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Etats-Unis : la guerre de la VàD va être sans pitié entre Netflix, Amazon, Disney, Apple et les autres

Dans les prochains mois, le consommateur va avoir beaucoup plus d’offres de Vidéo à la Demande. A quel prix ? Celui d’une guerre commerciale !

La puissance de Netflix est devenue telle que le service de vidéo à la demande (VàD -VOD) est parfois surnommé « le nouveau GAFA ». Avec 150 millions de clients de part le monde, il commence à le mériter. Et pas seulement pour des questions de chiffres : rappelez vous du monde d’avant Netflix.. la plupart des habitants de la planète étaient obligés de regarder des films nuls entrecoupés de publicités ! Netflix est une société créée en 1997 qui a su évoluer avec son époque, jusqu’à lancer son célèbre abonnement mensuel qui permet de télécharger autant de films que l’abonné le souhaite (dans la limite du catalogue). Avant cela, pour regarder des films en streaming, il fallait payer à chaque fois, comme par exemple sur le iTunes d’Apple.

Le principal concurrent de Netflix sur son secteur est Amazon Prime Videos, lancé en 2006. Le plus petit du trio de tête est « Hulu », débuté en 2007 en se spécialisant alors dans la série. Il ne compte « que » 28 millions d’abonnés… mais en mars 2019 Hulu a été racheté par une petite compagnie dont vous avez peut-être déjà entendu parler : Disney ! Or, si Netflix a connu son succès grace à ses propres productions (House of Cards, Stranger Things…), Disney possède évidemment un catalogue exclusif de films « que tout le monde veut voir », et donc pas mal d’atouts pour l’avenir. Ainsi, l’empire Disney contre-attaque… et on sera fixé en novembre quand il présentera son offre qui devrait comprendre « Disney+ », un nouveau programme qui devrait être commercialisé autour de 7$ par mois.

Si la créativité n’est pas encore à la hauteur chez Amazon Prime, son immense trésorerie lui laisse le temps de la réflexion et de l’action. Personne ne peut douter que le géant ne se renforce pas. Car – c’est bien là leur problème majeur… pour vendre de la vidéo à la demande, il faut désormais faire de la création cinématographique capable de bousculer celle de Netflix.

Voir notre article sur l’Apple TV+ et les séries qu’Apple va présenter le 1er novembre 2019 :

Apple TV+ : voici ce que vous pourrez voir sur la nouvelle chaîne de vidéo à la demande d’Apple

Couverture du magazine Bloomberg en août 2019 sur ce sujet.

Un autre géant, Apple, a cette année décidé de se lancer sur le marché. Déjà doté d’une expérience désuète mais bien réelle dans le secteur de la VàD avec son logiciel iTunes, Apple peut compter sur les ventes immenses de ses iPhones, iPads et Macs pour y coincer son nouveau logiciel de vidéo à la demande : « Apple TV+ » disponible d’ici peu de temps. D’ailleurs Apple a déjà lancé en même temps le même concept adapté d’une part à la musique et de l’autre aux magazines (News+). A chaque fois il suffit de débourser 9,99 dollars pour avoir accès à un catalogue bien fourni.

D’ores et déjà, Apple a trouvé un système ingénieux sur son application : regrouper toutes les lectures au même endroit :  l’Apple TV. Si vous avez commencé à regarder une série sur Amazon, par exemple : vous pouvez la continuer sur l’App TV… qui vous propose même la généreuse option de retourner la voir sur Amazon !

Et ce n’est pas fini : entre les éditeurs de contenus (Disney) et les vendeurs d’appareils (Apple), il y a aussi un intermédiaire qui a son mot à dire : les entreprises qui mettent internet et ses espaces de stockage à votre disposition. D’ici un an, le marché de la VàD se retrouvera donc en plus avec les services d’AT&T (WarnerMedia) et de Comcast (NBCUniversal). Et c’est sans compter sur les chaînes de télévision, qui avec HBO Now ou CBS All Access, cherchent également à se défendre et à élargir leur offre « on demand ».

Une guerre se profile donc. Elle ne connaîtra peut-être pas de « vainqueur », mais en tout cas elle va faire des victimes, vu les sommes qui sont en jeu. Apple a des centaines de milliards de dollars qui ne lui servent à rien, et certaines autres compagnies mentionnées ont aussi les moyens de leurs ambitions. Mais Netflix n’a-t-il pas un sérieux coup d’avance ? Beaucoup le pensent. Le service est désormais producteur de films et de séries sur tous les continents et dans un grand nombre de langues, avec de réels succès à son actif. Il risque de perdre des plumes lors de la guerre commerciale qui s’annonce, même si ce trop plein de nouveaux acteurs pourraient au final permettre à Netflix de garder son « coup d’avance ». Néanmoins, mieux vaut être prudent sur les pronostics : les largesses financières de ses concurrents peuvent laisser envisager une bataille rude… et même peut-être à long terme !

* Gafa = les géants du web : Google, Amazon, Facebook et Apple.


– Voir aussi : cet article de Bloomberg sur le sujet

Et les Français tentent de s’y mettre aussi :

Un salto… arrière !

Pour l’anecdote (car il ne s’agit de rien d’autre) à la mi-août 2019, les entreprises françaises M6, TF1 et France-Télévisions ont annoncé qu’elles allaient lancer leur propre plateforme dès le premier trimestre 2020, et qu’elle allait s’appeler « Salto ». Il regroupera les émissions en direct et en différé des chaînes publiques et privées, mais aussi un catalogue de vidéos à la demande. L’intention peut paraître louable, mais le problème c’est que Salto a été présenté comme un « Netflix à la française ». Et c’est vraiment l’objectif, car ces entreprises se sont rendues compte que de moins en moins de monde regardait la télévision traditionnelle. Or, peut-être que Salto aura une utilité (pourquoi pas pour les francophones à l’étranger). Peut-être qu’une concurrence française des chaînes de VàD comme Netflix pourrait effectivement être souhaitable. Néanmoins l’échec de Salto en la matière est largement prévisible avec ses quelques quinze millions d’euros de budget, et la comparaison est même totalement ridicule avec des concurrents américains qui disposent de milliards investis en production cinématographique et en communication afin de les promouvoir. Rien que Netflix, c’est 4 milliards de dollars de budget !!!

Le gouvernement français (qui est impliqué dans Salto via le groupe France-Télévisions) est vaguement au courant de l’existence d’internet depuis que le président Chirac a pris connaissance de l’existence du « mulot » (ce que le reste du monde appelle une « souris ») (vidéo ci-dessous), mais passe depuis lors totalement au travers des divers mutations du secteur, comme s’il n’était pas du tout concerné par les évolutions d’internet ou se reposait intégralement sur les entreprises américaines.

https://youtu.be/FTd7fuM8Ktw

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