !
Toutes ces expressions américaines forment ainsi une règle générale, une « good rule of thumb« , (une bonne « règle du pouce »), car ici comme vous le savez on mesure encore les choses avec ses pouces et ses pieds ! Il faut juste arriver à s’y retrouver, mais après tout… it’s not too pretty awfull !
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interessant, malgre quelques approximations… par exemple, break a leg! est equivalent a good luck! (bonne chance!)…