Présidentielles USA : C’est Hillary Clinton qui affrontera Donald Trump
Le suspense aura duré jusqu’au bout ; jusqu’en Californie, mais c’est fait : mardi 7 juin Hillary Clinton a gagné la plupart des Primaires du dernier « super tuesday », dont la Californie, et elle se qualifie en tant que candidate du Parti Démocrate. L’élection de novembre pour la présidence des Etats-Unis opposera donc Hillary Clinton à Donald Trump (à moins qu’un candidat crédible ne vienne troubler le jeu en se présentant contre eux sans l’appui d’un parti).
La Californie votant en dernier (ou presque : il reste le petit District de Colombia qui n’a pas encore voté) elle n’a plus l’habitude depuis longtemps de départager les candidats aux Primaires. Certains épisodes y avaient marqué l’histoire du pays, comme la victoire de Bobby Kennedy qui avait renversé le cours de l’élection en sa faveur à Los Angeles en 1968… quelques minutes avant de se faire assassiner. Mais les Californiens n’étaient pas ainsi habitués à se faire autant courtiser. C’est dire si la victoire de Mme Clinton aura été pénible, obligée de faire campagne jusqu’au bout face à un Bernie Sanders déterminé, qui ne terminera pas très loin derrière elle en nombre de délégués gagnés. Les superdélégués, (cadres du parti) ont pour la plupart choisi Mme Clinton, lui assurant la victoire. Presque 500 délégués étaient en jeu en Californie où Bernie Sanders abattait ses dernières cartes. Son succès chez les jeunes aura marqué l’élection, acculant Hillary Clinton à faire campagne très à gauche, accusée par M. Sanders d’être une employée de Wall Street et de la finance, donnant à cette élection des accents anticapitalistes inédits aux Etats-Unis. En ce, Bernie Sanders n’a pas raté son coup.
D’ailleurs, malgré sa défaite assurée, M. Sanders compte continuer sa campagne jusqu’à la convention de juillet à Philadelphie, et il ne s’est pas même déclaré vaincu. « Merci de vous être engagés dans cette révolution politique« , a clamé mardi soir à ses supporters celui qui a tout de même gagné 22 Etats et 10 millions de votes. « Nous continuerons de nous battre pour chaque vote et pour chaque délégué, et nous ramènerons à Philadelphie les sujets de la justice sociale, économique, raciale et environnementale.«
Ce sera néanmoins Hillary Clinton qui portera les couleurs bleues face à Donald Trump, pour une élection à la configuration elle aussi inédite. Trump a séduit les militants républicains, mais nul ne sait si son style unique saura mobiliser une majorité du pays, et cette élection présidentielle est une plongée dans l’inconnu électoral.
Tous les Républicains n’ont d’ailleurs pas encore accepté que Trump soit leur candidat, et les milieux intellectuels (notamment les néo-conservateurs) en cherchent un de substitution qui puisse se présenter en dehors du parti. Mais personne n’a pour le moment accepté cette mission suicide face aux deux super-poids-lourds déjà en lice. Même si les candidats des partis sont choisis, les conventions Républicaine et Démocrate du mois de juillet promettent d’être agitées tant un vent « anti-système » balaie l’Amérique depuis 1 an.
Cette victoire d’Hillary Clinton est aussi une revanche pour celle qui, il y a 8 ans, s’était fait éliminer de la Primaire par un jeune et illustre inconnu de l’Illinois nommé Barack Obama. Dans la soirée de mardi, le président a appelé son ancienne rivale pour la féliciter de cette victoire. A 68 ans, Mme Clinton doit son rêve se réaliser : elle devient la première femme investie par l’un des deux grand partis américains pour l’élection présidentielle.
Résultats provisoires à minuit (East Coast) :
Californie (32% des bulletins dépouillés)
Clinton : 62,3%
Sanders : 36,5%
Montana
Clinton : 48,5%
Sanders : 46,6%
New Jersey
Clinton : 63,2%
Sanders : 36,8%
New Mexico
Clinton : 52,1%
Sanders : 47,9%
North Dakota
Clinton : 25,6%
Sanders : 64,2%
South Dakota
Clinton : 51,1%
Sanders : 48,9%
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